Après une mise en garde à l'Espagne contre toute action unilatérale, Hassan II multiplie les offensives diplomatiques dans toutes les directions. Les négociations hispano-marocaines échouent ; le Maroc, d'autre part, ne parvient pas à harmoniser ses vues avec la Mauritanie. Plus que les 266 000 km2 de désert en bordure du Sahara occidental, c'est le très riche gisement de phosphate (1 milliard 700 millions de tonnes) qui représente un enjeu important. Finalement, l'Assemblée générale des Nations unies adopte les vues de Hassan II : l'affaire sera portée devant la Cour internationale de justice de La Haye.

Appelant des personnalités de l'opposition pour aller expliquer dans le monde entier la position du Maroc sur le Sahara, le roi redonne, par là même, une possibilité à l'opposition de participer à nouveau à la vie politique. Des partis se créent : le Parti de l'action, pour une démocratie réaliste et évolutive, le Parti du progrès et du socialisme, présidé par Ali Yata, ancien secrétaire général du Parti communiste marocain puis du Parti de la libération et du socialisme (tous deux interdits). Pour clarifier la situation entre les deux branches de l'UNFP (Union nationale des forces populaires). Me Bouabib, leader de la gauche non communiste, fonde l'Union socialiste des forces populaires. Au sujet des perspectives de la vie politique, le roi déclare : « Je souhaite que pour octobre 1975 le Maroc soit doté d'un parlement mûr, conscient, authentique. » Même si la date des élections est repoussée, l'intention n'en est pas moins réelle.

Succès

La visite, le 3 mai 1975, du président de la République française constitue un succès pour Hassan II. « Il n'y a plus de contentieux entre les deux pays », avait-il déclaré : aussi, est-ce un accueil d'un enthousiasme exceptionnel qui est réservé à Valéry Giscard d'Estaing, tant à Rabat qu'à Fès. Le Maroc met en relief les concordances de vues qui existent entre les deux pays sur les grands objectifs de la politique internationale et souhaite que la France joue un rôle d'intermédiaire entre lui et les pays euro-méditerranéens pour créer une zone dégagée de l'influence des deux blocs. Le problème des relations entre le Maroc et la CEE est examiné.

Le président de la République apporte à la colonie française des apaisements, notamment sur la question des changes et des transferts de fonds, dont le plafond est relevé de 100 000 à 250 000 dirhams.

Île Maurice

Port-Louis. 830 000. 405. 2 %.
Économie. PNB (72) 314. Production : G (66) 99. Énerg. (*72) : 151. C.E. (72) : 41 %.
Transports. (*72) : 13 500 + 6 300.
Information. (69) : 9 quotidiens ; tirage global : 64 000. (72) : 110 000. (72) : 27 000. (72) : 52 000 fauteuils ; fréquentation : 8,3 M. (72) : 20 000.
Santé. (71) : 211. Mté inf. (72) : *65.
Éducation. (70). Prim. : 150 402. Sec. et techn. : *43 700. Sup. (68) : 178.
Institutions. État indépendant le 12 mars 1968. Constitution de 1967, amendée le 18 novembre 1969. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Raman Osman. Premier ministre : Seewoosagur Ramgoolam.

Mauritanie

Nouakchott. 1 260 000. 1. 2,2 %.
Économie. PNB (69) 160. Énerg. (*72) : 100. C.E. (69) : 42 %.
Transports. (70) : 6 248 M t/km. (70) : 3 900 + 4 700. (72) : 78 M pass./km.
Information. (72) : *80 000. (71) : 1 000 fauteuils.
Santé. (71) : 68.
Éducation. (68). Prim. : 26 200. Sec. et techn. : 3 186.
Institutions. État indépendant le 28 novembre 1960. République (28 novembre 1958). Constitution de 1961 ; régime présidentiel. Président de la République et président du Conseil des ministres : Moktar Ould Daddah, réélu pour la troisième fois le 8 août 1971.

Mozambique

Can-Phumo (anciennement Lourenço Marques). 8 820 000. 11.
Économie. PNB (63) 152. Production : I (68) 200. Énerg. (*72) : 144.
Transports. (70) : 315 M pass./km, 2 957 M t/km. (70) : 77 800 + 18 300.
Information. (71) : 4 quotidiens ; tirage global : 42 000. (72) : 110 000. (71) : 19 500 fauteuils ; fréquentation : 3,2 M. (72) : 49 000.
Santé. (69) : 498. Mté inf. (69) : 92,5.
Éducation. (68). Prim. : 496 381. Sec. et techn. : 32 371. Sup. : 1 145.
Institutions. Ancienne colonie portugaise. Indépendante le 25 juin 1975. Constitution rendue publique le 25 juin 1975. Chef de l'état : Samora Machel.

Niger

Niamey. 4 300 000. 3. 2,6 %.
Économie. PNB (69) 97. Énerg. (*72) : 28. C.E. (69) : 6 %.
Transports. (*72) : 7 000 + 8 400. (72) : 78 M pass./km.
Information. (71) : 1 quotidien ; tirage global : 2 000. (71) : *150 000. (70) : 3 800 fauteuils ; fréquentation : 9,8 M. (71) : 4 000.
Santé. (71) : 69.
Éducation. (70). Prim. : 88 594. Sec. et techn. : 5 822.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Un coup d'État militaire, dirigé par le lieutenant-colonel Seyni Kountche, évince le président Diori Hamani, le 15 avril 1974. Le lieutenant-colonel Kountche devient chef de l'État avec le titre de président du Conseil militaire suprême.

Nigeria

Lagos. 59 610 000. 65. 2,5 %.
Économie. PNB (69) 99. Production : G (69) 125. Énerg. (*72) : 66. C.E. (69) : 17 %.
Transports. (71) : 961 M pass./km, 1 227 M t/km. (*72) : *120 000 + *69 000.  : 110 000 tjb. (72) : 225 M pass./km.
Information. (72) : 17 quotidiens ; tirage global : *238 000. (72) : 1 550 000. (72) : 75 000. (72) : 97 000.
Santé. (71) : 1 300.
Éducation. (70). Prim. : 3 515 827. Sec. et techn. : 356 565. Sup. : 14 402.
Institutions. État fédéral indépendant le 1er octobre 1960. République proclamée le 1er octobre 1963. Constitution de 1967. Président du Conseil militaire suprême : général Yakubu Gowon. Le Conseil exerce l'ensemble des pouvoirs.

Ouganda

Kampala. 10 810 000. 46. 2,8 %.
Économie. PNB (71) 143. Production : G (72) 142. Énerg. (*72) : 66. C.E. (71) : 17 %.
Transports. (*72) : 25 700 + 8 200. (72) : 260 M pass./km.
Information. (72) : 7 quotidiens ; tirage global : *78 000. (72) : *275 000. (72) : *15 000. (71) : 8 700 fauteuils. (72) : 34 000.
Santé. (71) : 1 171.
Éducation. (70). Prim. : 720 127. Sec. et techn. : 47 793. Sup. : 2 953.
Institutions. État fédéral indépendant le 9 octobre 1962. République proclamée le 9 octobre 1963. Constitution de 1966 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : général Idi Amin Dada, chef de la junte militaire qui renverse le président Milton Oboté le 15 janvier 1971.

République Centrafricaine

Bangui. 1 640 000. 3. 3,1 %.
Économie. PNB (70) 127. Énerg. (*72) : 54. C.E. (70) : 15 %.
Transports. (70) : *5 400 + 4 000. (72) : 78 M pass./km.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 500. (72) : 60 000. (71) : 5 000.
Santé. (71) : 55.
Éducation. (70). Prim. : 176 300. Sec. et techn. : 11 279. Sup. : 88.
Institutions. État indépendant le 13 août 1960. République (1er décembre 1958). Président de la République et chef du gouvernement : général Jean Bedel Bokassa (nommé à vie en février 1972), auteur du coup d'État du 1er janvier 1966 qui renverse le président David Dacko. La Constitution de 1959 est abrogée.

Rhodésie

Salisbury. 5 900 000. 15. 3,3 %.
Économie. PNB (72) 311. Production (72) : G 156 + I 192. Énerg. (*72) : 582. C.E. (72) : 28 %.
Transports. (*72) : 6 802 M t/km. (71) : *127 000 + *56 000.
Information. (71) : 4 quotidiens ; tirage global : 85 000. (72) : *215 000. (72) : *57 000. (71) : 53 900 fauteuils. (72) : 151 000.
Santé. (71) : 836.
Éducation. (68). Prim. : 722 365. Sec. et techn. : 44 543. Sup. : 1 001.
Institutions. État indépendant le 11 novembre 1965. Constitution républicaine promulguée le 2 mars 1970. Chef de l'État : Clifford Dupont, nommé par le gouvernement le 14 avril 1970. Chef de l'exécutif : Ian Douglas Smith.

Rwanda

Kigali. 4 010 000. 152. 3,2 %.
Économie. PNB (71) 72. Énerg. (*72) : 12. C.E. (71) : 8 %.
Transports. (*72) : 4 800 + 3 000.
Information. (71) : *31 000. (68) : 800 fauteuils. (72) : 2 000.
Santé. (71) : 61. Mté inf. (70) : 132,8.
Éducation. (70). Prim. : 415 566. Sec. et techn. (69) 9 660. Sup. : 411.
Institutions. État indépendant le 1er juillet. 1962. République (28 janvier 1961). Constitution présidentielle de 1962. Président de la République et chef de l'exécutif : général Juvénal Habyarimana, auteur du coup d'État militaire qui renverse, le 5 juillet 1973, Grégoire Kayibanda.

Sénégal

Dakar. 4 230 000. 22. 2,4 %.
Économie. PNB (72) 250. Production : I (72) 157. Énerg. (*72) : 156. C.E. (72) : 21 %.
Transports. (71) : 322 M pass./km, 188 M t/km. (*72) : 42 700 + 23 800. (72) : 82 M pass./km.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 25 000. (72) : *280 000. (72) : 1 600. (65) : 33 500 fauteuils ; fréquentation : 5,2 M. (72) : 30 000.
Santé. (71) : 277.
Éducation. (69). Prim. : 257 708. Sec. et techn. : 55 212. Sup. : 3 049.
Institutions. État indépendant le 20 août 1960. République le 25 novembre 1958. Constitution de 1963, modifiée le 22 février 1970. Président de la République : Léopold Sédar Senghor, réélu pour la quatrième fois le 28 janvier 1973. Premier ministre : Abdou Diouf.

Sierra Leone

Freetown. 2 860 000. 40. 1,5 %.
Économie. PNB (70) 177. Énerg. (*72) : 135. C.E. (70) : 22 %.
Transports. (70) : 23 400 + 9 200.
Information. (70) : 5 quotidiens ; tirage global : 45 000. (72) : *51 000. (72) : *5 000. (69) : 5 500 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (72) : 11 000.
Santé. (70) : 149.
Éducation. (69). Prim. : 155 967. Sec. et techn. : 30 797. Sup. : 1 119.
Institutions. État indépendant le 27 avril 1961. République le 19 avril 1971. Constitution de 1961 amendée le 21 avril 1971. Président de la République et chef de l'exécutif : Siaka Stevens, élu le 21 avril 1971. Représentant de la Couronne britannique : I. B. Watt.

Somalie

Mogadiscio. 3 000 000. 5. 2,3 %.
Économie. PNB (69) 85. Énerg. (*72) : 33. C.E. (69) : 18 %.
Transports. (71) : 7 100 + 4 700. 1 613 000 tjb. (72) : 10 M pass./km.
Information. (72) : 2 quotidiens ; tirage global : 4 000. (72) : *60 000. (70) : 23 000 fauteuils ; fréquentation : 4,7 M. (70) : 5 000.
Santé. (72) : 168.
Éducation. (70). Prim. : 34 123. Sec. et techn. : 23 349. Sup. : 964.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République proclamée le 1er juillet 1960. Constitution de 1961. Président du Conseil suprême de la révolution : Mohammed Ziyad Barre, mis en place par le cour d'État du 21 octobre 1969 ; succède à Abdirashid Ali Shermake, président de la République, assassiné le 15 octobre 1969.

La cohésion nationale renforcée

Les puissances occidentales, vigilantes devant l'évolution de la situation dans l'océan Indien, s'inquiètent du renforcement de la coopération entre l'Union soviétique et la république de Somalie. Le 11 juillet 1974, à l'occasion de la visite à Chisimayo de Nicolas Podgorny, président du présidium du Soviet suprême, plusieurs accords sont signés entre les deux pays. À la suite de la publication d'informations recueillies par des satellites espions opérant dans cette région du monde, les Américains font état de l'installation de bases sous-marines de lancement de missiles à Berbera et de l'implantation d'importantes installations militaires soviétiques à Chisimayo, ce qui provoque d'énergiques démentis somaliens.

Diplomatie

En réalité, l'essentiel de l'activité diplomatique des dirigeants de Mogadiscio est centrée sur le Territoire français des Afars et des Issas, dont ils veulent accélérer le processus de décolonisation (voir également p. 94). Le général Syaad Barre et ses amis s'efforcent de poursuivre des relations de coopération avec Paris, prenant scrupuleusement soin de dissocier constamment l'épineuse question de Djibouti de l'ensemble de leurs rapports avec la France. Au moment de l'enlèvement, à Mogadiscio, de l'ambassadeur de France J. Gueury par des membres du Front de libération de la Côte des Somalis, les dirigeants somaliens jouent un rôle actif de médiation.