Tout cela provoque des troubles sanglants avec des blessés et des morts, parfois des enfants. Alors tout durcit la haine, depuis la sentence du juge israélien qui permet aux Juifs d'aller prier sur l'esplanade sacrée de la grande mosquée de Jérusalem jusqu'à l'installation par l'armée d'occupation de onze hautes grilles qui bouclent la vieille ville de Naplouse, foyer de rébellion.

Avertissement

La contagion gagne les Arabes de l'intérieur, citoyens israéliens. Surtout depuis qu'ils ont trouvé un prophète à Nazareth, où, dorénavant, sera fêté chaque année le 9 décembre, date de l'élection (en 1975) du premier maire communiste et musulman, Tewfik Zayad, de cette ville chrétienne qui a donné à sa liste 11 sièges sur 17 au conseil municipal.

Première alerte : dans les universités, les étudiants arabes refusent de prendre leurs tours de garde pour ne pas risquer de combattre, le cas échéant, des « frères palestiniens ». Le véritable affrontement tragique éclate lorsque le gouvernement annonce la judaïsation, en Galilée, de 2 000 hectares dont 650 appartenant à des Arabes. Un comité de défense lance un ordre de grève générale pour le 30 mars 1976, décrété jour de la terre. Les émeutes font 38 blessés du côté des policiers et de l'armée, et, parmi les manifestants, 6 morts et 69 blessés (300 arrestations). Le maire de Nazareth déclare : « Parmi les 80 millions d'Arabes du monde, les Arabes d'Israël sont les seuls à reconnaître l'État d'Israël et c'est sur eux que les Israéliens ouvrent le feu... »

Après avoir affirmé l'identité de destin entre les Arabes d'Israël et de Cisjordanie, Tewfik Zayad ajoute : « Tous appartiennent à un seul peuple, le peuple palestinien. » En écho, le ministre de la Défense Shimon Perès lance cet avertissement à ses collègues d'un gouvernement à la recherche de décisions : « Le problème des Arabes d'Israël peut devenir plus grave que celui des Arabes de Palestine. »

En Cisjordanie l'avenir sort des urnes

En prenant le risque d'élections libres, à quelques bavures près, l'occupant israélien a perdu ses interlocuteurs en Cisjordanie : les vieux notables éliminés par une jeune vague anti-israélienne progressiste, impatiente de voir partir l'armée. À l'origine, deux réformes décidées par Jérusalem pour libéraliser la vieille loi électorale jordanienne : le vote des femmes et l'augmentation du nombre des électeurs par l'extension d'un système censitaire qui faisait du droit de vote le privilège d'un clan riche. Alors, au lieu de 31 746 électeurs sur 680 000 habitants lors des précédentes élections de 1972, il y a, le 12 avril 1976, pour élire 205 membres de 24 municipalités, 88 462 électeurs dont, pour la première fois, 32 548 électrices. Et 4 femmes parmi les 577 candidats dont un interné administratif, qui sera élu. Aucune consigne d'abstention n'ayant été donnée, cette fois, par les organisations palestiniennes (consignes d'ailleurs inefficaces en 1972), la participation est forte (72,3 %, malgré l'interdiction d'aller voter faite aux femmes par certains pères ou maris) et la victoire est éclatante (environ 80 %) pour les nationalistes de gauche, communistes et sympathisants de l'OLP.

Japon

Tokyo. 109 670 000. 296. 1,3 %.
Économie. Loin derrière les États-Unis et l'URSS, le Japon est, à peu près à égalité avec l'Allemagne fédérale, la troisième puissance économique mondiale. Dans le domaine industriel, c'est le rang que le pays occupe pour les productions d'électricité (et d'énergie en général), d'acier, d'aluminium. Il vient même en tête, et de loin (près de la moitié du total mondial), pour la construction navale, au deuxième rang pour la construction automobile. Malheureusement, il se situe encore au premier rang, avec les États-Unis, pour les importations d'un pétrole qui a réduit sensiblement l'excédent de la balance commerciale, freiné l'expansion industrielle (arrêtée plus nettement par la récession occidentale), accéléré une inflation véritablement galopante en 1974. Cette inflation a mis en danger la santé d'une économie fondée en partie sur le commerce extérieur, qui n'est pas favorisé, face à la concurrence des autres pays industrialisés, par une hausse aussi rapide des prix.
PNB (73) : 3 782. Production (73) : G 129 + A 120 + I 129. Énerg. (*73) : 3 601. C.E. (73) : 9 %.
Population active (73) 52 330 000 dont A : 13,4 %, I : 37,2 %, D : 49,4 %. PNB par secteurs (73) A : 5,9 %, I : 48,32 %, D : 45,9 %. Prix à la consommation (évolution 74) : + 24,5 %. Balance commerciale (74) exp. : 54,5 MMD, imp. : 53 MMD. Balance des paiements (75) : déficit 2 MMD. Productions (74) : riz 15,9 Mt, pêche 10,7 Mt, pétrole importé 257 Mt (73), électricité 447 TWh, acier 117 Mt, aluminium 1,1 Mt, automobiles 6,6 M d'unités, constructions navales 17,6 Mt.
Transports. (*73) : 310 911 M pass./km, 58 479 M t/km. (*73) : 14 473 000 + 10 157 000.  : 38 708 000 tjb. (73) : 11 169 M pass./km.
Information. (72) : 172 quotidiens ; tirage global : 55 845 000. (72) : *70 794 000. (73) : 24 797 000. (72) : 1 249 000 fauteuils ; fréquentation : 187 M. (73) : 38 698 000.
Santé. (72) : 123 382. Mté inf. (73) : 11,3.
Éducation. (71). Prim. : 9 595 021. Sec. et techn. : 8 864 751. Sup. : 1 927 322.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947. Souverain : Hiro-Hito ; succède à son père Yoshi-Hito en 1926. Premier ministre : Takeo Miki, élu le 9 décembre 1974 ; succède à Kakuei Tanaka, démissionnaire le 26 novembre 1974.

Difficultés sociales malgré la relance

Le trentième anniversaire de la fin de la guerre a été célébré en août, quelques jours après que plusieurs milliers de survivants du bombardement atomique de Nagasaki se sont réunis dans cette ville. Ces cérémonies ne s'identifient pas à un anti-américanisme d'autant moins de mise, en 1975, que l'empereur Hiro-Hito doit se rendre en voyage officiel aux États-Unis quelques semaines plus tard. Cette visite, plus qu'une simple réponse de courtoisie à celle du président Ford en 1974, est un symbole de la solidité de l'alliance entre les deux pays.

URSS

Les relations avec l'Union soviétique sont moins cordiales. Au début de 1976, les entretiens d'A. Gromyko, ministre soviétique des Affaires étrangères, avec les dirigeants japonais se soldent par un communiqué laconique indiquant que les deux pays « sont convenus de poursuivre la négociation pour la conclusion rapide d'un traité ».