Le IIIe plan de développement portugais prévoit, toutefois, pour les années 1968-1973 une expansion de 7 % par an et la diminution des disparités régionales. Le revenu par tête sera, en 1973, de l'ordre de 2 900 F, contre 1 875 F en 1965.

La contrainte politique

Les arrestations se sont encore multipliées tout au long de ces derniers mois. Les plus marquantes concernent Anibal Queiroga, propriétaire de l'organe du parti républicain libéral, Democratia do sul, l'avocat Mario Soares, membre de l'opposition, arrêté, puis déporté. L'avocat Souza Tovares est arrêté, ainsi que le romancier Urbano Tavares Rodrigues et le banquier Da Costa-Lobo. Sean Me Bride, conseiller de la Commission internationale des juristes, est expulsé, ainsi que Ted Szulc, correspondant du New York Times à Lisbonne, et Maurice Béjart. À l'automne, 235 personnalités portugaises réclament en vain l'abolition de la censure, 159 réitèrent au printemps. L'assemblée nationale évoque timidement une loi spéciale sur la presse.

L'émigration est très active. Le bulletin de la junte pour l'émigration déclare qu'en 1966 celle-ci a atteint 120 329 personnes. Un décret gouvernemental va désormais la ralentir. Il interdit l'émigration des Portugais à partir de 16 ans, sauf autorisation de l'autorité militaire.

L'Angola en guerre

Les divergences entre les deux grandes organisations nationalistes : le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) et le Gouvernement révolutionnaire de l'Angola en exil (GRAE), se sont encore aggravées. À tel point qu'au printemps le MPLA dénonce, dans un appel à l'opinion publique internationale et aux pays membres de l'OUA, la « menace d'extermination qui pèse sur les centaines d'Angolais laissés entre les mains » de Roberto Holden, président du GRAE à Kinshasa. Ce communiqué fait état de nouveaux massacres de militants d'expression Kimbandu « séquestrés dans les camps de la mort de Kinkuzu et Kamuna », dans le Congo central, et souligne que ces massacres ont été commis sur l'ordre de R. Holden.

Les combats se poursuivent, mais les bilans diffèrent selon la source d'information. D'après la délégation permanente à Alger du MPLA, les embuscades de juillet se soldent par 40 soldats portugais tués. En novembre, de violents combats opposent pendant trois jours les guérilleros du MPLA aux forces portugaises dans la région côtière du Cabinda, au nord du pays. Radio-Brazzaville estime que les Portugais ont perdu 30 hommes. Le gouvernement portugais reconnaît une perte de 18 hommes.

Fait positif pour l'économie du pays, la société pétrolière portugaise SONAP annonce, en septembre, la découverte de gisements pétrolifères d'une très grande richesse, pouvant produire plusieurs millions de tonnes par an.

La guérilla au Mozambique

Au cours d'une tournée dans les pays Scandinaves, Eduardo Mondlane, chef du Front de libération du Mozambique (FRELIMO), annonce, en octobre 1967, que le Portugal mobilise 60 000 militaires pour ses opérations de maintien de l'ordre au Mozambique. Avec 8 000 soldats expérimentés, le FRELIMO contrôle un cinquième du pays, explique encore Mondlane. Il note que la population a encore tendance à se ranger du côté des Portugais.

La poussée des nationalistes est particulièrement efficace en automne. Deux appareils portugais sont détruits au sol sur l'aéroport militaire de Mueda, dans le nord du Mozambique. Cette attaque est la plus violente qui se soit produite depuis le déclenchement de l'insurrection en 1964. Un communiqué des forces portugaises fait état de 39 morts et 23 blessés rebelles, et de 11 morts portugais. De violents accrochages se produisent dans les régions de Macomia, au nord du fleuve Messalo, et dans le nord-est du Niassa. Les Portugais soldent le bilan à 139 morts, 47 blessés et 75 prisonniers chez les rebelles.

Dans le même temps, les nationalistes coupent la ligne de chemin de fer du Catur. L'écoulement des exportations du Malawi par le port de Nacala sur la côte du Mozambique est provisoirement interrompu. La situation nécessite l'envoi de renforts portugais dans la zone frontière du Malawi.

Roumanie

19 143 000. 80. 0,8 %. Consomm. énergie (*65) : 2 035 kg e.c.
Transport. Rail (*65) : 13 535 M pass./km, 30 981 M t/km. Parc autos (*65) : 33 300 V U. Aviat. civ. (*65) : 152 040 000 pass./km.
Information. Journaux : 33 quotidiens ; tirage global : 2 993 000. Récepteurs radio : 2 790 000. Téléviseurs : 501 000. Cinéma : 6 185 salles ; fréquentation : 193,1 M. Postes téléphone (64) : 473 122.
Santé (64). 26 200 médecins.
Éducation (64). Prim. : 2 991 612. Sec. et techn. : 593 155. Sup. : 123 284.
Institutions. République démocratique populaire, proclamée le 30 décembre 1947. Constitution de 1965. Chef de l'État (président du Conseil d'État) et secrétaire général du Parti : Nicolas Ceausescu. Président du Conseil : Ion Gheorghe Maurer. Parti unique : Parti communiste.

Bucarest ne cesse d'affirmer son indépendance

Renoncer au volontarisme économique et aux excès de la centralisation industrielle est une nécessité à laquelle la Roumanie, forte de ses sources d'énergie et de son taux d'expansion, le plus élevé d'Europe (13 à 14 %), ne se rend qu'à la fin de 1967, avec quelque retard sur les autres pays communistes.