Cet état de fait — sur fond de misère paysanne — explique et la guérilla rurale et l'occupation forcée des terres. L'Association nationale d'usagers de la campagne (ANUC), créée par Lleras Restrepo, et bien que subventionnée par l'État, semble échapper de plus en plus à l'emprise du gouvernement. Forte de près de 2 millions d'adhérents, elle est devenue la principale force socio-économique du pays, réclamant une totale refonte du système de propriété rurale.

Venezuela

Le contentieux entre la Colombie et le Venezuela ne paraît pas en voie d'être réglé. L'émigration des sans-papiers colombiens vers le Venezuela continue. Quant au différend touchant les eaux territoriales et la plateforme sous-marine dans le golfe du Venezuela, s'il peut opportunément détourner l'attention des problèmes intérieurs, il n'est nullement négligeable.

Costa Rica

1 790 000. 35. 3,3 %.
Économie. PNB (69) 489. Production (*69) : A 151. Énerg. (*69) : 331. C.E. (69) : 24 %.
Transports. (67) : 60 M pass./km, 56 M t/km. (*69) : 36 100 + 25 600. (*69) : 124 440 000 pass./km.
Information. (67) : 5 quotidiens ; tirage global : 95 000. (69) : *106 000. (69) : *100 000. (60) : *73 600 fauteuils. (69) : 56 260.
Santé. (68) : 830. Mté inf. (68) : 59,7.
Éducation. (68). Prim. : 322 683. Sec. et techn. : 62 256. Sup. : 11 449.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1871. Président et chef de l'exécutif : José Figueres, élu le 1er février 1970 ; succède à José Joaquim Trejos Fernandez.

Cuba

8 390 000. 73. 2,2 %.
Économie. Production : G (66) 107 ; A (*69) 114 ; I (64) 116. Énerg. (*69) : 1 053.
Transports. (65) : 162 000 + 103 700.  : 333 000 tjb. (*69) : 445 613 000 pass./km.
Information. (61) : 10 quotidiens ; tirage global : 611 000. (60) : *1 100 000. (68) : *575 000. (61) : 330 000 fauteuils ; fréquentation : 49,9 M. (69) : 263 000.
Santé. (68) : 7 000.
Éducation. (68). Prim. : 1 332 659. Sec. et techn. : 261 598. Sup. : 30 311.
Institutions. République démocratique socialiste, proclamée le 1er mai 1961. Président : Osvaldo Dorticos Torrado. Premier secrétaire du Parti et Premier ministre : Fidel Castro. Constitution en préparation.

Fin du messianisme

Les graves difficultés rencontrées par Cuba au cours des années précédentes l'incitent à mener une politique prudente et sans éclat, marquée par l'abandon du messianisme révolutionnaire, par des tentatives d'ouvertures diplomatiques et par un nouveau réalisme économique.

Le long séjour officiel que Fidel Castro effectue du 10 novembre au 4 décembre 1971 au Chili, suivi, sur le chemin du retour, de brèves escales à Lima (Pérou) et à Guayaquil (Équateur), confirme le changement d'attitude de la part de certains pays latino-américains à l'égard de Cuba. Ainsi, le gouvernement chilien, qui a déjà rétabli ses relations diplomatiques avec La Havane, pose-t-il publiquement la question de la levée des sanctions imposées par les États-Unis contre Cuba. Le 12 avril 1972, le délégué péruvien à Washington demande à son tour qu'il soit mis fin à l'isolement d'« un peuple dont l'Amérique latine ne peut faire semblant d'ignorer qu'il est son frère ». À plusieurs reprises cependant, Fidel Castro répète ses propos du 13 août : « Le gouvernement cubain n'a jamais fait et ne fera jamais antichambre pour entrer à l'organisation des États américains. »

Amorce de détente

Au demeurant, Washington reste toujours maître d'une décision de cet ordre. Une rumeur persistante fait état de l'amélioration possible des relations entre Cuba et les États-Unis. Malgré la tension qui suit en décembre l'arraisonnement par les Cubains de deux navires panaméens basés à Miami — le Leyla Express et le Johnny Express, accusés de travailler pour la CIA —, La Havane s'abstient de critiquer trop vivement Washington. Et, le 25 novembre, au Chili, le lider maximo déclare qu'il est prêt à dialoguer avec les États-Unis, à condition que ceux-ci aient un président autre que Nixon. Il précise, le 1er mai : « Nous pouvons attendre deux, six, dix années, jusqu'à ce que des hommes réalistes gouvernent les États-Unis. »