Les résultats de la consultation (la onzième depuis 1970) sont en bien des points surprenants : les sociaux-démocrates progressent, de même que les libéraux d'Henning Christophersen, ministre des Affaires étrangères de la coalition sortante. Les communistes alignés sur Moscou perdent leurs 7 sièges et disparaissent du nouveau Parlement. Les conservateurs profitent de la poussée de la droite moderne dans tous les pays nordiques et gagnent 6 mandats. Quant au chef de file des mécontents, l'avocat Mogens Glistrup — l'homme qui préconisait le démantèlement de la défense nationale, la suppression de l'impôt sur le revenu et la fermeture des facultés de lettres —, il enregistre un échec cuisant et son parti du progrès perd 6 sièges. Pour certains, les Danois ont enfin voté pour la sagesse et la raison en s'écartant de l'extrémisme et d'un poujadisme qui a cependant la vie dure.

Bon gré mal gré

Mais ces élections n'éclaircissent guère la situation. Aucune majorité évidente ne s'en dégage et Anker Jörgensen est chargé le 26 octobre par la reine Margrethe de former un nouveau cabinet social-démocrate minoritaire homogène. D'emblée, il annonce aux Danois un nouveau programme d'austérité. Un mois plus tard, la couronne est dévaluée de 5 % pour favoriser les exportations, mais les mesures prises se révèlent rapidement insuffisantes et, au printemps 1980, le Premier ministre, après avoir marchandé pendant plusieurs semaines avec quatre petites formations centristes, finit par faire adopter un nouveau plan de crise : les taxes indirectes sont relevées, la TVA est portée de 20,5 % à 22 %.

Au total, ces mesures améliorent de 5 milliards de couronnes les recettes de l'État, qui demande aux collectivités locales d'en économiser 20 avant 1983. Les syndicats acceptent ce plan, bon gré mal gré, car ils ont, en contrepartie, obtenu quelques mois plus tôt un système de participation des salariés aux bénéfices des entreprises — par l'intermédiaire d'un fonds national — et l'assurance que les catégories les plus démunies seraient protégées.

Déficit

En dépit de ces mesures drastiques, la situation économique a tendance à s'aggraver en 1980. Le déficit de la balance des échanges a doublé en deux ans : il atteint 16,5 milliards de couronnes et la dette extérieure franchit le cap des 100 milliards. Quant au chômage, après un léger mieux en 1979, il frappe de nouveau entre 7 et 8 % de la population active.

Le Danemark ne se relève pas de la crise pétrolière, qui l'a durement éprouvé puisqu'il ne dispose pas de propres sources d'énergie et dépend ainsi entièrement de l'or noir et du charbon. Le gouvernement n'envisage pas de miser sur le nucléaire, et le référendum sur cette question, qui devait en principe avoir lieu en 1981, a été reporté à une date ultérieure. En revanche, les discussions avec les Norvégiens, sur le pétrole et le gaz de la mer du Nord, sont intensifiées.

Aux îles Féroé, les législatives du 23 octobre n'impliquent pas de changements notoires : le parti favorable à un renforcement des liens avec le Danemark demeure le plus important, mais les trois formations qui penchent pour une plus large autonomie restent nettement majoritaires.

Le Groenland, qui a accédé le 1er mai 1979 à l'autonomie, reçoit l'année suivante du Danemark une aide au développement industriel de 71 millions de couronnes.

Espagne

Madrid. 36 780 000. 74. 0,9 %.
Économie. PIB (77) : 3 152. Productions (75) : A 9 + I 38 + S 53. Énerg. (76) : 2 399. CE (77) : 9 %.
Transports. (76) : 16 686 M pass./km, 9 842 Mt/km. (*77) : 5 944 900 + 1 157 700.  : 8 056 000 tjb. (77) : 8 196 M pass./km.
Information. (75) : 115 quotidiens ; tirage global : 3 491 000. (76) : *9 300 000. (76) : *6 640 000. (76) : 2 551 000 fauteuils ; fréquentation : 251,8 M. (77) : 9 528 000.
Santé. (76) : 64 597. Mté inf. (77) : 15,6.
Éducation. Prim. (76) : 3 624 136. Sec. et techn. (75) : 3 188 619. Sup. (75) : 540 238.
Armée.  : 321 000.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution promulguée le 27 décembre 1978. Souverain : Juan Carlos Ier, proclamé roi le 22 novembre 1975 après la mort du général Franco. Premier ministre : Adolfo Suarez Gonzalez.

La persistance du terrorisme inquiète l'armée et mine l'autorité de Suarez

Les sondages le révèlent cruellement, les suffrages le confirment, les hommes politiques ne parlent que de cela : l'étoile d'Adolfo Suarez pâlit. Une motion de censure déposée contre lui par les socialistes, bien que repoussée par les Cortès le 30 mai, a accru cette impression d'affaiblissement.