Des mesures sont prises en mars par le gouvernement pour améliorer la planification (changement des indicateurs de production, stimulants matériels, rationalisation des prix industriels), mais l'absence de toute idée de décentralisation ainsi que l'insistance répétée du rôle dirigeant du parti indiquent que ce tournant (qui s'inspire de l'exemple hongrois) risque d'avoir des conséquences très limitées. Sinon pour les consommateurs, menacés de nouvelles hausses.

En juillet 1979 déjà, l'essence, le charbon, le gaz et l'électricité sont augmentés de 50 % et les tarifs postaux de 40 à 150 %. Le relèvement, en août, des retraites de 30 couronnes (environ 13,50 F) et des allocations familiales de 50 couronnes (22,50 F) sont une bien maigre compensation dans un pays où les seules catégories professionnelles à avoir bénéficié depuis un an d'une augmentation sont la police et l'armée.

URSS

Moscou. 261 570 000. 12. 0,9 %.
Économie. Les productions de base dans le domaine industriel ont encore augmenté, mais à un rythme moindre que celui qui était prévu par le Plan. L'extraction de la houille a quasiment stagné, celle du pétrole a peiné pour suivre l'accroissement de la consommation et on envisage même que l'URSS puisse devenir importatrice vers le milieu des années 1980. Les statistiques officielles montrent une progression sensible dans le domaine céréalier, mais l'URSS est toujours, et de loin, le premier importateur de blé. Le volume de ces achats a contribué à déséquilibrer la balance commerciale, toujours déficitaire avec les pays industrialisés. Productions (77) : A 17 + I 63 + S 20. Énerg. (76) : 5 259. Balance commerciale (78) : exp. 34,6 MM$, imp. 35,6 MM$. Productions (78) : blé 121 Mt, pêche 9,4 Mt, houille 500 Mt, pétrole 573 Mt, gaz naturel 372 Gm3, électricité 1 202 TWh, fer 144 Mt, acier 151 Mt, aluminium 2,3 Mt.
Transports. (*77) : 322 205 M pass./km, 3 330 902 Mt/km.  : 22 262 000 tjb. (77) : 7 359 M pass./km.
Information. (75) : 691 quotidiens ; tirage global : 100 928 000. (75) : *125 477 000. (75) :*55 181 000. (75) : fréquentation : 4 497,3 M. (77) : 19 600 000.
Santé. (76) : 864 600. Mté inf. (74) : 27,7.
Éducation. (76). Prim. : 34 333 000. Sec. et techn. : 10 950 800. Sup. : 4 853 958.
Armée.  : *3 658 000.
Institutions. Fédération de républiques socialistes. Nouvelle Constitution approuvée par le Soviet suprême le 7 octobre 1977. Président du présidium et Premier secrétaire du Parti : Leonid Brejnev, élu chef de l'État le 16 juin 1977 ; succède à Nicolaï Podgorny, limogé du bureau politique le 24 mai 1977. Premier vice-président : Vassili Kouznetsov, élu le 7 octobre 1977. Président du Conseil : Alexeï Kossyguine.

Trois bourbiers pour L. Brejnev, l'Afghanistan, l'économie, la dissidence

Des résultats économiques déplorables : c'est le seul point véritablement noir qui marque l'histoire soviétique de ces douze derniers mois. Car, en dépit de la grande vieillesse de son appareil de direction et de certaines mesures particulièrement brutales comme l'assignation à résidence d'Andreï Sakharov, malgré une politique étrangère pour le moins affectée par l'intervention en Afghanistan, l'URSS n'a rien perdu de fondamental : ni sa stabilité à l'intérieur, ni sa puissance militaire (sa supériorité numérique et technologique est flagrante), ni son influence dans le monde, dont elle continue de dominer une bonne partie, directement ou par alliés interposés.

Même l'Europe, dont elle pouvait craindre une hostilité marquée après le coup de Kaboul et les appels aux boycottages en tout genre de Jimmy Carter, reste ouverte au dialogue et n'est toujours pas unanimement convaincue de la nécessité d'un renforcement militaire massif à l'Ouest.

Seule, la Chine continue d'inquiéter Moscou, et c'est dans ces craintes qu'on peut, peut-être, trouver l'explication de l'affaire afghane comme des manœuvres nombreuses menées pour tenter d'éloigner, sinon de séparer, les Européens de Washington. Stratégie offensive d'un côté. Tentative de finlandisation de l'autre.

Gérontocratie

Dans ce pays où la gérontocratie est devenue depuis longtemps un état de fait (la moyenne d'âge des membres du bureau politique est actuellement de 70 ans), la santé de Leonid Brejnev reste, bien évidemment, l'un des points sensibles de la vie politique.