À l'égard de l'Europe de l'Ouest, Nixon confirme sa conception de la concertation entre alliés à l'occasion des voyages qu'effectuent aux États-Unis Harold Wilson, Willy Brandi et Georges Pompidou. Le chef de la Maison-Blanche multiplie, en particulier, les égards pour le président de la République française. Si l'accueil officiel réservé à G. Pompidou est exceptionnel, il n'en va pas de même de l'accueil public. À plusieurs reprises le président français est l'objet de manifestations critiquant sa politique au Proche-Orient en général et la vente des Mirage à la Libye en particulier. La plus importante se déroule à Chicago. Après un incident avec quelques manifestants, G. Pompidou menacera même d'abandonner sa tournée. Ce retour précipité n'aura pas lieu à la suite de l'intervention personnelle de Nixon.

Deux autres événements marquent la politique étrangère du président Nixon ; le 31 octobre 1969, discours à l'Amérique latine dans lequel il annonce « un nouveau concept d'association », et en février 1970, le secrétaire d'État W. Rogers entreprend une tournée africaine.

Argentine

23 983 000. 9. 1,5 %.
Économie. PNB (66) 826. Production (66) : A 15 % + I 41 % + S 44 %. Énerg. (67) : 1 380. C.E. (66) : 9 %.
Transports. (*67) : 13 950 M pass./km, 11 355 M t/km. (*67) : 1 163 100 + 659 400.  : 1 197 000 tjb. (*67) : 1 555 610 000 pass./km.
Information. (66) : 176 quotidiens ; tirage : 2 914 000 sur 130 quotidiens. (*66) : *7 M. (67) : *1 900 000. (67) : 1 553 789.
Santé (62). 31 831.
Éducation (65). Prim. : 3 124 870. Sec. et techn. : 795 477. Sup. : 243 303.
Institutions. République fédérale. Président provisoire : général Roberto Levingston, désigné le 14 juin 1970 par la junte militaire qui a renversé le général Ongania le 8 juin. Constitution de 1853, amendée par le statut de la Révolution (29 juin 1966). Le président provisoire assume tous les pouvoirs.

Ongania chassé par les militaires

De plus en plus contesté par certains de ses frères d'armes et toujours fort mal vu par les masses populaires, le général président Ongania était menacé depuis longtemps. Le 8 juin 1970, ses adversaires décident de passer aux actes. Le général Ongania tente bien de résister pendant quelques heures lorsque la troupe met le siège devant la Maison-Rose, résidence présidentielle de Buenos Aires. Isolé, il se rend aux arguments de ses adversaires et accepte de passer la main aux commandants des trois armes qui ont pris l'initiative de ce coup d'État dans le coup d'État : les généraux Alejandro Lanusse et Carlos Alberto Reyes, commandants en chef de l'armée de terre et de l'aviation, et l'amiral Pedro Gnavi, commandant en chef de la marine.

Le nouveau triumvirat

Bien qu'on leur prête des intentions libérales, les trois officiers supérieurs n'ont pas agi pour le retour à la démocratie bourgeoise dont ils avaient approuvé le renversement en 1966. Ils le font savoir clairement lorsque, quelques heures après être passés à l'action, ils publient un communiqué pour faire savoir que leur geste n'impliquait « nullement un retour aux structures périmées qui ont motivé l'intervention des forces armées en juin 1966 ». Le 14 juin, la junte désigne le général Roberto Levingston pour succéder au général Ongania.

À peine installé au pouvoir, le 18 juin, le nouveau gouvernement décide de dévaluer le peso de 14,3 %. Cette mesure, qualifiée « d'inutile et d'inopportune » par les milieux financiers, provoque l'indignation des syndicats.

Théoriquement, en vertu de l'Acte de la révolution promulgué après le coup de force qui renversa le président Arturo Illia, le général Ongania n'était que le représentant de la junte militaire à la tête de l'exécutif. En fait, il avait peu à peu transformé en dictature personnelle ce qui avait été conçu au départ comme un régime autoritaire collectif. Grisé par le pouvoir, il consultait de moins en moins ceux qui le lui avaient remis ; il les écoutait encore moins, allant même jusqu'à limoger plusieurs généraux lorsqu'ils osaient manifester leur opposition en public.