Question posée : doit-on ou non mettre en marche la centrale atomique construite sur le Danube à Zwentendorf, à une cinquantaine de kilomètres en amont de Vienne ? La réponse est « non ». Le partage des voix est très serré. Sur 5 millions d'électeurs, 64,1 % se sont exprimés : 50,47 % ont voté contre Zwentendorf ; 49,53 % pour. La centrale de 730 mégawatts a coûté 8 milliards de schillings (2,5 milliards de F). Les résultats de la consultation la condamnent soit à une transformation onéreuse en centrale thermique, soit à la mise sous cocon, soit au délabrement.

Mais s'agit-il vraiment d'un référendum nucléaire ? En réalité, le chancelier Bruno Kreisky a fait du scrutin une mise à l'épreuve de son gouvernement socialiste. La confusion des objectifs du vote et le désarroi des nombreux électeurs s'estimant incapables d'avoir une opinion expliquent le pourcentage élevé des abstentions : 35,9 %.

Le parti socialiste a la majorité absolue en Autriche depuis 1971. Pour lui éviter d'assumer seul la décision d'utiliser l'énergie atomique, le chancelier Kreisky a tout d'abord été favorable à un recours au Nationalrat, l'Assemblée nationale. N'est-ce pas le parti populiste, chrétien-démocrate, le principal parti de l'opposition, qui, en 1969, alors qu'il était au pouvoir, a mis en chantier la centrale de Zwentendorf ? C'est le refus du parti populiste de constituer avec lui « un bloc technique pronucléaire » qui a finalement conduit le chancelier à politiser un débat, dont il sort battu.

« C'est la première erreur politique grave de Bruno » disent ses amis La suite prouve qu'il n'en est rien. Il perd le référendum, mais tire de sa défaite deux avantages : d'abord, il inscrit à son compte le bénéfice moral d'avoir eu le courage de faire du problème nucléaire l'affaire de tous les Autrichiens ; ensuite, il a évacué un problème délicat dont il n'est pratiquement plus question lors des élections législatives qui ont lieu six mois plus tard, le 6 mai 1979.

Majorité absolue

Pour le chancelier, ce second scrutin se traduit par une éclatante revanche. Son parti obtient, pour la troisième fois consécutive, la majorité absolue. La personnalité du leader socialiste et l'honorable bilan économique et social du gouvernement sortant (chômage : 2,1 % ; inflation : 3,6 % ; très peu de grèves) sont pour beaucoup dans ce triomphe.

C'est la quatrième fois en neuf ans que le peuple autrichien installe à la chancellerie Bruno Kreisky, qui demeure ainsi le seul homme d'État socialiste d'Europe en mesure de gouverner sans l'aide d'une coalition.

Belgique

Bruxelles. 9 830 000. 321. 0,1 %.
Économie. PIB (75) : 6 352. Production (75) : A 3 + I 38 + S 59. Énerg. (76) : 6 049. CE (75) : 45 %. (avec le Luxembourg).
Transports. (*76) : 8 191 M pass./km, 6 637 Mt/km. (*76) : 2 738 000 + 293 600.  : 1 595 000 tjb. (76) : 3 893 M pass./km.
Information. (75) : 30 quotidiens ; tirage global : 2 340 000. (74) : 3 769 000. (75) : 2 500 000. (75) : 267 700 fauteuils ; fréquentation : 25,7 M. (76) : 2 949 000.
Santé. (75) : 18 556. Mté inf. (76) : 13,9.
Éducation. Prim. (75) : 940 961. Sec. et techn. (74) : 788 733. Sup. (73) : 148 628.
Armée.  : 87 100.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1830. Monarchie constitutionnelle. État communautaire et régional instauré le 18 décembre 1970 par l'amendement de la Constitution de 1831. Souverain : Baudouin Ier ; succède à Léopold III, après son abdication de 1951. Premier ministre : Wilfried Martens, après une crise qui débute le 15 juin 1978.

Lassitude générale devant la crise politique

Les dissensions entre les deux grandes communautés culturelles de Belgique, flamande et wallonne, devaient être en partie réglées par le pacte d'Egmont et les accords du Stuyvenberg (Journal de l'année 1977-78). La réorganisation institutionnelle du pays dans le sens du fédéralisme devait aller de pair avec l'adoption d'une loi anti-crise destinée à lutter contre le marasme économique. De sorte que les socialistes wallons n'étaient pas obligés d'entériner des mesures impopulaires sans obtenir, en contrepartie, des mesures de régionalisation que la Wallonie réclame depuis longtemps et qui constituent une exigence prioritaire des francophones bruxellois représentés surtout par le Front démocratique des francophones (FDF).