Ayant nommé un ministre des Affaires étrangères (dont le poste était resté vacant pendant des années), il pratique une diplomatie fondée sur des critères plus violents. Il ne renonce pas à unifier le monde arabe, mais il estime que « les conditions ne sont pas mûres » pour une telle évolution. Il met fin à sa querelle avec le roi Hassan II en normalisant les relations avec le Maroc ; les deux pays procèdent, le 6 janvier 1975, à l'échange d'ambassadeurs. Il se réconcilie, de même, avec le roi Fayçal en se rendant le 6 mars 1975 en visite en Arabie Saoudite. Malgré les rebuffades du président Bourguiba, il assiste le 24 mars à des cérémonies religieuses à Kairouan, où il a droit à un accueil chaleureux. Il accorde un large soutien à la Turquie, mais il parvient néanmoins à entretenir simultanément de bonnes relations avec la Grèce ainsi qu'avec le gouvernement chypriote de Mgr Makarios.

Égypte

En revanche, les relations égypto-libyennes ne cessent de se dégrader. La guerre froide, qui prend des allures dramatiques et parfois grotesques, se poursuit sans relâche. Le 31 juillet, le président Sadate adresse aux dirigeants libyens une lettre-réquisitoire les invitant à évincer le colonel Kadhafi de ses fonctions. La censure libyenne empêche l'entrée de livres et de journaux égyptiens tandis que les douaniers malmènent les voyageurs venant du Caire. Le colonel Kadhafi menace Sadate (qu'il surnomme « monsieur le pacha ») de lui « faire perdre le sommeil ». Tripoli exige le rapatriement des avions Mirage prêtés à l'armée égyptienne dès avant la guerre d'octobre 1973. La crise rebondit en avril 1975 quand Le Caire accuse le colonel Kadhafi de chercher à annexer le désert occidental. Le 31 mai, Sadate déclare publiquement que le chef de l'État libyen est atteint de « dédoublement de la personnalité ». Le Conseil de la révolution riposte le 4 juin, en accusant de « trahison » le président égyptien, auquel il est reproché d'avoir reconnu la légitimité de l'État d'Israël dans ses frontières de 1967.

Union soviétique

Autant par intérêt que par dépit à l'égard de l'Égypte, qui ne cesse de se rapprocher des États-Unis, le colonel Kadhafi s'applique à consolider les relations avec l'URSS. Pour la première fois dans son histoire, la Libye accueille un chef de gouvernement soviétique en la personne d'Alexeï Kossyguine, qui séjourne à Tripoli du 12 au 15 mai. Divers accords sont conclus, dont un portant sur l'achat d'armements d'une valeur d'environ 1 milliard de dollars selon Tripoli, 4 milliards de dollars à en croire la presse égyptienne. Le président Sadate prend ombrage de cette transaction, qui risque de renforcer la position de son rival, et menace, le 31 mai, de dénoncer le traité d'amitié soviéto-égyptien.

Cependant, l'URSS n'est pas le seul fournisseur de la Libye. Cette dernière a présenté à Londres une liste d'achat pour un montant supérieur à 2 milliards de dollars.

Madagascar

Tananarive. 6 750 000. 12.
Économie. PNB (71) 141. Énerg. (*72) : 69. C.E. (71) : 15 %.
Transports. (*72) : 192 M pass./km, 257 M t/km. (70) : 46 000 + 37 200. (72) : 233 M pass./km.
Information. (72) : 13 quotidiens ; tirage global : 103 000. (72) : *600 000. (72) : 6 000. (72) : 15 000 fauteuils. (72) : 29 000.
Santé. (71) : 685. Mté inf. (66) : 102.
Éducation. (70). Prim. : 938 015. Sec. et techn. : 113 240. Sup. (69) : 4 219.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République (14 octobre 1958). Chef de l'État et du gouvernement : capitaine Didier Ratsiraka. Succède, le 15 juin 1975, au général Gilles Andriamahazo, qui remplace le colonel Richard Ratsimandrava, assassiné le 11 février 1975 ; il avait reçu les pleins pouvoirs, le 5 février 1975, du général Ramanantsoa.

Vers la stabilisation et l'option socialiste

Le 15 juin 1975, le directoire militaire malgache, au pouvoir depuis l'assassinat, le 11 février, du colonel Ratsimandrava, désigne le capitaine de frégate Ratsiraka comme chef de l'État et chef du gouvernement, président du Conseil suprême de la révolution, organe remplaçant le directoire qui prononce sa propre dissolution.