L'expérience, menée pendant trois ans par une dizaine d'éminents cancérologues à la demande de l'Institut américain de recherches sur le cancer, a porté sur 178 volontaires. Ces cancéreux, arrivés au dernier stade de la maladie, étaient traités uniquement au laetrile ; d'autres, formant un groupe témoin, recevaient du laetrile et un traitement complémentaire. Au bout de dix-huit mois, il ne restait des 178 volontaires que 5 survivants, taux de survie comparable à celui du groupe témoin.

Poison

L'étude a été conduite dans quatre des meilleurs centres de cancérologie des États-Unis : l'hôpital Sloan Kettering de New York, l'hôpital universitaire de Los Angeles, celui de Tucson en Arizona et la clinique Mayo dans le Minnesota. Le médicament était administré selon les directives des partisans du laetrile. Baptisé vitamine B17, celui-ci était additionné de vitamines et d'enzymes destinées à stimuler l'action de l'amygdaline, principe actif extrait du noyau d'abricot.

Sous l'action d'une enzyme (l'émulsine), l'amygdaline se décompose en glucose et en acide cyanhydrique, composé extrêmement toxique. De fait, on retrouve souvent dans le sang des patients traités au laetrile des taux d'acide cyanhydrique proches des doses mortelles. Certains malades de l'échantillon étudié par l'Institut américain de recherches sur le cancer présentaient des symptômes d'empoisonnement à l'acide cyanhydrique.

La présence de ce poison mortel chez les cancéreux traités au laetrile n'est pas un hasard. Le promoteur du remède, Ernst Krebs, croyait que l'acide cyanhydrique, dérivant de l'amygdaline après une préparation enzymatique et vitaminée spéciale, pouvait tuer préférentiellement les cellules cancéreuses.

Contrebande

Les tests effectués à plusieurs reprises depuis 1952 par des chimistes et des cancérologues pour établir l'efficacité du laetrile se sont tous révélés négatifs. Cependant, l'engouement du public n'a pas diminué et a même augmenté après l'interdiction, au début des années 1970, de fabriquer le laetrile aux États-Unis. En 1977, 50 t de noyaux d'abricot étaient saisies aux États-Unis mais, l'année suivante, le commerce du laetrile était à nouveau toléré. Aujourd'hui, le centre de production du laetrile est au Mexique ; c'est du port de Tijuana, situé sur le Pacifique à la frontière mexicano-américaine, que le laetrile est exporté illégalement vers les États-Unis.

Les carences en magnésium

Un simple déficit chronique en magnésium pourrait être à l'origine de divers états pathologiques considérés jusqu'à présent comme des maladies autonomes. C'est ce qu'a mis en lumière un symposium international consacré au magnésium qui s'est tenu à Baden-Baden au cours de l'été 1981.

Une perturbation cardiaque se manifestant par un défaut de fonctionnement de la valvule mitrale (qui sépare l'oreillette et le ventricule gauches) était décrite en 1963 sous le nom de « maladie de Barlow ». Les travaux de deux équipes de recherche françaises — l'une à Marseille dirigée par F. Luccioni, l'autre à Paris sous la direction de J. Durlach — ont montré que la maladie de Barlow est, dans un nombre significatif de cas, la conséquence d'une tétanie latente, ou spasmophilie, causée par un déficit magnésique chronique. La maladie de Barlow est beaucoup plus fréquente chez la femme que chez l'homme ; sa manifestation est peut-être liée à l'appartenance à un groupe tissulaire particulier (le groupe BW 35), qui se caractérise par une diminution constitutionnelle du magnésium contenu dans les hématies.

Troubles

On sait que le déficit magnésique entraîne une hyperexcitabilité musculaire, qui se traduit notamment par des troubles neurovégétatifs ou par des troubles du système nerveux central. Dans le premier cas, la carence magnésique agit sur le fonctionnement du nerf pneumogastrique (ou nerf vague) ; c'est le pneumogastrique qui innerve les fibres nerveuses autonomes, en particulier celles du système cardio-vasculaire. Dans le second cas, la raideur musculaire s'explique par l'action antagoniste du magnésium et du calcium dans la libération de l'acétylcholine au niveau de la plaque motrice neuro-musculaire.