En 1967, 161 piétons ont ainsi été tués dans les rues de la capitale, contre 123 en 1966.

La bataille de la sécurité

Quatre-vingt-quatre constructeurs d'automobiles, ceux de tous les pays du monde, à l'exception des États-Unis, ont réclamé une réglementation internationale pour la sécurité des véhicules. La plupart d'entre eux étaient présents à l'ouverture du Salon 1968 de Genève pour demander aux autorités compétentes, et notamment aux experts de la commission économique pour l'Europe des Nations unies, d'unifier les dispositions prises en ce domaine important.

En 1967, il y a eu 70 000 morts et 2 millions de blessés sur les routes d'Europe, et, chaque année, le nombre des victimes ne cesse d'augmenter. À l'arrière-plan de cette déclaration solennelle, on retrouve cependant le problème des normes de sécurité décidées unilatéralement par le gouvernement américain et qui s'applique à tous les véhicules vendus aux États-Unis.

Pour les constructeurs européens et japonais, il s'agit là de nouvelles barrières techniques élevées devant les importations au lieu et place des barrières douanières, en voie de disparition.

La réforme du code de la route

Limitation de la vitesse à 90 km/h pour les conducteurs ayant leur permis depuis moins d'un an, telle est la plus importante modification apportée au code de la route par le gouvernement au début mars 1968.

Quinze jours plus tôt, comme pour souligner le bien-fondé de cette décision, on avait recensé, un samedi, quatre accidents de la route où 18 jeunes gens étaient impliqués et qui avaient causé la mort de 19 personnes. La perte de contrôle du véhicule due à une vitesse excessive était la cause principale de ces accidents.

Le gouvernement n'a pourtant pas retenu l'idée de la création d'un permis spécial pour la conduite des véhicules rapides, les critères permettant de délimiter la catégorie voiture de sport étant, selon lui, trop délicats à établir.

Nouvelles dispositions

Il n'a pas non plus retenu la suggestion du Conseil d'État préconisant l'institution de visite médicale périodique pour les conducteurs âgés de plus de 70 ans.

Les mesures promulguées sont de moindre importance :
– Autorisation de doubler à droite lorsque la circulation se fait par files (cas des couloirs de circulation en ville ou sur les autoroutes : le dépassement à droite sera autorisé lorsque les voitures d'une file avanceront plus vite que les véhicules se trouvant à leur gauche) ;
– Suppression de la priorité à droite pour les chemins de terre ;
– Obligation de laisser un intervalle de 50 m entre les véhicules dépassant 7 m de long ;
– Examen médical obligatoire pour les conducteurs déférés devant la commission de retrait du permis de conduire ;
– Création d'un statut des établissements d'enseignement pour la formation des moniteurs d'auto-écoles ;
– Obligation de munir les cyclomoteurs d'un projecteur portant à une distance minimale de 25 m. Limitation de la vitesse des cyclomoteurs à 45 km/h ;
– Miroir rétroviseur extérieur obligatoire sur les véhicules de tourisme.

Le sabot de Denver

La police parisienne a utilisé le 1er février 1968 la pince d'immobilisation des véhicules née à Denver (USA). Elle permet de bloquer la jante avant des véhicules en infraction sur les trottoirs. La libération du véhicule coûte 50 F (30 F d'amende pour stationnement illicite, plus 20 F pour frais de déplacement). Après 19 h 30, le véhicule est envoyé en fourrière, où sa récupération revient à 80 F.

Le timbre-amende contre la fraude

Dans toute la France depuis le 1er juillet 1967, les contraventions de 1re classe, celles qui concernent la plupart des infractions pour stationnement, sont payables par timbre-amende de 10 F. Le papillon bleu ou jaune est remplacé par une carte perforée traitée par un calculateur.

Augmentation des tarifs

Nombreuses augmentations sur les polices d'assurance automobile opérées en 1968 : il s'agit d'abord de la taxe additionnelle de 3 % décidée en août 1967 par le gouvernement au bénéfice de la Sécurité sociale.