Les dirigeants britanniques, déjà contraints de justifier auprès de leurs partenaires du Commonwealth leur immobilisme en Rhodésie, se font les ardents zélateurs d'un Nigeria uni.

Solidaire de la Grande-Bretagne, L. Johnson a consenti une aide importante aux Nigérians, auxquels il s'est abstenu pourtant de livrer des armes. R. Nixon, tout en accentuant l'aide humanitaire, poursuit pratiquement la politique de son prédécesseur.

Les Soviétiques sont intervenus ouvertement aux côtés des Nigérians dès le début du conflit. Ils poursuivent leurs efforts, livrant appareils de chasse et de bombardement, vedettes légères, blindés, armes et munitions. En novembre 1968, un accord de coopération soviéto-nigérian renforce encore les liens entre Moscou et Lagos.

La France en faveur du Biafra

Du côté Biafrais, on trouve le Portugal et la France, le Gabon, la Côte-d'Ivoire, la Tanzanie et la Zambie.

Le Portugal laisse les Biafrais utiliser les aérodromes de Lisbonne, de Bissau, en Guinée portugaise, et de Sao Tomé. C'est surtout à partir de ces pistes que le Biafra est relié au monde extérieur d'où lui parviennent vivres, munitions, armes et médicaments.

La France a pris ouvertement position en faveur de l'autodétermination des Biafrais — sans reconnaître officiellement le gouvernement d'Umuahia. Armes et munitions françaises affluent au Biafra, tandis que Paris affirme n'apporter qu'une aide strictement humanitaire aux séparatistes. Mis en cause à plusieurs reprises, le gouvernement français a toujours nié vendre des armes aux Biafrais. Ceux-ci disposent pourtant de mortiers, de canons légers et d'hélicoptères français qui seraient acheminés à partir de Libreville, capitale du Gabon.

L'entrée dans la bataille, au cours du mois de mai 1969, d'aviateurs suédois, qui, à titre individuel, combattent aux côtés des Biafrais, sous les ordres du comte von Rosen, ancien héros de la guerre d'Éthiopie, permet aux séparatistes de bombarder à plusieurs reprises des aérodromes nigérians.

Les difficultés de la Croix-Rouge

L'effort de guerre mobilise toute l'attention des antagonistes. Le sort des civils demeure au second plan dans les deux camps. Hors du pays, amis et adversaires du Biafra sont plus préoccupés de politique que de mansuétude. Sur place, les organisations humanitaires éprouvent les plus grandes difficultés à mener à bien une tâche pour l'accomplissement de laquelle elles se livrent parfois à une mesquine concurrence.

En juin, une crise très grave éclate entre Lagos et la Croix-Rouge internationale. Pour que l'action de cette dernière puisse se poursuivre, Auguste Lindt, haut-commissaire général du CICR pour l'Afrique occidentale, donne — vainement — sa démission. Quelques semaines plus tard, les fédéraux prétendent interdire toute action de la Croix-Rouge au Nigeria et au Biafra.

Ouganda

8 133 000. 33. 2,5 %.
Économie. PNB (66) 95. Production (66) : A 59 % + I 14 % + S 28 %. Consomm. énergie (*66) : 50 kg e.c.
Transports. (*66) : 31 200 + 6 000. (*66) : 133 172 000 pass./km.
Information. (65) : 5 quotidiens ; tirage global : 63 000. (65) : *200 000. (65) : 5 800. (65) : 16 000 fauteuils ; fréquentation : 2 M. (66) : 21 089.
Santé (65). 651 .
Éducation (65). Prim. : 526 833. Sec. et techn. : 76 048. Sup. : 1 240.
Institutions. État fédéral indépendant le 9 octobre 1962. République proclamée le 9 octobre 1963. Constitution présidentielle de 1966. Président de la République et chef du gouvernement : Milton Obote, auteur du coup d'État du 22 février 1966 qui renverse le chef de l'État, Mutesa II, roi du Bouganda. Membre de la Communauté économique d'Afrique orientale, fondée le 1er décembre 1967.

République arabe unie

31 680 000. 30. 2,5 %.
Économie. PNB (65) 179. Production (61) : A 25 % + I 26 % + S 48 %. Consomm. énergie (*66) : 314 kg e.c.
Transports. (*66) : 6 170 M pass./km, 3 387 M t/km. (*66) : 105 300 + 27 500.  : 236 000 tjb. (*66) : 658 336 000 pass./km.
Information. (64) : *12 quotidiens. (65) : *1 613 000. (66) : *375 000. (65) : *150 000 fauteuils ; fréquentation : *63,3 M. (66) : 335 000.
Santé (64). 12 120 .
Éducation (65). Prim. : 3 450 338. Sec. et techn. : 996 555. Sup. : 177 123.
Institutions. République proclamée le 18 juin 1953, après le coup d'État du 26 juillet 1952 qui renverse le roi Farouk. Constitution de 1964. Président de la République et chef du gouvernement : colonel Gamal Abdel Nasser, réélu le 25 mars 1965. Parti unique : Union socialiste arabe.

Nasser consolide son pouvoir

Après avoir assuré la survie de son régime au cours de la première année qui a suivi la débâcle de juin 1967, dans des conditions particulièrement difficiles et parfois même dramatiques, le président Nasser s'est attelé à la tâche de consolider son pouvoir.