Le Mavica, pour l'instant, n'existe qu'à l'état de prototype. Sony a annoncé son intention de le mettre sur le marché japonais à la fin de 1983. Le photo-disque de Kodak, par contre, est un procédé achevé, dont la commercialisation a commencé, au printemps dernier, aux États-Unis et qui est prévu pour l'Europe à l'automne 1982. Le disque est enfermé dans un chargeur de moins de 7 mm d'épaisseur, et les appareils photographiques qui le reçoivent sont eux-mêmes très plats (2 à 3 cm selon les modèles) et petits (8 × 12 cm pour les autres dimensions).

Chaque disque compte 15 images de format 8 × 10 mm, le changement de vue se faisant par rotation. Ce format est plus petit que celui de l'actuel système 110 de photo grand public qui donne des vues sur pellicule 16 mm enfermée dans de petites cassettes. Pour qu'une si petite image conserve une qualité acceptable, Kodak a réalisé deux types d'améliorations.

Sensibilité

Le film, tout d'abord, est un Kodacolor nouveau, de haute définition. Alors qu'habituellement les films très sensibles ont une définition plus faible que les autres, le Kodacolor-disc est plus fin que l'actuel Kodacolor II, malgré un doublement de la sensibilité (200/24° ISO pour le premier, contre 100/21° ISO pour le Kodacolor II).

Ce gain serait toutefois illusoire si la planéité de l'émulsion n'était pas maintenue rigoureusement dans le plan focal de l'objectif de prise de vue. La pellicule classique, très fine, ne peut satisfaire cette exigence. C'est ici que le disque s'est révélé efficace. Il est produit dans un support plus épais que la pellicule (18/100 de mm au lieu de 9/100), constitué d'Estar (un polyester) plus stable dimensionnellement que le triacétate des supports classiques. Le disque peut ainsi être fabriqué avec une surface très homogène ; il est maintenu plan très facilement par un presseur du chargeur.

La conception Sony remplace le film classique par un enregistrement magnétique de l'image. Le Mavica ressemble à un gros reflex 24 × 36. Le disque magnétique, d'environ 5 cm de diamètre, enregistre 50 images en couleurs, dont la définition est de 218 000 points environ. La même image sur le format 8 × 10 mm du photo-disque Kodak aurait une définition 50 fois plus élevée.

Vidéodisque

Dans le Mavica, l'image formée par l'objectif est analysée par un écran CCD (Charge Coupled Device, système à couplage de charge), constitué d'une couche de près de 280 000 cellules. Chaque cellule produit une charge électrique proportionnelle à l'intensité de la lumière reçue.

Les charges sont successivement transférées dans un circuit pour former un signal vidéo identique à celui que fournirait une caméra couleurs de télévision. Celui-ci est enregistré sur le disque magnétique par une tête fixe. Les informations provenant d'une image sont ainsi inscrites sur une piste formant un tour sur le disque. Cette image peut toujours être effacée et le disque réutilisé.

Pour la lecture et la transmission des signaux vidéo au téléviseur, un appareil spécial fonctionne comme un petit vidéodisque ayant une tête magnétique de lecture. Le disque de Mavica permet aussi le tirage d'épreuves, grâce à un troisième appareil, le Mavigraph, sorte d'imprimante couleurs, utilisant une tête thermique : commandée par le signal vidéo, elle assure l'impression par balayage, ligne par ligne.

En fait, elle effectue quatre balayages successifs, commandés par trois signaux de chrominance, puis par le signal de luminance (pour le noir et blanc). Le papier devant recevoir l'image est disposé sur une plaque ; la tête thermique presse la plaque de façon que le papier et la feuille de transfert soient en contact étroit.

La feuille de transfert glisse devant la tête, alors que la plaque et la feuille à imprimer se déplacent ensemble. Les signaux vidéo sont transmis à la tête thermique, laquelle génère différents degrés de chaleur selon l'intensité du signal. La feuille de transfert est ainsi plus ou moins évaporée par la chaleur et transférée directement sur le papier.

Quatre feuilles de transfert (jaune, magenta, cyan et noir) sont utilisées successivement avec les quatre balayages.