D'autres communistes, membres du gouvernement, s'étant élevés contre la politique suivie par leur parti, conservent leurs portefeuilles ministériels.

Le général Nemeiry infléchit sa politique à droite. Le 20 janvier 1971, il libère 125 des 160 Ansar incarcérés après l'insurrection mahdiste de mars 1970 dans l'île d'Aba ; il charge une commission d'examiner dans quelle mesure les entreprises nationalisées durant l'été de 1970 pourront être restituées au secteur privé ; la décision est prise de ne pas limiter la participation de particuliers dans l'industrie et à exclure l'agriculture — à l'exception de la production cotonnière — du secteur public.

Épuration

Le 12 février, le général Nemeiry, dans une allocution radiodiffusée, annonce son intention « d'écraser et de détruire le prétendu parti communiste ». Une campagne d'épurations est aussitôt déclenchée dans toutes les administrations de l'État. Plusieurs organisations populaires — sous influence communiste — sont dissoutes. Le 18 mars, le gouvernement est obligé de fermer l'université de Khartoum, à la suite de manifestations hostiles. La rupture avec l'extrême gauche paraît irréversible, puisqu'une délégation du parti communiste soviétique, qui s'est rendue à Khartoum fin mars, n'a pu aplanir le différend ou rétablir l'unité du PC soudanais. En mai, le général Nemeiry pousse son défi à son terme logique en procédant à la constitution d'un parti unique : l'Union socialiste soudanaise.

Rébellion

Cependant, le chef de l'État soudanais mesure les limites de son pouvoir quand il est confronté avec le problème de l'unité arabe. Prudent, il refuse d'engager son pays dans la fédération que cherchent à édifier l'Égypte, la Libye et la Syrie. En effet, le projet suscite l'hostilité non seulement des communistes, mais aussi des Ansar, attachés à l'indépendance du Soudan, et des populations sudistes, d'extraction non arabe. Malgré les promesses d'autonomie, ces dernières ne paraissent pas s'être ralliées au gouvernement central. Les forces nordistes, en dépit des bulletins de victoire publiés de temps à autre à Khartoum, ne sont pas parvenues à écraser la rébellion dans les trois provinces méridionales.

Diplomatie

Le général Nemeiry demeure fidèle à ses options initiales. Il maintient et développe ses rapports avec les États communistes. En juin-juillet 1970, il visite successivement la Yougoslavie, la Bulgarie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la République démocratique allemande. Ces six pays s'engagent à fournir 40 % des investissements prévus dans le plan quinquennal. En août, le général Nemeiry a droit à un accueil triomphal à Pékin, où il conclut des accords d'ordre économique, culturel, scientifique, commercial. Il obtient de la Chine populaire un prêt sans intérêts de 34,8 millions de dollars, remboursable en quinze ans sous forme de produits agricoles.

Les relations avec l'URSS ne subissent pas le contrecoup du conflit qui oppose le régime aux communistes soudanais. Pour l'essentiel, Khartoum et Moscou poursuivent, sur la scène internationale, des voies parallèles. Dans le conflit Israélo-arabe, en particulier, le général Nemeiry calque son attitude à la fois sur celle de l'URSS et sur celle de l'Égypte.

Swaziland

408 000. 24. 2,8 %.
Économie. PNB (66) 178. Production (66) : A 37 % + I 31 % + S 32 %.
Information. (68) : *12 000. (67) : 900 fauteuils ; fréquentation : *0,1 M. (68) : 4 461.
Santé (65). 50.
Éducation (68) : Prim. : 62 082. Sec. et techn. : 6 570. Sup. : 69.
Institutions. État indépendant le 6 septembre 1968. Constitution de 1968. Chef de l'État : roi Sobhuza II ; règne depuis 1921. Premier ministre : prince Makhosini Dlamini.

Tanzanie

13 273 000. 14. 2,5 %.
Économie. PNB (68) 74. Production (67) : A 52 % + I 13 % + S 35 %. Énerg. (*68) : 53. C.E. (68) : 25 %.
Transports. (66) : 36 000 + 11 500. (*68) : 222 188 000 pass./km.
Information. (62) : 7 quotidiens ; tirage global : 32 000. (67) : 138 000. (60) : 14 500 fauteuils ; fréquentation : *5 M. (68) : 29 348.
Santé (67). 338.
Éducation. Prim. (66) : 740 991. Sec. et techn. (66) : 28 808. Sup. (65) : 523.
Institutions. République de Tanzanie proclamée le 29 octobre 1964 (Tanganyika, indépendant le 9 décembre 1961, et Zanzibar, indépendant le 10 décembre 1963). Constitution de 1961, révisée en septembre 1965. Président de la République : Julius K. Nyerere, réélu le 1er novembre 1970. Premier vice-président : Abeid Amani Karume.

Tchad

3 510 000. 3. 1,5 %.
Économie. PNB (65) 66. Énerg. (*68) : 17. C.E. (65) : 13 %.
Transports. (*68) : 3 700 + 6 100. (*68) : 65 324 000 pass./km.
Information. (65) : 1 quotidien ; tirage : 1 500. (68) : 50 000. (66) : 8 700 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (68) : 3 953.
Santé (67). 48.
Éducation (66). Prim. : 172 485. Sec. et techn. : 9 089.
Institutions. État indépendant le 11 août 1960. République (26 octobre 1958). Constitution de 1964. Président de la République et président du Conseil : François Tombalbaye, réélu le 15 juin 1969.

Désengagement

Comme prévu depuis les premiers mois de l'intervention française, le rapatriement des troupes s'achève le 16 juin 1971 ; la dernière unité de 400 hommes quitte le Tchad, où elle avait relevé la légion étrangère en avril 1970.