Entraînés par un mouvement de résistance dénommé Monima, dont le leader est une sorte de prophète, Monja Joana, les rebelles entendent attirer l'attention du gouvernement sur l'état de déshérence et de sous-administration dans lequel se trouvent les campagnes du Sud. Très éprouvés par une épidémie de charbon qui a décimé leurs troupeaux, accablés de taxes, livrés aux excès de fonctionnaires souvent peu scrupuleux, les éleveurs du Sud sont soumis à une répression brutale. Au cours des opérations menées par la gendarmerie malgache, 46 d'entre eux trouvent la mort, chiffre officiel. Certains chiffres, sans doute excessifs, font état de 1 000 tués. Du côté gouvernemental, 2 policiers ont été abattus.

Monja Joana est arrêté. Le Monima est dissous et ses militants sont traqués, emprisonnés ou déportés. P. Tsiranana entreprend en mai une tournée officielle dans le Sud, promettant l'amnistie aux égarés, mais les populations du Sud sont traumatisées pour de longues années. Au demeurant, le gouvernement proclame que les causes des désordres ne sont ni d'origine économique ni de caractère social, mais résultent de l'ingérence de la République populaire de Chine, avec laquelle Monja Joana serait en relations étroites.

C'est sans doute cette obsession du péril communiste qui explique aussi l'attitude adoptée par les dirigeants vis-à-vis du gouvernement de Pretoria. En novembre, Hilgaard Müller, ministre sud-africain des Affaires étrangères, est officiellement reçu à Tananarive et signe avec son homologue malgache, fervent zélateur de ce rapprochement, un accord de coopération. Les Sud-Africains s'intéressent à la mise en valeur touristique de Nossy-Bé, à la prospection minière, et accordent un prêt à long terme. P. Tsiranana semble tirer des profits substantiels immédiats de cette ouverture vers l'Afrique australe, tandis que les opposants trouvent là un thème supplémentaire de mécontentement.

Malawi

4 530 000. 38. 2,7 %.
Économie. PNB (68) 58. Production (65) : A 56 % + I 12 % + S 32 %. Énerg. (*68) : 40. C.E. (68) : 19 %.
Transports. (*68) : 49 M pass./km, 210 M t/km. (*68) : 8 800 + 4 900. (*68) : 13 652 000 pass./km.
Information. (68) : 100 000. (65) : 1 900 fauteuils. (68) : 10 174.
Santé (68). 95.
Éducation (67). Prim. : 297 456. Sec. et techn. : 10 240. Sup. : 644.
Institutions. État indépendant le 6 juillet 1964. République proclamée le 6 juillet 1966. Constitution de 1966. Président de la République et Premier ministre : Dr Hastings Kamuzu Banda, investi par le Parlement le 20 mai 1966.

Mali

5 022 000. 4. 1,9 %.
Économie. PNB (65) 83. Énerg. (*68) : 21. C.E. (65) : 2 %.
Transports. (68) : 66 M pass./km, (*68) : 110 M t/km. (*68) : 4 800 + 5 800. (*68) : 26 596 000 pass./km.
Information. (66) : 2 quotidiens ; tirage global : 3 000. (68) : 50 000. (63) : 16 200 fauteuils ; fréquentation : 3,7 M. (68) : *7 800.
Santé (66). 91.
Éducation (67). Prim. : 186 022. Sec. et techn. : 6 206. Sup. : 345.
Institutions. État indépendant le 22 septembre 1960. République (24 novembre 1958). Chef de l'État et de l'exécutif : lieutenant Moussa Traoré ; succède à Modibo Keita après le coup d'État du 19 novembre 1968.

Maroc

15 525 000. 35. 2,9 %.
Économie. PNB (68) 208. Production (65) : A 32 % + I 27 % + S 40 %. Énerg. (*68) : 181. C.E. (68) : 15 %.
Transports. (*68) : 416 M pass./km, 2 644 M t/km. (*68) : 189 500 + 73 700.  : 72 000 tjb. (*68) : 313 570 000 pass./km.
Information. (66) : 9 quotidiens ; tirage global : 197 000. (68) : 826 000. (68) : *100 000. (67) : 107 700 fauteuils ; fréquentation : 18,2 M. (68) : 160 326.
Santé (68). 1 128.
Éducation (67). Prim. : 1 105 237. Sec. et techn. : 267 631. Sup. : 10 505.
Institutions. État indépendant le 2 mars 1956 (le 8 avril 1956 pour l'ex-zone nord espagnole). Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1962, révisée le 24 juillet 1970. Souverain : Hassan II ; succède, le 3 mars 1961, à son père Mohamed V, décédé. Premier ministre : Dr Ahmed Laraki.

Référendum

Il y avait des partis, mais pas de Parlement. Il y a maintenant un Parlement, mais les partis ont refusé d'y entrer, à l'exception d'un seul. En peu de mois, la physionomie politique du pays a subi des changements sensibles, le fossé qui sépare l'opposition du pouvoir s'est élargi, une expérience commence dont le sort dépendra du degré de satisfaction économique qu'elle pourra garantir aux masses.