Les crises politiques et les explosions de violence qui, d'Italie en Belgique, d'Allemagne en France, agitent l'Europe en 1968 ne trouvent aux Pays-Bas qu'un écho assourdi.

À peine les universités d'Amsterdam en mai et d'Utrecht en juin connaissent-elles quelques incidents ; étudiants et autorités, de crainte que l'exemple français ne se répande, entament le dialogue. La seule force organisée de contestation violente, le mouvement provo, s'est dissociée en 1967. Les problèmes qui, ailleurs, ont pris un tour aigu demeurent aux Pays-Bas le domaine réservé du Parlement et des partis.

L'année politique est marquée par le débat qui oppose aux leaders des partis confessionnels les jeunes-turcs de la tendance radicale. Tout se noue en novembre 1967, quand les éléments progressistes des trois partis confessionnels (catholiques du KVP et protestants de l'ARP et du CHU) décident d'agir au sein de leurs formations respectives pour imposer « un programme à la fois chrétien et progressiste ». Les partis sont placés devant le dilemme : accepter la radicalisation ou prendre le risque d'un éclatement.

La scission du KVP intervient en février : trois députés, conduits par Aarden, fondent un nouveau groupe parlementaire, tandis que trente radicaux décident de quitter le parti catholique. En avril, les dissidents radicaux des partis catholique et protestant fondent le Parti politique radical (PPR), présidé par l'ancien ministre Bogaers.

Face à des partis traditionnels affaiblis et discrédités aux yeux de la jeunesse, la nouvelle formation, qui rejette toute étiquette confessionnelle, se présente comme une seconde voie sur l'échiquier politique.

La reprise économique s'est amorcée en fin 1967. La balance des comptes, cependant, accuse un déficit de 470 millions de francs, dû en particulier aux importations massives réalisées pour échapper aux majorations fiscales appliquées à partir de 1968. L'augmentation du chômage a été stoppée, mais les mesures budgétaires prises pour y remédier se traduisent en 1968 par une impasse de 3,8 milliards de francs. Des tendances inflationnistes n'ont pas tardé à apparaître, qui obligent le gouvernement à déposer en juin au Parlement un projet de blocage des salaires. Les syndicats protestent et 30 000 personnes manifestent à Utrecht.

En politique étrangère, le ministre Luns joue à fond la carte britannique. Au refus qu'oppose de Gaulle à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, il répond par une proposition d'accords séparés entre les Cinq et Londres. Luns pratiquera même pendant un temps la politique de la chaise vide à Bruxelles. Sur une ligne aussi dure, La Haye se retrouve vite isolée. Sur le problème vietnamien, par contre, l'allié le plus intransigeant des Américains assouplit considérablement ses positions.

Publicité et télévision

La télévision néerlandaise, qui fait elle aussi l'expérience de la couleur, a fêté le 2 janvier 1968 le premier anniversaire de l'introduction de la publicité sur le petit écran. Opération financière réussie : cette première année a rapporté 72 millions de francs de revenus de publicité et les demandes des annonceurs ont été trois fois plus élevées que le temps démission disponible. Les polémiques soulevées par l'introduction de la publicité à la télévision ont été au moins aussi aiguës qu'en France. Les problèmes de la concurrence avec la presse écrite ont été partiellement résolus par l'octroi aux journaux, durant trois ans, d'une indemnité prélevée sur les revenus publicitaires de la télévision.

Pologne

31 698 000. 101. 1,3 %. Consomm. énergie (*65) : 3 504 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 34 318 M pass./km, 81 013 M t/km. Parc autos (*65) : 245 500 + 183 300. Mar. march. : 1 109 000 tjb. Aviat. civ. (*65) : 229 320 000 pass./km.
Information. Journaux : 42 quotidiens ; tirage global : 5 246 000. Récepteurs radio : 5 646 000. Téléviseurs : 2078 000. Cinéma : 3 516 salles ; fréquentation : 173,1 M. Postes téléphone : 1 294 046.
Santé (64). 37 726 médecins.
Éducation (64). Prim. : 5 207 936. Sec. et techn. : 1 661 657. Sup. : 231 224.
Institutions. État indépendant le 10 novembre 1918. République démocratique populaire en 1947. Constitution de 1952. Chef de l'État : président du Conseil d'État, le maréchal Spychalski. Président du Conseil : Joseph Cyrankiewicz. Premier secrétaire du Parti : Wladyslaw Gomulka.