En outre, une certaine forme de terrorisme urbain apparaît pour la première fois au Portugal : un mouvement clandestin, les Forces populaires du 25 avril (FP 25), revendique plusieurs actions violentes et l'assassinat de deux gendarmes et d'un industriel.

Pour le Premier ministre, l'intégration du Portugal au Marché commun constitue la priorité de sa politique extérieure. Il l'a bien précisé lors de son investiture. Mais le temps lui manque pour assainir l'économie. Il attribue la baisse de la production agricole, bien réelle, aux structures collectivistes adoptées dans l'euphorie de la révolution des œillets. Aussi fait-il activer la restitution des terres dans l'Alentejo, où les affrontements se multiplient (il y a eu déjà deux morts en septembre). De même fait-il voter une loi autorisant la création de banques et de compagnies d'assurances privées.

Ces dernières mesures soulèvent l'indignation des militaires du Conseil de la révolution, qui affirment qu'elles sont inconstitutionnelles et qu'elles vont à rencontre des objectifs de la révolution du 25 avril. Cette fois, Sa Carneiro devra s'incliner.

À l'approche des échéances électorales de la fin de 1980, qui, chacun l'espère, devraient mettre fin à la trop longue période de transition (qui se prolonge depuis six ans), aux ambiguïtés du régime, aux conflits de compétences et à l'instabilité, les positions se radicalisent.

À la mi-avril, la coalition gouvernementale désigne son candidat à la présidence. Il s'agit du général Soares Carneiro, un ancien partisan du général Spinola. De son côté, Otelo de Carvalho, qui a été versé dans le cadre de réserve, fonde le Front de l'unité populaire (FUP) pour soutenir sa candidature.

Roumanie

Bucarest. 21 850 000. 92. 1 %.
Économie. Productions (77) : A 16 + I 72 + S 12. Énerg. (76) : 4 036.
Transports. (*77) : 23 206 M pass./km, 70 035 Mt/km.  : 1 428 000 tjb. (77) : 607 M pass./km.
Information. (74) : 20 quotidiens ; tirage global : 2 716 000. (76) : 3 104 000. (76) : 2 963 000. (75) : 218 800 fauteuils ; fréquentation : 185,7 M. (75) : 1 196 000.
Santé. (76) : 28 568. Mté inf. (77) : 31,2.
Éducation. (75). Prim. : 3 019 776. Sec. et techn. : 1 091 154. Sup. : 164 567.
Armée.  : 180 500.
Institutions. République socialiste, proclamée le 30 décembre 1947. Constitution de 1965. Président de la République, président du Conseil d'État et secrétaire général du Parti : Nicolae Ceaucescu, réélu pour cinq ans, le 17 mars 1975. Président du Conseil : Ilie Verdetz.

Ceaucescu impose des mesures pragmatiques pour l'économie

La Roumanie manifeste un sens de la continuité presque sans faille : prééminence toujours éclatante de Nicolae Ceaucescu à la tête du pays, et de son épouse, nommée en mars premier vice-Premier ministre ; poursuite, au nom du principe de la rotation des cadres, de la pratique des remaniements à intervalles réguliers au gouvernement et à la direction du parti (août, octobre, mars) ; réaffirmation constante de la fidélité à la stricte orthodoxie marxiste et a l'indépendance nationale. Seule inflexion : les difficultés économiques obligent Bucarest à une prudence certaine dans ses rapports, souvent heurtés, avec Moscou.

Dépendance

Officiellement, et N. Ceaucescu le rappelle lors du XIIe Congrès du PC (19-23 nov. 1979), « la Roumanie attache une importance particulière à ses relations avec sa grande voisine l'Union soviétique ». Et, de fait, la rencontre Ceaucescu-Brejnev en Crimée le 1er août, la venue en décembre de Constantin Katouchev, vice-Premier ministre de l'URSS, la brève visite en février du ministre soviétique des Affaires étrangères Andreï Gromyko à Bucarest, la présence, évidemment attendue, du numéro un roumain au sommet du pacte de Varsovie dans la capitale polonaise les 14 et 15 mai 1980 prouvent à l'évidence qu'après le grave différend de novembre 1978 les relations avec l'URSS se sont normalisées (Journal de l'année 1978-79). Cela parce que, dans la période de crise économique qu'elle traverse, la Roumanie ne peut rompre ses liens avec la grande voisine.