Le Mavica, pour l'instant du moins, procure une image de faible définition. Les améliorations envisagées se heurtent à deux obstacles : les standards de télévision et la capacité des écrans analyseurs à CCD. L'image de télévision actuelle correspond à un maximum de définition de 530 000 points environ (donc le double de ce que permet le Mavica).

Les écrans CCD les plus sophistiqués (mais excessivement coûteux) assurent cette même définition et il faudra encore quelques années pour atteindre le million de points par image, nombre qui reste inférieur aux possibilités de la photo conventionnelle.

La bombe à neutrons

La décision du président Reagan, annoncée le 6 août 1981, de lancer la production en série de l'arme nucléaire à rayonnement renforcé, dite « bombe à neutrons », ouvre une polémique sur la nature et les effets de cette arme. Toute explosion nucléaire libère de l'énergie sous forme mécanique (onde de choc), sous forme thermique (vague de chaleur) et sous forme radiative (lumière, photons gamma, particules alpha, neutrons). Les effets destructeurs sur les objets matériels résultent surtout des deux premières formes, tandis que les radiations épargnent le matériel mais peuvent atteindre mortellement les êtres vivants. En outre, les neutrons traversent les blindages métalliques, mais sont absorbés par les substances contenant de l'hydrogène, comme la terre humide.

Avec la bombe à fission, 5 % de l'énergie émise à l'instant de l'explosion l'est sous forme de radiations, dont les neutrons. Avec la bombe à fusion (dite « bombe à hydrogène », ou thermonucléaire), cette fraction monte à 30 % et davantage. La bombe à neutrons, expérimentée pour la première fois en 1963 dans le désert du Nevada, est une minibombe thermonucléaire, qu'on fait exploser à une certaine altitude de manière à limiter au sol les effets mécaniques et thermiques tout en concentrant le rayonnement neutronique sur un objectif parfaitement délimité.

Elle est donc présentée comme épargnant au maximum la population civile abritée et les bâtiments, tout en neutralisant le personnel des blindés sans anéantir les chars eux-mêmes. Les perfectionnements techniques, qui ont précédé le lancement de la production en série, semblent concerner un accroissement de la part du rayonnement neutronique et sa focalisation par un miroir à neutrons.

Robotique

L'atelier flexible de Renault à Bouthéon

L'atelier flexible de Renault Véhicules Industriels (RVI) à Bouthéon (près de Saint-Étienne) a subi avec succès le test de montée en cadence et tourne à pleine charge depuis le mois d'avril 1982. Il représente un des systèmes les plus avancés du monde.

Diverses raisons ont incité RVI à investir dans un atelier flexible pour usiner ses boîtes de vitesses pour poids lourds. Ce système autorise des variations dans les quantités de pièces produites. Il assure une fabrication adaptée aux besoins du montage en temps réel. Il pourra assurer plus tard la fabrication de pièces nouvelles. Enfin, il convient à une production de moyen volume (20 000 boîtes par an).

L'atelier de Bouthéon réalise l'usinage complet des carters principaux, des boîtiers et des couvercles arrière en acier moulé ou en alliage aluminium. La production est de 70 boîtes par jour en trois équipes, avec seulement deux opérateurs dans l'atelier (chargement et déchargement manuels des pièces sur les palettes d'usinage).

Un atelier flexible comprend généralement des machines très performantes (machines-outils à commande numérique), reliées entre elles par un système de manutention. L'ensemble est géré en temps réel par un ordinateur central, qui veille à une utilisation maximale des machines. Les temps productifs, qui représentent 5 % du temps dans un atelier classique, devraient ainsi passer à 40 %.

L'atelier comporte 4 centres d'usinages commandés par commande numérique à calculateur, une machine spéciale à aléser/dresser avec changeur automatique d'outils et deux machines modulaires convertibles d'usinage. Soit un total de 7 machines-outils automatiques, auxquelles s'ajoutent une station automatique de lavage de pièces et 4 postes de chargement/déchargement (postes manuels).