Le cancer basque a désormais débordé la frontière pyrénéenne. À trois reprises, des commandos anti-ETA sont venus abattre des responsables de l'organisation dans leur sanctuaire français, tandis que les politiciens de Madrid, Carrillo en tête, dénonçaient le « laxisme » de Paris. Le 12 janvier, Marcelino Oreja, ministre des Affaires étrangères, venait faire part aux dirigeants français des doléances de son gouvernement. Cette affaire empoisonne les relations entre les deux pays, après les grandes espérances d'étroite collaboration qu'avait fait naître la visite officielle de V. Giscard d'Estaing, le 28 juin 1978. Les quelques mesures prises à rencontre des réfugiés basques vont à leur tour provoquer des troubles en Pays basque français et une « déclaration de guerre » de l'ETA à l'État français, suivie d'attentats.

Et un pas de plus est franchi dans l'escalade du terrorisme basque vers la fin juin 1979. C'est la guerre des vacances qui est officiellement déclarée par l'ETA ; des bombes explosent dans différentes stations balnéaires, le train Paris-Madrid est mitraillé près d'Hendaye. Conséquence, de nombreux touristes annulent leurs réservations.

À plusieurs reprises, policiers et militaires laissent éclater leur colère. Dès la fin août 1978, un syndicat de policiers diffuse un communiqué violemment antigouvernemental. Un peu plus tard, le général Prada Canillas, gouverneur des Canaries, rend publiquement hommage au défunt caudillo : « En ces temps d'inhibitions et de lâcheté, je veux rappeler le souvenir de Franco. » Lors des obsèques du gouverneur de Madrid, le 4 janvier, le ministre de la Défense, le général Guttierez Mellado, est insulté et malmené par des officiers.

Cependant l'événement le plus alarmant eut lieu le 16 novembre, lorsque l'on découvrit l'existence d'un « complot militaire » qui préméditait l'enlèvement du roi. Cette affaire provoqua une profonde inquiétude dans la presse et le monde politique, en dépit des propos rassurants du gouvernement qui présentait la chose comme une « conspiration d'ivrognes ».

La première séance du nouveau parlement, ouvert le 9 mai par le roi Juan Carlos, fut consacrée à l'étude de la situation économique. « La reprise est amorcée », affirma le ministre Leal, qui prévoyait un taux de croissance de 4 à 5 % pour l'année 1979. Néanmoins, le chômage, qui affecte plus de 1 million de travailleurs — soit 7 % de la population active —, risque de s'aggraver. Mais le pacte de la Moncloa, contesté par la classe ouvrière (les grèves du premier trimestre 1979 en témoignent), a porté ses fruits : de 26,4 % en 1977, la hausse des prix a été ramenée à 15 % en 1978 ; le commerce extérieur s'est bien redressé. Des récoltes exceptionnelles, l'afflux des investissements étrangers et le boom touristique, chaque année plus fantastique (5 milliards 200 millions de dollars en 78), ont permis un accroissement de 3 % du produit intérieur brut, alors que les prévisions annonçaient une croissance zéro.

En dépit du pasotismo il y a encore des motifs de satisfaction dans l'Espagne de Juan Carlos.

Finlande

Helsinki. 4 740 000. 14. 0,45 %.
Économie. PIB (76) : 5 950. Production (76) : A 10 + I 39 + S 51. Énerg. (76) : 5 177. CE (76) : 22 %.
Transports. (*76) : 2 985 M pass./km, 6 547 Mt/km. (*76) : 1 032 900 + 141 500.  : 2 262 000 tjb. (76) : 929 M pass./km.
Information. (75) : 60 quotidiens. (75) : 2 036 000. (75) : 1 440 000. (75) : 95 200 fauteuils ; fréquentation : 9,6 M. (76) : 1 936 000.
Santé. (75) : 6 701. Mté inf. (70) : 10,5.
Éducation. (74). Prim. : 456 058. Sec. et techn. : *500 000. Sup. : 71 526.
Armée.  : 39 900.
Institutions. République indépendante proclamée le 6 décembre 1917. Constitution de 1919. Une réforme constitutionnelle est en préparation. Président de la République : Dr Urho Kekkonen, élu pour un cinquième mandat le 15 février 1978. Premier ministre : Mauno Koïvisto.

Net recul de la gauche

Comme dans les autres pays nordiques, un vent de droite souffle sur la Finlande. Les élections générales des 18 et 19 mars 1979 marquent une forte progression des conservateurs et des petits partis de type poujadiste au détriment de la gauche, qui enregistre les plus mauvais résultats depuis la guerre.