Parmi les questions que se posent les spécialistes figurent celles de savoir d'où provient l'énergie des éruptions et comment elle est libérée. Les observations effectuées durant l'année du maximum solaire semblent conforter les théories actuelles, selon lesquelles les éruptions seraient alimentées par un flux d'énergie magnétique issu de l'intérieur du Soleil. Cette énergie s'accumulerait au préalable sous l'effet de la torsion des lignes de force magnétiques, le phénomène rappelant celui qu'on peut observer avec un élastique que l'on torsade plusieurs fois.

Les observations récentes montrent, par ailleurs, que l'accélération des particules chargées émises ne se produit pas seulement dans la basse atmosphère solaire, comme on le pensait, mais aussi dans la couronne. Elles suggèrent, d'autre part, que l'énergie libérée est encore plus considérable dans le domaine des rayons X et γ qu'aux longueurs d'onde des rayonnements observés de façon plus habituelle.

Fluctuations

Dans le domaine des relations Soleil-Terre, on attendait beaucoup des mesures de la constante solaire réalisées à l'aide du dispositif ACRIM (Active Cavity Radiometer Irradiance Monitor) embarqué sur le satellite américain SMM. Confirmant des résultats suggérés antérieurement par d'autres engins spatiaux, SMM établit que la quantité d'énergie que nous envoie le Soleil subit des fluctuations de l'ordre de 0,15 %. Ces fluctuations semblent corrélées avec le nombre de taches solaires, un maximum de taches correspondant à un minimum de la puissance rayonnée. Ce résultat, s'il était confirmé, aurait des implications importantes sur les modèles de taches.

Une seule ombre au tableau de l'année du maximum solaire : la défaillance prématurée du satellite SMM. Mais la qualité des observations réalisées par l'engin avant qu'il ne tombe en panne incite les responsables de la NASA à envisager une mission de sauvetage à l'aide de la navette. Ainsi pourrait être poursuivi un programme de recherches déjà très fructueux.

Des galaxies cannibales

Depuis quelques années, les spécialistes portent une attention particulière aux rencontres entre galaxies. Allant du simple frôlement à la collision de plein fouet, elles sont non seulement moins rares qu'on ne l'imaginait naguère, mais, compte tenu des modifications de structure qu'elles engendrent, elles apparaissent comme un facteur à ne pas négliger pour comprendre l'évolution des galaxies.

Les amas denses de galaxies constituent des régions particulièrement favorables pour de telles rencontres, car les galaxies y sont relativement proches les unes des autres. Des études récentes laissent à penser qu'il existe, au centre de ces amas, des galaxies cannibales, prêtes à avaler toute autre galaxie plus modeste se hasardant dans leur voisinage.

À chaque rencontre avec leurs voisines, les galaxies d'un amas subissent des frictions dynamiques qui les ralentissent et tendent à les rapprocher les unes des autres. Elles sont ainsi amenées à s'accumuler dans les régions centrales de l'amas, où certaines peuvent aller jusqu'à s'interpénétrer et fusionner. Dans ce processus, les plus petites tombent sur les plus grandes et se font dévorer. Les étoiles de la galaxie cannibale et celles de sa victime se mélangent progressivement. Le processus peut se répéter, accroissant peu à peu, à chaque fois, les dimensions et la luminosité de la galaxie cannibale.

Ainsi s'expliquerait la présence, souvent constatée, au centre des amas riches, de galaxies elliptiques géantes, présentant des dimensions et une luminosité exceptionnelles : ce seraient des galaxies cannibales qui auraient grossi au détriment de leurs voisines. L'Univers, que l'on regardait autrefois comme le royaume de l'ordre et du calme, se révèle décidément, au fur et à mesure des progrès de l'astrophysique, comme le théâtre de bien des drames.

Sciences de la Terre

Une tentative prématurée de prévision de séisme

La vie de la capitale péruvienne a été perturbée pendant les huit premiers mois de l'année 1981 par l'annonce de séismes catastrophiques. Selon deux géophysiciens américains, Lima et sa région devaient être ravagées le 28 juin, le 10 août et le 15 septembre 1981 par des tremblements de terre extrêmement violents.