L'armée, qui avait déjà été sévèrement épurée, notamment en novembre 1970 après l'arrestation d'une douzaine d'officiers, est placée sous le commandement du colonel John Saidu Momoh, qui remplace le général John Bangourah, arrêté comme instigateur du putsch du 23 mars. Ce dernier est condamné à mort le 25 juin, avec cinq autres officiers. Son collègue, le lieutenant-colonel Andrew Joxon-Smith, s'était vu infliger la même peine en août 1970, pour sa tentative de putsch en 1967 (Journal de l'année 1966-67).

Siaka Stevens proclame la république le 19 avril 1971. Il est élu à la magistrature suprême, deux jours plus tard, par le Parlement. La réforme constitutionnelle, réalisée dans la hâte, permet au Premier ministre de cumuler ses fonctions avec celles de président de la République.

Cependant, un climat tendu persiste dans le pays ; toute opposition est pratiquement interdite, depuis la mise hors la loi, en octobre, du Parti national démocratique. En mai, le président de la République fait arrêter immédiatement après l'audience du tribunal qui vient de les acquitter, dix de ses adversaires politiques, parmi lesquels le général David Lansana. Lentement, mais sûrement, la Sierra Leone s'achemine vers un régime dictatorial ou... vers de nouveaux coups d'État.

Somalie

2 730 000. 4. 3,3 %.
Économie. PNB (63) 69. Énerg. (*68) : 27. C.E. (63) : 20 %.
Transports. (*68) : 8 200 + 10 000.  : 295 000 tjb. (*68) : 8 440 000 pass./km.
Information. (64) : 2 quotidiens ; tirage global : 5 000. (67) : *40 000. (65) : 21 800 fauteuils ; fréquentation : 3,2 M. (68) : *4 800.
Santé (66). 86.
Éducation. Prim. (66) : 29 043. Sec. et techn. (66) : 12 819. Sup. (65) : 60.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République proclamée le 1er juillet 1960. Constitution de 1961. Président du Conseil suprême de la révolution : Mohammed Ziyad, mis en place par le coup d'État militaire du 21 octobre 1969 ; succède à Abdirashid Ali Shermake, président de la République, assassiné le 15 octobre 1969. L'assassin du président Shermake, Yussouf Ismaïl, est condamné à mort le 8 octobre 1970.

Soudan

15 695 000. 6. 2,9 %.
Économie. PNB (67) 109. Production (64) : A 54 % + I 12 % + S 34 %. Énerg. (*68) : 89. C.E. (67). 20 %.
Transports. (*68) : 2 366 M t/km. (*68) : 27 400 + (67) : 18 500. (*68) : 151 732 000 pass./km.
Information. (68) : 18 quotidiens. (68) : *15 000. (68) : 92 000 fauteuils. (68) : 45 086.
Santé (67). 652.
Éducation (66). Prim. : 455 765. Sec. et techn. : 115 250. Sup. : 8 708.
Institutions. République indépendante proclamée le 1er janvier 1956. Président du Conseil de la révolution et Premier ministre : général Gaafar El-Nemeiry ; succède le 28 octobre 1969 à Aba Bakr Awadalla, Premier ministre après le coup d'État du 25 mai 1969. Constitution de 1964 suspendue. Le Conseil de la Révolution assume tous les pouvoirs.

Difficultés

En apparence stabilisé, le régime du général Gaafar El-Nemeiry affronte des difficultés croissantes. Ayant réprimé dans le sang la résistance des formations conservatrices, en particulier celle de la secte musulmane des Ansar, il ne retrouve pas sur sa gauche les soutiens qu'il a perdus sur sa droite.

Le puissant parti communiste, sans passer dans le camp de l'opposition, prend ses distances et multiplie les conditions à sa collaboration. Il souhaite une participation effective au pouvoir, la création d'un mouvement politique dans lequel le parti jouerait un rôle autonome, la démocratisation des forces armées, l'application de mesures qui mineraient les fondements du régime capitaliste, le refus d'une unité organique avec d'autres pays arabes, etc.

Le général Nemeiry, tout en évitant l'épreuve de force, multiplie les initiatives pour réduire ses adversaires d'extrême gauche à l'impuissance. Il place en résidence surveillée le secrétaire général du PC, Abdel Khalek Mahjoub ; le 26 août 1970, il nationalise tous les organes de presse ; à son retour du Caire, où il s'est engagé avec les présidents égyptien et libyen à favoriser une union fédérale entre les trois pays, il révoque, le 11 novembre, trois membres du Conseil de la révolution, très proches du parti communiste : le commandant Farouk Hamadallah, ministre de l'Intérieur, le colonel Babikr el-Nour, vice-président du Conseil chargé de l'Économie, et le colonel Hachem el-Atta, vice-président du Conseil chargé de l'Agriculture et des ressources animales. Le lendemain de ces révocations, le secrétaire général du PC est incarcéré, tandis que de nombreux officiers sont mis à la retraite anticipée ou arrêtés.