Les groupes clandestins d'extrême droite (avec la complicité de certains militaires) réagissent aussitôt à cette offensive de la gauche. Regroupés au sein du CADEG (Commandement anticommuniste du Guatemala), ils instaurent une véritable terreur blanche, assassinant militants d'extrême gauche et personnalités libérales du parti gouvernemental. Une quinzaine de personnes sont torturées et exécutées pendant les mois d'avril et mai par le groupe Œil pour œil, qui prétendait venger la mort de l'ambassadeur.

Succès contestable

Cette recrudescence de la violence favorise la victoire électorale du colonel Carlos Arana Osorio, célèbre pour la répression qu'il dirigea contre les mouvements de guérillas dans la région de Zacapa. On lui attribue notamment l'exécution de 3 000 paysans, soupçonnés d'avoir aidé les guérilleros. Le colonel, qui se nomme lui-même le Pacificateur, obtient 42 % des suffrages exprimés, contre 35 % des voix seulement au candidat du parti gouvernemental, le libéral Fuentes Pieruccini, aux élections présidentielles du 1er mars 1970. Le Congrès confirme ce vote le 21 mars : le général Carlos Arana Osorio est élu président de la République. Ce succès s'explique par le désir d'ordre d'une grande partie de la classe moyenne, qui forme la majorité de l'électorat. Mais la fraude et les pressions exercées par la police et l'armée sur les votants ont aussi joué en faveur d'Osorio, ôtant toute crédibilité à ce scrutin.

Risque d'une guerre civile

C'est bien ce que désirait le mouvement révolutionnaire guatémaltèque, dont l'action depuis décembre 1968 est orientée vers un double but : discréditer le principe même des élections et faire élire le colonel Arana Osorio. Les FAR estiment, en effet, que l'arrivée au pouvoir du colonel représente une simplification du panorama politique en créant les conditions d'une véritable guerre civile, dont ils espèrent être les bénéficiaires.

Guyane

742 000. 3. 2,7 %.
Économie. PNB (66) 331. Production (65) : A 25 % + I 34 % + S 41 %. Énerg. (67) : 964. C.E. (66) : 52 %.
Transports. (*67) : 60 M pass./km, 1 M t/km. (*67) : 13 200 + 5 200.
Information. (67) : 2 quotidiens ; tirage global : 130 000. (66) : 90 000. (63) : 44 600 fauteuils ; fréquentation : 4,4 M. (67) : 12 070.
Santé (66). 197. Mté inf. (66) : *41,3.
Éducation (65). Prim. : 163 344. Sec. et techn. : 17 683. Sup. : 255.
Institutions. État indépendant le 26 mai 1966, après 385 ans de tutelle britannique. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir David Rose. Premier ministre : Forbes Burnham. Proclamation de la République le 23 février 1970.

Indépendante depuis 1966, la Guyana se dote d'un régime républicain le 23 février 1970. En vertu d'une nouvelle constitution, promulguée le jour même, l'ancien territoire britannique — qui reste d'ailleurs dans le Commonwealth — est désormais présidé, sinon gouverné, par un président de la République. Le poste de gouverneur de la Couronne est aboli.

Forbes Burnham, le chef du gouvernement — véritable chef du pays —, propose aussitôt Arthur Chung, ancien juge à la Cour suprême, comme candidat du parti gouvernemental. A. Chung est facilement élu par le Parlement, battant le candidat de l'opposition progressiste.

Un territoire convoité

La proclamation de la République est assombrie par des incidents frontaliers qui opposent le jeune État à deux voisins, le Venezuela et le Surinam (Guyane néerlandaise). Les incidents avec le Venezuela sont de loin les plus violents. Un territoire de 150 000 km2 en est l'enjeu. Cette zone revendiquée par le gouvernement de Caracas contient d'importants gisements miniers, d'or notamment ; il est sous administration de la Guyane ex-britannique en vertu d'un traité signé en 1899 par la Grande-Bretagne et les États-Unis, ces derniers ayant apposé leur signature au nom du Venezuela.

Haïti

4 768 000. 168. 2 %.
Économie. PNB (67) 84. Énerg. (67) : 33. C.E. (67) : 9 %.
Transports. (*67) : 6 900 + (66) 1 100.
Information. (65) : 6 quotidiens ; tirage : 23 000 sur 4 quotidiens. (67) : *75 000. (66) : *10 000. (64) : 12 300 fauteuils ; fréquentation : 1,5 M. (67) : 4 335.
Santé (65). 314.
Éducation (65). Prim. : 283 799. Sec. et techn. : 24 514. Sup. : 1 607.
Institutions. République. Constitution de 1946. Président : François Duvalier. Au pouvoir depuis 1957, « président à vie » depuis 1964.

Honduras

2 495 000. 22. 3,4 %.
Économie. PNB (67) 236. Production (67) : A 38 % + I 22 % + S 40 %. Énerg. (67) : 169. C.E. (67) : 27 %.
Transports. (*67) : 11 200 + 11 500.  : 69 000 tjb. (*67) : 95 841 000 pass./km.
Information. (64) : 7 quotidiens ; tirage : 41 000 sur 4 quotidiens. (67) : 136 000. (66) : *10 000. (60) : 42 000 fauteuils. (67) : 10 161.
Santé (66). 440.
Éducation (65). Prim. : 283 606. Sec. et techn. : 23 984. Sup. : 2 578.
Institutions. République. Président : colonel Lopez Arellano, qui a renversé le président Villeda Morales en octobre 1963. Constitution en préparation.

Jamaïque

1 913 000. 174. 2,5 %.
Économie. PNB (67) 520. Production (65) : A 12 % + I 37 % + S 50 %. Énerg. (67) : 951. C.E. (67) : 23 %.
Transports. (65) : 54 M pass./km, 117 M t/km. (*67) : 54 200 + 14 400.
Information. (65) : 2 quotidiens ; tirage global : 122 000. (67) : *423 000. (67) : *41 000. (65) : 49 800 fauteuils ; fréquentation : 1,3 M. (67) : 56 709.
Santé (66). 1 016.
Éducation (65). Prim. : 333 000. Sec. et techn. : 38 330. Sup. : 1 902.
Institutions. État indépendant le 6 août 1962. Constitution de 1962. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Clifford Campbell. Premier ministre : Hugh Shearer.

Mexique

48 933 000. 24. 3,5 %.
Économie. PNB (67) 528. Production (67) : A 16 % + I 37 % + S 47 %. Énerg. (67) : 1 073. C.E. (67) : 5 %.
Transports. (*67) : 4 252 M pass./km, 19 732 M t/km. (*67) : 917 300 + 440 200.  : 404 000 tjb. (*67) : 2 012 513 000 pass./km.
Information. (65) : 220 quotidiens ; tirage global : 4 763 000. (67) : *10 932 000. (67) : *1 792 000. (66) : 1 416 700 fauteuils ; fréquentation : 344,2 M. (67) : 1 045 506.
Santé (66). 24 342. Mté inf. (67) : 63,1.
Éducation (67). Prim. : 7 772 257. Sec. et techn. : 1 121 745. Sup. : 154 289.
Institutions. État fédéral. République présidentielle. Constitution de 1917. Président et chef de l'exécutif : Gustavo Diaz Ordaz, élu en 1964 ; succède à Adolfo Lopez Mateos.