Espoir utopique, car, contesté de l'extérieur, le gouvernement Suharto ne l'est, en fait, guère à l'intérieur. Un an avant les élections législatives, 50 000 détenus politiques demeurent en prison et dans les pénitenciers. Plus d'une décennie après l'instauration de l'ordre nouveau (septembre 1965), nombre d'entre eux attendent toujours de passer en jugement. En 1975, 1 300 prisonniers ont été discrètement élargis, demeurant toutefois très surveillés.

Pétrole

Année sombre pour l'empire Pertamina. La société pétrolière d'État n'est plus en mesure de rembourser ses emprunts à court terme. Corruption et mauvaise gestion sont à l'origine de cette grave crise financière. Étouffant de justesse le scandale, le gouvernement s'engage à puiser dans ses réserves de devises pour honorer les dettes de la compagnie, qui dépassent 13 milliards de francs. Le général Ibnu Sutowo, président de la Pertamina, démissionne le 4 mars 1976. Neuvième producteur du monde, avec 65 millions de tonnes par an, l'Indonésie enregistre une stabilisation de ses revenus pétroliers (70 % des ressources de l'État). Pour rallier de nouveaux clients, Djakarta vend son pétrole brut 5 % au-dessous du tarif fixé par l'OPEP.

En dépit de remarquables progrès économiques, l'Indonésie doit relever de sérieux défis. La pression démographique semble irrésistible (210 millions d'habitants en l'an 2000). 30 % des paysans sont sous-employés. L'espérance de vie moyenne n'atteint pas 48 ans. Le partage des richesses demeure profondément inégal. L'effort économique indonésien est soutenu par l'étranger ; en 1975-1976, le groupe intergouvernemental d'aide, qui réunit notamment les USA, le Japon et la France, a versé 9 milliards de francs à Djakarta.

Iran

Téhéran. 32 140 000. 19. 3 %.
Économie. PNB (72) : 571. Production : G(72) 128 + A(73) 145 + I(72) 142. Énerg. (*73) : 1 086. C.E. (72) : 17 %.
Transports. (*73) : 2 144 M pass./km, 4 432 M t/km. (72) : 393 900 + 87 600.  : 292 000 tjb. (73) : 600 M pass./km.
Information. (72) : 39 quotidiens ; tirage global : 750 000. (72) : *7 000 000. (72) : *1 000 000. (72) : 282 000 fauteuils ; fréquentation : 28,2 M. (73) : 552 000.
Santé. (72) : 10 053.
Éducation. (71). Prim. : 3 230 880. Sec. et techn. : 1 468 340. Sup. : 97 338.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1906. Souverain : Mohammed Reza Pahlevi, depuis l'abdication de son père en 1941. Premier ministre : Amir Abbas Hoveyda.

Coup de frein aux ambitieux projets de modernisation

La dégradation des finances de l'État, l'aggravation des problèmes économiques, le malaise qui se répand dans certaines couches de la population incitent le chah à se consacrer davantage à la situation intérieure qu'à la politique étrangère du royaume, laquelle ne subit d'ailleurs aucun infléchissement notable.

Trésorerie

La mévente du brut iranien, la hausse sensible des prix des produits d'importation, la baisse des exportations, les achats massifs d'armement, les imprévoyances et les gaspillages d'une administration où sévit le fléau de la corruption contribuent, entre autres, à susciter de sérieuses difficultés de trésorerie.

Le déficit de la balance commerciale en 1975 est de l'ordre de 4 milliards de dollars. Celui du budget de l'État (1976-1977) est de 2,4 milliards de dollars. Pourtant, les crédits consacrés à la défense sont légèrement réduits (8 milliards de dollars contre 10,4 milliards en 1975 et 3,2 milliards en 1974), mais ils représentent, malgré tout, 27 % des dépenses de l'État.

Pour assainir les finances du pays, les responsables prennent diverses mesures draconiennes. En raison de la chute des besoins mondiaux en pétrole lourd et de la concurrence exercée par d'autres pays de la région, qui vendent leur brut au rabais, l'Iran réduit de 9,5 % le prix du baril dès le mois de février 1976. Deux mois plus tard, Téhéran cesse de vendre son pétrole à crédit aux pays en voie de développement, exception faite de l'Égypte, de l'Inde et du Pakistan.

Des projets d'investissements à l'étranger, des prêts qui devaient être accordés à divers États sont annulés ou ajournés. Au contraire, le gouvernement cherche auprès de banques internationales les fonds qui lui font défaut. Il ne se passe guère de semaine depuis le début de l'année 1976 sans qu'on annonce un nouvel emprunt iranien, notamment sur le marché de l'eurodollar.

Modernisation

Dans les crédits initialement destinés au développement, des coupes sombres sont effectuées. L'édification d'un complexe pétrochimique, dont le coût a été évalué à plus de 5 milliards de dollars, est, pratiquement, abandonnée. Les autorités renoncent, de même, à construire trois raffineries dont la production (500 000 barils par jour chacune) aurait été en tout cas trop importante pour trouver acquéreur.