La guérilla s'étend. La Thaïlande, jusqu'alors, ne s'était pas sérieusement inquiétée des rares coups de main tentés par les rebelles communistes. En 1968, l'agitation des maquisards devient l'une des préoccupations essentielles du Premier ministre, le maréchal Thanom Kittikachorn. Soutenu par Pékin, le Front patriotique de Thaïlande multiplie les attentats, les embuscades et les attaques surprises. Les incidents les plus sérieux se produisent dans le nord et le nord-est du pays.

Les insurgés — estimés entre 2 500 et 3 000 hommes — ne constituent pas une menace grave pour le pays, solidement appuyé par les Américains. Le fait, cependant, que l'armée thaïlandaise ait été amenée à bombarder plusieurs centres de guérilla et à renforcer certaines de ses garnisons montre assez que la répression dépasse le cadre de simples opérations de police.

La poursuite de la guerre du Viêt-nam et les succès remportés par le Pathet-Lao ne peuvent que favoriser le développement de la rébellion.

Turquie

32 901 000. 42. 2,6 %. Consomm. énergie (*65) : 348 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 4 075 M pass./km, 5 297 M t/km. Parc autos (*65) : 86 300 + 101 300. Mar. march. : 640 000 tjb. Aviat. civile (*65) : 226 683 000 pass./km.
Information. Journaux (61) : 472 quotidiens ; tirage global : 1 299 000. Récepteurs radio : 2 443 000. Téléviseurs : *1 600. Cinéma (59) : *285 salles ; fréquentation : *30 M. Postes téléphone : 351 135.
Santé (64). 9 664 médecins.
Éducation (64). Prim. : 3 735 512. Sec. et techn. : 620 152. Sup. : 91 198.
Institutions. République proclamée le 20 avril 1924. Constitution de 1961. Président de la République : Cevdet Sunay, élu le 28 mars 1966 ; succède à Cernai Gürsel. Premier ministre : Suleyman Demirel.

Grande stabilité du corps électoral et violents affrontements sociaux et politiques : telle est l'image paradoxale qu'offre la Turquie. Les grèves dans les bases américaines (en septembre 1967) et les mines de Zonguldak (en février 1968), des rixes au Parlement (février), des émeutes à Istanbul (mars) et à Ankara (mai) entre partisans de la gauche et de l'extrême droite, une grève estudiantine d'une ampleur sans précédent (juin), n'ont pas sérieusement entamé le crédit du parti au pouvoir, le Parti de la justice, et de son président.

S. Demirel a réussi à circonscrire l'agitation aux milieux intellectuels et ouvriers. Dans l'ensemble, sa base paysanne lui est demeurée fidèle. Aux élections régionales du 2 juin, le Parti de la justice s'est assuré 50 % des voix exprimées et a enlevé environ 60 % des mairies. Il est vrai que la révision de la loi électorale, intervenue le 1er mars, a permis d'affaiblir la représentation des petites formations.

S. Demirel a enregistré des succès plus notables encore dans le domaine de la politique extérieure. Tenant compte, ou profitant, de la vague d'antiaméricanisme qui a déferlé sur le pays, il a obtenu des États-Unis la révision de plusieurs accords bilatéraux dans un sens favorable à « la souveraineté nationale » de la Turquie. Tout en prenant ses distances avec Washington, il a établi des relations plus étroites avec les pays communistes.

Son séjour à Moscou, en septembre, a été suivi de plusieurs accords d'ordre économique. Il a réservé un chaleureux accueil au Premier ministre bulgare T. Jivkov, lors de la visite officielle effectuée par celui-ci à Ankara en mars 1968. Il recevait aussi le Premier yougoslave.

La visite du ministre égyptien des Affaires étrangères, Mahmoud Riad, en mars, a abouti à la consolidation des rapports entre Ankara et les capitales arabes. La normalisation des relations turco-grecques dès janvier a eu comme effet de détendre l'atmosphère avant l'ouverture de discrètes négociations sur l'avenir de Chypre.

Viêt-nam du Nord

19,5 M. 123. 3,4 %.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République démocratique, proclamée en 1954. Constitution de 1960. Président de la République, président du Comité central du parti : Hô Chi Minh. Président du Conseil : Pham Van Dong. Parti unique : parti ouvrier.

Viêt-nam du Sud

16 543 000. 97. 3,2 %. Consomm. énergie (*65) : 73 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 14 M pass./km, 32 M t/km. Parc autos (*65) : 34 300 + 33 200. Aviat. civ. (*65) : 241 319 000 pass./km.
Information. Journaux : 32 quotidiens ; tirage global : 670 000. Récepteurs radio (64) : *1 000 000. Cinéma (64) : 152 salles ; fréquentation (63) : 14,5 M. Postes téléphone : 23 160.
Santé (62). 748 médecins.
Éducation (64). Prim. : 1 563 756. Sec. et techn. : 339 469. Sup. : 23 437.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République, proclamée le 26 octobre 1955. Constitution du 1er avril 1967. Président de la République : général Nguyen Van Thieu. Vice-président : général Nguyen Cao Ky. Président du Conseil : Tran Van Huong.

Yémen

(65) 5 000 000. 26. 1,8 %. Consomm. énergie (*65) : 10 kg e.c.
Information. Cinéma : 17 salles ; fréquentation : 1,8 M.
Santé (60). 32 médecins.
Éducation (63). Prim. : 57 894. Sec. et techn. : 1 206.
Institutions. République, proclamée le 26 septembre 1962. Constitution provisoire de 1967. Présidence collégiale : Conseil républicain, présidé par Abdel Rahman el Iriani, depuis le coup d'État du 5 novembre 1967, qui renverse le maréchal Sallal. Premier ministre : général Hassan el Emary. Chez les royalistes (opposition armée), l'imam Badr a été remplacé par Mohamed Ben Hussein, le 31 mai 1968.

Yémen du Sud

1 250 000. 8. 2,3 %. Consomm. énergie (*65) : 1 729.
Transports. Parc autos (*65) : 12 900.
Information. Journaux : 7 quotidiens. Récepteurs radio : *300 000. Téléviseurs : *13 000. Cinéma (63) : 18 salles ; fréquentation : *200 000. Postes téléphone : 7 670.
Santé (63). 99 médecins.
Éducation (64). Prim. : 14 595. Sec. et techn. : 10 653.
Institutions. Ancienne Fédération d'Arabie du Sud. État indépendant le 30 novembre 1967. Président de la République et président du Conseil : Qahtan el Chaabi, proclamé le 30 novembre 1967. Autorité législative provisoire : le commandement général du Front national de libération. Constitution en préparation.