Une délégation militaire soviétique séjourne, fin mai, à Amman, pour préparer le terrain à la visite du roi Hussein à Moscou. La visite du roi Hussein et de son épouse a lieu effectivement du 17 au 23 juin. Ils reçoivent un accueil particulièrement chaleureux. Cependant, il ne semble pas (selon les milieux diplomatiques) qu'un accord soit intervenu sur des achats d'armes soviétiques par la Jordanie. Le communiqué final fait mention de l'établissement possible d'une paix durable au Proche-Orient non par des « mesures partielles et séparées, mais par un règlement général ». Le communiqué demande aussi « l'arrêt immédiat des combats au Liban ».

Koweït

Koweït. 930 000. 57. 5,8 %.
Économie. PNB (71) : 5 053. Énerg. (*73) : 10 849. C.E. (71) : 63 %.
Transports. (*73) : 152 000 + 46 200.  : 682 000 tjb. (73) : 795 M pass./km.
Information. (71) : 6 quotidiens ; tirage global : 55 000. (70) : *105 000. (72) : *125 000. (72) : 11 300 fauteuils ; fréquentation : 3,7 M. (73) : 95 000.
Santé. (72) : 1 050. Mté inf. (73) : 44,1.
Éducation. (71). Prim. : 63 351. Sec. et techn. : 72 838. Sup. : 3 573.
Institutions. Émirat indépendant. Pleine souveraineté reconnue par la Grande-Bretagne le 19 juin 1961. Souverain : cheikh Sabah el Salem al Sabah. Premier ministre : cheikh Jaber el-Ahmed.

Laos

Vientiane. 3 260 000. 13. 2,4 %.
Économie. PNB (70) : 69. Énerg. (*73) : 75. C.E. (70) : 3 %.
Transports. (*73) : 13 600 + 2 400. (73) : 13 M pass./km.
Information. (69) : 8 quotidiens. (70) : 50 000.  : 8 200 fauteuils ; fréquentation : 1 M. (73) : 5 000.
Santé. (72) : 234.
Éducation. (71). Prim. : 266 790. Sec. et techn. : 18 086. Sup. : 456.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. République populaire et démocratique proclamée le 4 décembre 1975, après l'abdication du roi Savang Vatthana (3 décembre 1975). Président de la République et de l'Assemblée populaire suprême : prince Souphanouvong. Premier ministre : Kaysone Phomvihane.

La nouvelle république face à une sourde opposition

Le Royaume du million d'éléphants est mort. La République populaire et démocratique du Laos est née. Le 3 et 4 décembre 1975, selon un processus à la laotienne, sans effusion de sang, sans heurt et sans violence, les révolutionnaires mettent fin à la fiction d'un pouvoir partagé entre les neutralistes et les communistes. Voici le Néo Lao Haksat (Front patriotique) désormais seul maître du pays, et tout de suite confronté à des problèmes politiques et économiques nouveaux.

Cette révolution silencieuse était peut-être prévisible dès le printemps 1975, mais on pensait qu'elle ne surviendrait qu'après les élections générales fixées pour avril 1976. En réalité, au début de l'été, le mécanisme est déclenché. « Il n'y a plus désormais de partie de Vientiane (neutraliste) ni de partie du Pathet Lao », déclare le 8 août le secrétaire d'État à l'Intérieur. Et, le 23, un comité révolutionnaire libère Vientiane, prenant en charge l'administration de la ville, tout en proclamant son soutien au gouvernement d'union nationale présidé par le prince Souvanna Phouma.

Blocus

Les fêtes du trentième anniversaire de l'indépendance, le 12 octobre, sont également le prétexte d'exalter « le caractère révolutionnaire » du peuple laotien, et l'on remarque à cette occasion que le drapeau du Pathet Lao a quasiment éclipsé l'emblème traditionnel du royaume. Enfin, au mois de novembre, tandis qu'à la suite de plusieurs incidents de frontière la Thaïlande décide le blocus du Laos, les manifestations organisées par les révolutionnaires visant à « renverser l'ancien régime jusqu'à la racine » se multiplient.

Tout se joue alors en trois jours. Le 2 décembre, les diplomates occidentaux convoqués au ministère des Affaires étrangères apprennent la dissolution du gouvernement d'union nationale ; le 3, Radio-Vientiane annonce l'abdication du roi Savang Vatthana et l'abolition de la monarchie, remplacée par une république populaire et démocratique ; le 4, le prince Souphanouvong, chef du Pathet Lao, est désigné comme président de la République (l'ex-roi devient conseiller suprême du président, et Souvanna Phouma conseiller du gouvernement, fonctions, bien sûr, purement honorifiques). Koysone Phomvihane est nommé Premier ministre.