Le conflit entre le Salvador et le Honduras a dominé l'année 1969 en Amérique centrale. Deux rencontres de football ont joué le rôle de détonateur : le 8 juin, à Tegucigalpa, capitale du Honduras, défaite des visiteurs, c'est-à-dire de l'équipe salvadorienne, qui regagne son pays en se plaignant d'avoir été maltraitée. Le 15 juin, à San Salvador, match retour : résultat inverse. L'équipe hondurienne est battue. Revenus à Tegucigalpa, les joueurs honduriens et leurs supporters mentionnent à leur tour les mauvais traitements de leurs hôtes.

L'affaire serait peut-être restée sur le plan sportif — les matches comptaient pour la Coupe du monde — si un important contentieux n'opposait déjà les deux pays et si certains éléments — la presse en particulier — n'avaient comme à plaisir envenimé la situation. Très vite l'ultranationalisme fait son œuvre. Le Honduras gravit un nouvel échelon de l'escalade en expulsant manu militari 7 000 Salvadoriens. Précédée par la mise à sac de plusieurs magasins de Tegucigalpa tenus par des Salvadoriens, cette mesure met le feu aux poudres. Le gouvernement de San Salvador, craignant le retour forcé de 3 000 chômeurs potentiels, rompt les relations diplomatiques. Des incidents de frontière meurtriers se multiplient ; la situation s'envenime. Sans crier gare, des troupes salvadoriennes envahissent, le 14 juillet, une importante portion du territoire hondurien, faisant route vers la capitale.

Deux semaines d'occupation

Bénéficiant de l'effet de surprise, mieux armées et plus nombreuses, les troupes salvadoriennes ne rencontrent pas une très grande résistance. Malgré l'intervention de l'Organisation des États américains (OEA), elles camperont sur le Honduras pendant près de deux semaines, après avoir arrêté leur avance. Le gouvernement salvadorien refuse, en effet, de donner l'ordre d'évacuation tant qu'il n'aura pas reçu des « garanties » sur la sécurité de ses ressortissants. San Salvador reproche aussi aux dirigeants honduriens de fermer leur frontière à ses produits à destination du Nicaragua et du Costa Rica. Menacé des sanctions de l'OEA, le Salvador se décide à retirer ses troupes dans les premiers jours d'août. Leur retour à Tegucigalpa est l'occasion d'une immense manifestation patriotique. De la même façon, la victoire de la « guerre du football » sera utilisée à des fins intérieures lors des élections législatives de mars 1970, dont le parti gouvernemental de conciliation nationale sortira victorieux.

La fin de l'occupation du Honduras ne signifie pas l'avènement de la paix. En février 1970, de nouveaux incidents frontaliers font plus de 30 morts.

Outre des questions de susceptibilité nationale, des problèmes économiques fondamentaux opposent, en effet, les belligérants. Avec plus de 3 millions d'habitants et une industrie non négligeable, le Salvador fait figure de géant parmi les cinq pays du Marché commun de l'Amérique centrale. Surpeuplé, obligé d'exporter un surplus de main-d'œuvre, il a besoin du débouché que constituent les plantations du Honduras, sous peine de voir revenir 300 000 travailleurs agricoles, qui ne manqueraient pas d'ajouter aux difficultés sociales.

Trinité et Tobago

1 021 000. 199. 2,2 %.
Économie. PNB (66) 686. Production (63) : A 10 % + I 51 % + S 39 %. Énerg. (67) : 4 215. C.E. (66) : 56 %.
Transports. (64) : 7 M t/km. (*67) : 62 900 + 17 400. (*67) : 381 308 000 pass./km.
Information. (65) : 3 quotidiens ; tirage global : 97 000. (66) : *200 000. (67) : 36 000. (61) : 42 600 fauteuils. (67) : 46 089.
Santé (65). 255. Mté inf. (66) : 41,8.
Éducation (63). Prim. : 207 265. Sec. et techn. : 34 692. Sup. (65) : 910.
Institutions. État indépendant le 31 août 1962. Constitution de 1962. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Salomon Hochoy. Premier ministre : Eric E. Williams.

Uruguay

2 852 000. 16. 1,2 %.
Économie. PNB (65) 611. Production (66) : A 18 % + I 31 % + S 51 %. Énerg. (67) : 847. C.E. (66) : 9 %.
Transports. (*67) : *144 000 + *92 000.  : 131 000 tjb. (*67) : 72 895 000 pass./km.
Information. (63) : 35 quotidiens ; tirage global : 800 000. (67) : *1 M. (65) : 200 000. (63) : 180 000 fauteuils ; fréquentation : 16,5 M. (67) : *195 000.
Santé (64). 3 051.
Éducation (65). Prim. : 335 089. Sec. et techn. : 122 616. Sup. : 17 087.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1951, révisée en 1966. Président et chef de l'exécutif : Jorge Pacheco Areco ; succède au général Oscar Gestido, décédé le 6 décembre 1967.