Dès janvier 1969, le président de la République guinéenne fait état de menaces pesant sur le régime de Conakry. Il met en cause, à cette occasion, le gouvernement français et plusieurs chefs d'État africains francophones.

En mai, la peine de mort est prononcée à rencontre de plusieurs des personnalités accusées de conspiration, dont le colonel Kaman Diaby, ancien chef d'état-major adjoint, et Keita Fodeba, ancien secrétaire d'État à l'Économie rurale, plus connu à l'étranger comme fondateur des Ballets africains. On ignore tout du sort des civils et des militaires arrêtés ; peu d'informations sûres proviennent de Conakry, où aucune agence de presse occidentale n'est plus représentée de façon permanente. Mais l'important remaniement ministériel qui fait suite à l'annonce de ces condamnations trahit le malaise profond qui sévit en Guinée.

Guinée équatoriale

281 000. 10. 1,8 %.
Information. (65) : 2 quotidiens ; tirage global : 1 100. (64) : 4 400 fauteuils ; fréquentation : *0,65 M.
Santé (61). 42 .
Éducation (65). Prim. : 37 373. Sec. et techn. : 2 330.
Institutions. République indépendante le 12 octobre 1968. Constitution de 1968. Président de la République : Francisco Macias Nguema (Rio Muni), élu le 29 septembre 1968. Vice-président : Edmundo Bosio Dioco (Fernando Póo).

Une crise grave marque la première année de l'indépendance

La Guinée équatoriale constitue un nouvel exemple de décolonisation ratée. L'ancienne possession espagnole (formée du territoire du Rio Muni et de l'île Fernando Póo) accède à la souveraineté internationale le 12 octobre 1968. Dès les derniers jours de février 1969, les relations hispano-guinéennes vont brutalement se détériorer.

Le président de la République, Francisco Macias Nguema, demande fin février 1969 le rappel de l'ambassadeur d'Espagne à la suite d'incidents qui viennent de se dérouler à Bata. Des parachutistes venus de Madrid occupent les deux aérodromes de Santa Isabel et de Bata, afin d'assurer la protection des ressortissants espagnols. F. Macias proclame l'état d'urgence et demande, vainement, à U Thant l'envoi immédiat de casques bleus.

Un État complètement désorganisé

Anastasio N'Dongo, ministre guinéen des Affaires étrangères, candidat malchanceux à la présidence de la République, accusé d'avoir organisé une tentative de coup d'État, est arrêté et meurt mystérieusement en prison.

En quelques semaines, plus de 3 000 Espagnols (les quatre cinquièmes de ceux qui résident en Guinée équatoriale) quittent le territoire, suivis par les dernières forces de sécurité. De nombreux règlements de comptes s'opèrent entre factions politiques locales. Le nouvel État est plongé dans la plus complète désorganisation. Les services administratifs sont paralysés par le départ des assistants techniques étrangers.

Les plantations de cacao de Fernando Póo et les exploitations forestières du Rio Muni cessent pour la plupart toute activité. Le chômage prend une extension considérable. À Fernando Póo se dessinent des menaces de sécession, car l'élite intellectuelle locale reste généralement très hostile au gouvernement central de Bata.

L'Espagne, fermement décidée à amener ses anciens colonisés à résipiscence, s'enferme dans une attitude qui rappelle celle qui fut adoptée par la France à l'égard de la république de Guinée après le « non » de Sékou Touré, en septembre 1958. C'est pourtant l'insuffisante préparation des élites locales par les autorités coloniales qui explique en grande partie la crise.

Isolés, les Guinéens sont à la recherche des concours internationaux indispensables au développement économique de leur pays. Les voisins immédiats de la Guinée équatoriale — Cameroun et Gabon notamment — s'inquiètent d'une éventuelle dégradation de la situation à Bata, d'autant que la population de la Guinée équatoriale est presque exclusivement d'origine Fang, ethnie largement représentée chez eux.

Enfin, l'attitude du gouvernement guinéen, très favorable aux dirigeants du Nigeria, alarme les dirigeants de Libreville, qui soutiennent ouvertement le Biafra. Aussi est-ce avec soulagement que les Camerounais et les Gabonais voient dès mars 1969 les experts et techniciens de l'ONU prendre le relais de l'Espagne, toujours sourde aux appels du président Macias.

Haute-Volta

5 155 000. 18. 2 %.
Économie. PNB (63) 47. Consomm. énergie (*66) : 12 kg e.c.
Transports. (*66) : 4 500 + 5 100. (*66) : 53 033 000 pass./km.
Information. (64) : *50 000. (66) : *500. (66) : 2 600.
Santé (64). 75 .
Éducation (65). Prim. : 107 588. Sec. et techn. : 7 642. Sup. : 28.
Institutions. État indépendant le 5 août 1960. République (11 décembre 1958). Président de la République : général Sangoule Lamizana, auteur du coup d'État du 3 janvier 1966, qui renverse le président Yaméogo. Constitution de 1960 suspendue. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs.

Kenya

10 209 000. 17. 2,9 %.
Économie. PNB (66) 112. Production (65) : A 38 % + I 15 % + S 47 %. Consomm. énergie (*66) : 124 kg e.c.
Transports. (*66) : *75 000 + *14 100. (*66) : 133 170 000 pass./km.
Information. (66) : 3 quotidiens ; tirage global : 85 000. (65) : *359 000. (66) : *10 500. (63) : 12 600 fauteuils ; fréquentation : 7,3 M. (66) : 57 123.
Santé (64). 470 .
Éducation (65). Prim. : 1 010 889. Sec. et techn. : 54 338. Sup. : 2 795.
Institutions. État indépendant le 12 décembre 1963. République proclamée le 12 décembre 1964. Constitution de 1963, révisée en 1964. Président de la République et Premier ministre : Jomo Kenyatta. Membre de la Communauté économique d'Afrique orientale, fondée le 1er décembre 1967.

Lesotho

910 000. 28. 2,9 %.
Information. (65) : *25 000.
Santé (66). 33 .
Éducation (66). Prim. : 167 169. Sec. et techn. : 3 528. Sup. : 344.
Institutions. Ancien Basutoland, indépendant le 4 octobre 1966. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1965. Souverain : Moshoeshoe II. Premier ministre : Leabua Jonathan.

Libéria

1 150 000. 10. 1,9 %.
Économie. PNB (63) 188. Consomm. énergie (*66) : 294 kg e.c.
Transports.  : 22 598 000 tjb.
Information. (64) : 2 quotidiens ; tirage global : 4 000. (66) : *175 000. (66) : *3 500. (63) : 5 200 fauteuils ; fréquentation : 1,4 M.
Santé (64). 90 .
Éducation (66). Prim. : 110 251. Sec. et techn. : 12 459. Sup. : 797.
Institutions. République présidentielle, indépendante depuis le 26 juillet 1847. Constitution de 1847. Président de la République et chef de l'exécutif : William V.S. Tubman, réélu le 2 mai 1967, pour la sixième fois depuis 1943.

Libye

1 802 000. 1. 3,7 %.
Économie. PNB (66) 750. Production (66) : A 5 % + I 67 % + S 29 %. Consomm. énergie (*66) : 317 kg e.c.
Transports. (*66) : 53 000 + 25 200.
Information. (66) : 4 quotidiens ; tirage : 8 000 sur 2 quotidiens. (66) : *74 000. (66) : 19 370.
Santé (66). 530 .
Éducation (64). Prim. : 175 591. Sec. et techn. : 27 810. Sup. : 1 682.
Institutions. État indépendant le 24 décembre 1951. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1951, révisée en 1963. Souverain : Muhammad Idriss Ier (1951). Premier ministre : Wanis Ghaddafi.