La marge de manœuvre se révèle vite étroite, malgré la manne pétrolière. Il est difficile de tailler dans les dépenses publiques, de se débarrasser des industries nationalisées et des canards boiteux. Il est difficile aussi de réduire les impôts et de contenir l'inflation. Le premier budget présenté le 15 juin sera néanmoins un pari sur la libre entreprise. Les impôts directs seront effectivement diminués... au profit d'une augmentation de la TVA. Mais la Grande-Bretagne reste un convalescent fragile. Les potions radicales ne peuvent lui être administrées. Surtout quand menace la crise internationale.

Et c'est sous le signe de la modération que se déroule, le 25 juin, la rencontre du Premier ministre et des syndicalistes du Trade Unions Congress (TUC) qui avaient pourtant jugé comme une provocation la décision du gouvernement Thatcher de majorer de 25 % les traitements des hauts fonctionnaires et des présidents des entreprises nationalisées. Cette augmentation, décidée en 1974, mais ajournée par le gouvernement Callaghan, coûtera au Trésor 8 millions de livres.

La manne pétrolière

La Grande-Bretagne dispose d'un avantage considérable par rapport à ses huit partenaires européens : son pétrole. Les douze champs pétrolifères de la mer du Nord couvriront l'intégralité de ses besoins en 1980 — près de 100 millions de t. Trois autres — Murchison, Tartan et Statfjord — entreront alors en production. Tout en le mettant à l'abri de la pénurie en énergie, la manne pétrolière procurera alors au gouvernement 1,6 milliard de livres de ressources supplémentaires. Un atout qui devrait faciliter la tâche de Margaret Thatcher.

Élections européennes

Sur le plan mondial aussi, le coup de barre à droite se heurte à la complexité du jeu international. Les Occidentaux — de Jimmy Carter à Helmut Schmidt — considèrent avec quelque méfiance cette femme devenue Premier ministre, qui a du rôle de son pays une vision un peu gaullienne, un peu trop nationaliste. Une visite éclair à Paris en juin n'effacera pas totalement les préjugés français. L'Afrique craint un virage de Londres dans l'affaire rhodésienne. Certes, Margaret Thatcher souhaiterait reconnaître le nouveau gouvernement de Salisbury. Mais le Commonwealth est contre la « solution Smith ». Les États-Unis aussi. Il faut attendre et se borner à envoyer en mission d'information un ancien diplomate, lord Harlech.

Margaret Thatcher, malgré les réserves internationales et la grogne syndicale à l'intérieur, garde néanmoins le vent en poupe : aux élections européennes, où, il est vrai, la participation n'a pas dépassé 32 %, les conservateurs recueillent 50,6 % des suffrages exprimés et 60 des 78 sièges à pourvoir, 3 revenant à l'Irlande du Nord.

Grèce

Athènes. 9 280 000. 71. 0,65 %.
Économie. PIB (76) : 2 426. Production (76) : A 17 + I 26 + S 57. Énerg. (76) : 2 250. CE (76) : 11 %.
Transports. (*76) : 1 583 M pass./km, 844 Mt/km. (*76) : 510 000 + 237 400.  : 29 517 000 tjb. (76) : 3 881 M pass./km.
Information. (75) : 106 quotidiens. (74) : *2 500 000. (75) : *1 140 000. (76) : 2 180 000.
Santé. (75) : 18 421 Mté inf. (76) : 22,6.
Éducation. (74) Prim. : 925 495. Sec. et techn. : 665 300. Sup. (75) : 111 435.
Armée.  : 190 100.
Institutions. République, instaurée après le référendum du 8 décembre 1974, qui confirme la déchéance du roi Constantin XIII. Constitution votée par l'Assemblée nationale le 7 juin 1975, entre en vigueur le 11 juin 1975. Président de la République : Constantin Tsatsos, élu le 19 juin 1975. Premier ministre : Constantin Caramanlis.

Athènes devient le 10e membre du Marché commun

Lundi 28 mai 1979 : le traité d'adhésion de la Grèce à la Communauté économique européenne est signé à Athènes, au palais du Zappion, par le Premier ministre grec et les représentants de ses neuf nouveaux partenaires. Valéry Giscard d'Estaing est là pour la France, qui préside ce semestre la Communauté. Sa présence est aussi la marque de rapports privilégiés entre Paris et Athènes. L'amitié franco-grecque a d'ailleurs été une fois encore illustrée, un mois auparavant, pour la visite en France du président grec, Constantin Tsatsos. La Grèce devient donc le 10e membre du club européen.