Le Mexique se remet lentement et difficilement des sanglants affrontements entre étudiants et forces de l'ordre qui avaient culminé le 2 octobre 1968 avec les fusillades de la place des Trois-Cultures. Les arrestations massives qui suivirent ont décapité le mouvement de contestation estudiantin. Jamais, ni en 1969 ni en 1970, l'opposition étudiante ne reprendra le dessus. Traqués par la police, victimes des attaques de commandos d'extrême droite, désorganisés, les étudiants songent plus à assurer leur sécurité qu'à poursuivre le combat. Le 26 juillet 1969 — fête nationale de Cuba et date anniversaire du début des événements de 1968 (Journal de l'année 1968-69) —, ils tentent de manifester, mais ils renoncent (2 octobre 1969) à marquer de la même façon le premier anniversaire des fusillades de la place des Trois-Cultures.

Commissions d'enquête

Le mouvement étudiant refait parler de lui, cependant, en janvier 1970. Il lance un ordre de grève — largement suivi — en solidarité avec les prisonniers politiques. En dépit des dénégations officielles, les événements de 1968 se sont, en effet, soldés par de nombreuses arrestations politiques. Pendant près de deux mois, 150 de ces prisonniers détenus à la prison de Lecumberri, à Mexico, font la grève de la faim. Le gouvernement hésite toujours à les faire passer en jugement, ce qui entraîne de nombreuses protestations internationales et l'envoi de différentes commissions d'enquête au Mexique.

Le second trimestre de 1970 est dominé par l'élection présidentielle du mois de juillet. Depuis la disparition de Carlos Madrazo dans un accident d'avion, en juin 1969, l'issue de cette élection ne fait plus de doute. Madrazo était, en effet, le leader de l'aile gauche du parti gouvernemental (parti révolutionnaire institutionnel) et n'avait pas caché son adhésion à la plupart des critiques formulées par les étudiants contre la sclérose, l'immobilisme, le bureaucratisme et la corruption du PRI.

Candidat de l'ordre

Après sa mort — attentat selon ses partisans —, l'appareil du PRI avait le champ libre pour imposer son candidat. Le choix se porta sur Luis Echeverria, ministre de l'Intérieur. Sa désignation (depuis la révolution de 1910, le candidat du PRI a toujours été élu, tant est forte l'emprise du parti sur la société mexicaine) illustre la volonté des dirigeants de poursuivre le rétablissement de l'ordre.

Sur le plan international, l'actualité a été marquée par une rencontre entre les présidents Nixon et Diaz Ordaz, le 8 septembre 1969, à la frontière américano-mexicaine, à l'occasion de l'inauguration du barrage de l'Amitié, construit par les deux pays sur le rio Bravo.

Le Mexique, seul pays d'Amérique latine a entretenir des relations diplomatiques avec Cuba, a vu, d'autre part, ses rapports avec La Havane — déjà froids depuis les événements de 1968 — se détériorer lorsque les Cubains prouvèrent que l'attaché de presse de l'ambassade mexicaine à Cuba était, en fait, un agent de la CIA. On a beaucoup remarqué les violentes attaques, inhabituelles de la part des dirigeants mexicains, lancées contre Cuba par Luis Echeverria.

Nicaragua

1 915 000. 13. 3,7 %.
Économie. PNB (67) 359. Production (66) : A 32 % + I 19 % + S 49 %. Énerg. (67) : 271. C.E. (67) : 59 %.
Transports. (*67) : 41 M pass./km, 14 M t/km. (*67) : 12 800 + (65) 5 000. (*67) : 46 160 000 pass./km.
Information. (65) : 6 quotidiens ; tirage : 81 000 sur 5 quotidiens. (66) : *105 000. (67) : *25 000. (63) : fréquentation : 7,5 M. (67) : *13 200.
Santé (65). 647.
Éducation (65). Prim. : 206 349. Sec. et techn. : 26 577. Sup. : 3 343.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1950. Président et chef de l'exécutif : général Anastasio Somoza Debaile, élu le 5 février 1967. Il succède à Lorenzo Guerrero, président intérimaire.

Panama

1 417 000. 19. 3,3 %.
Économie. PNB (67) 581. Production (66) : A 23 % + I 24 % + S 53 %. Énerg. (67) : 1 249. C.E. (67) : 12 %.
Transports. (*67) : 35 000 + 11 600.  : 5 097 000 tjb.
Information. (66) : 12 quotidiens ; tirage : *101 000 sur 8 quotidiens. (65) : *500 000. (66) : *77 000. (60) : 52 000 fauteuils. (67) : 57 759.
Santé (66). 417.
Éducation (66). Prim. : 210 628. Sec. et techn. : 60 238. Sup. : 7 247.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1946. Président de la junte provisoire du gouvernement : général Omar Torrijos ; succède, en mars 1969, au colonel José Maria Pinilla.

Une révolution de palais manquée

Un coup d'État manqué clôt l'année 1969. Ce genre d'affaire n'est pas surprenant dans un pays qui n'existe que depuis 1903 et qui en est à son quarante-quatrième chef d'État.