[Près de Nouakchott, une usine de dessalinisation d'eau de mer fonctionne depuis décembre 1968 ; cette installation va transformer l'économie d'une partie du pays.]

Niger

3 643 000. 3. 2,5 %.
Économie. PNB (65) 88. Consomm. énergie (*66) : 14 kg e.c.
Transports. (*66) : 2 700 + 4 400. (*66) : 56 193 000 pass./km.
Information. (65) : 1 quotidien ; tirage : 1 300. (66) : *70 000. (66) : 2 630.
Santé (64). 50 .
Éducation (65). Prim. : 61 948. Sec. et techn. : 3 419.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Diori Hamani, réélu le 30 septembre 1965. Parti unique : Parti progressiste nigérien.

Nigeria

62 650 000. 63. 2 %.
Économie. PNB (66) 85. Production (63) : A 59 % + I 13 % + S 27 %. Consomm. énergie (*66) : 52 kg e.c.
Transports. (65) : 859 M pass./km, 1 987 M t/km.  : (*66) 64 300 + (64) 25 900.  : 63 000 tjb. (*66) : 201 630 000 pass./km.
Information. (66) : 24 quotidiens ; tirage : 417 000 sur 20 quotidiens. (64) : *600 000. (66) : *40 000. (60) : 65 400 fauteuils. (66) : *75 000.
Santé (65). 1 300 .
Éducation (65). Prim. : 2 911 742. Sec. et techn. : 250 917. Sup. : 9 378.
Institutions. État fédéral indépendant le 1er octobre 1960. République proclamée le 1er octobre 1963. Constitution de 1967. Président du Conseil militaire suprême : lieutenant-colonel Yakubu Gowon. Partis politiques dissous. Le Conseil exerce l'ensemble des pouvoirs.

La guerre se poursuit avec l'aide des grandes puissances

Le Biafra célèbre fin juin 1969 le deuxième anniversaire de son entrée en sécession, et aucune perspective de paix n'apparaît dans la guerre nigério-biafraise. La situation militaire est difficile pour les troupes séparatistes, mais les forces fédérales, très supérieures en nombre, ne parviennent toujours pas à triompher de leurs ennemis.

La poursuite du conflit, qui, selon les estimations les moins pessimistes, a déjà fait un million et demi de morts, ne s'explique que par l'intervention des grandes puissances.

Imposer la solution militaire

Au cours de l'été 1968, le réduit biafrais, encerclé de toutes parts, semble près d'être totalement investi par les forces fédérales, dont les effectifs sont presque dix fois supérieurs à ce qu'ils étaient au moment de la proclamation de l'indépendance du Nigeria. Mais, brusquement, les Biafrais, qui n'ont jamais cessé d'opposer une résistance opiniâtre, passent à l'offensive sur tous les fronts. Non seulement les fédéraux sont stoppés dans leur avance après avoir pris Umuahia, mais ils doivent même faire retraite et abandonner Owerri aux commandos biafrais.

En février 1969, une minorité de responsables politiques biafrais est encore favorable à un cessez-le-feu. Mais le gouvernement séparatiste ne songe plus qu'à imposer une solution militaire. Sur ce point au moins, Biafrais et Fédéraux sont en accord total. À Lagos, en dépit du coût de la guerre, les faucons l'emportent largement sur les colombes.

Matant avec énergie les premières révoltes que provoque, dans l'ouest nigérian notamment, l'aggravation de la pression fiscale, les colonels qui tiennent le pouvoir sont décidés à combattre jusqu'à l'écrasement de la sécession du général Ojukwu. Contrairement à toute logique, l'économie nigériane, elle, souffre peu de la guerre ; en mai 1969, la production pétrolière a presque retrouvé son niveau d'avant guerre.

Le rôle de la Grande-Bretagne

Les tentatives de médiation ont échoué les unes après les autres. Le Royaume-Uni ne parvient pas à faire entendre raison aux antagonistes. Les chefs d'État d'Afrique se heurtent à l'intransigeance totale des Nigérians et des Biafrais. Des conversations préliminaires tout au long de l'année, soit par l'entremise d'Haïlé-Sélassié, soit dans le cadre de l'OUA à Kampala, à Niamey et à Addis-Abéba, n'ont permis à aucun moment d'entrevoir l'amorce de véritables négociations.

La Grande-Bretagne n'a pas relâché un instant son assistance économique et militaire au gouvernement du major-général Gowon. En dépit des critiques de l'opinion britannique, H. Wilson poursuit les livraisons d'armes. L'ancienne puissance tutrice, qui détient des intérêts économiques considérables au Nigeria, refuse de laisser aux Soviétiques le monopole de l'aide.