Le même jour, en Irlande du Nord, trois camions transportant des soldats du 2e régiment de parachutistes tombent dans une embuscade. Bilan : 18 morts.

L'IRA a frappé plus fort et plus haut que jamais. Pour célébrer dans le sang un terrible anniversaire : il y a dix ans, commençaient à Londonderry, dans ces comtés irlandais qui font toujours partie du Royaume-Uni, les premiers affrontements entre catholiques et protestants. Guerre civile, guerre coloniale aussi entre soldats britanniques et provos de l'armée de libération irlandaise : au total, près de 2 000 morts (384 soldats, 129 policiers, 1 413 civils) et plus de 20 000 blessés.

La mort de lord Mountbatten, personnalité prestigieuse et populaire, plonge l'Angleterre dans la consternation. Ce lundi noir, avec ses 21 victimes dont l'une touche directement la famille royale, semble une fois encore annihiler les espoirs de paix qui se dessinaient depuis quelques mois. Le nouveau secrétaire pour l'Irlande, Humphrey Atkins, préparait un plan pour offrir aux catholiques et aux protestants les moyens d'une véritable coexistence pacifique. L'IRA, sans doute, a voulu couper court à cette tentative de paix sous égide britannique.

Au cours d'un entretien à Londres, après les obsèques de lord Mountbatten, Margaret Thatcher exige du Premier ministre irlandais, Jack Lynch, des mesures énergiques. Elle demande pour la police le droit de suite au-delà de la frontière irlandaise et une véritable coopération anglo-irlandaise pour renforcer la chasse aux terroristes. Londres obtiendra partiellement satisfaction quelque temps plus tard.

Sur le plan constitutionnel, le gouvernement conservateur entend aller de l'avant, même si le climat n'est guère favorable à la négociation. Aucune trêve dans la violence ne marque les fêtes de fin d'année, mais, le 7 janvier 1980, Humphrey Atkins parvient à réunir une conférence sur l'avenir de l'Ulster à Belfast. Acceptent d'y participer : du côté protestant, le parti unioniste démocrate (DUP) du pasteur Paisley, mais pas le parti unioniste officiel (OUP) de James Molyneux ; du côté catholique, le parti travailliste et social démocrate (SDLP) de John Hume, mais pas les extrémistes. Autre participant, le parti interconfessionnel Alliance, d'Olivier Napier.

Le poids des absents, l'intransigeance au départ du pasteur Paisley laissent peu de chances au ministre anglais de trouver, dans ce forum, la clef d'un règlement réel. Néanmoins, le dialogue engagé se poursuit. C'est peut-être l'essentiel pour Londres.

Grèce

Athènes. 9 360 000. 71. 0,7 %.
Économie. PIB (77) : 2 824. Productions (77) : A 15 + I 28 + S 57. Énerg. (76) : 2 250. CE (77) : 10 %.
Transports. (*77) : 1 623 M pass./km, 855 Mt/km. (77) : 618 800 + 276 100.  : 33 956 000 tjb. (77) : 3 507 M pass./km.
Information. (75) : 106 quotidiens. (76) :*2 750 000. (76) : *1 165 000. (77) : 2 320 000.
Santé. (76) : 19 340. Mté inf. (77) : 20,3.
Éducation. (75). Prim. : 937 123. Sec. et techn. : 678 163. Sup. : 111 435.
Armée.  : 184 600.
Institutions. République, instaurée après le référendum du 8 décembre 1974, qui confirme la déchéance du roi Constantin XIII. Constitution du 11 juin 1975. Président de la République : Constantin Caramanlis, élu le 5 mai 1980. Premier ministre : Georges Rallis.

Élu chef de l'État, C. Caramanlis entend conserver les rênes

Premier ministre depuis la chute du régime des colonels, Constantin Caramanlis a été élu, le 5 mai 1980, président de la République grecque par le Parlement hellénique, en remplacement de Constantin Tsatsos, arrivé au terme de son mandat. Georges Rallis, 61 ans, lui succède à la tête du gouvernement. Sa désignation a été l'objet d'une âpre bataille de tendances au sein du parti majoritaire, la Nouvelle Démocratie.

Ancien ministre des Affaires étrangères, G. Rallis est considéré comme le représentant d'une droite libérale favorable à l'ouverture vers l'Est et à la coopération balkanique. En le préférant à Evanghelos Averoff, ex-ministre de la Défense, plus proche de la droite traditionnelle, le parti de Constantin Caramanlis marque sa volonté de se rallier le centre et la gauche modérée.