Des mesures ont été prises afin d'empêcher qu'une quelconque résistance ou atteinte à la Sûreté nationale ne se développe : dissolution de l'EDA (parti de gauche), révision de la Constitution, qui se ferait avant six mois, suppression d'organisations syndicales, culturelles, sportives, contrôle des municipalités.

Le 30 mai, l'article 65 de la Constitution portant sur le règlement du Parlement est suspendu.

Sans avoir de répercussions directes sur l'économie, cette succession de gouvernements a empêché sinon de concevoir, du moins de réaliser une politique économique et sociale rationnelle. Ce qui explique le malaise actuel.

Des résultats positifs ont été enregistrés : la signature d'accords économiques et techniques avec la Roumanie, le 5 septembre ; la création d'un plan d'aménagement de la Thessalie (2 000 km2 de bonne terre) grâce à l'étude d'un bureau de Zurich, et la construction de grands barrages.

Cependant, de nombreuses revendications sociales ont lieu durant l'année : grèves dans les services publics, à la Sécurité sociale notamment, et autres manifestations de mécontentement.

Le malaise agricole

Mais le mouvement le plus important, celui du 10 juillet 1966 se produit à Salonique. Les producteurs de blé demandent qu'une hausse des prix leur soit accordée. La manifestation fait 100 blessés, il y a 140 arrestations. Stephanopoulos ne cède pas, car, effectivement, la production de blé est supérieure à la consommation intérieure ; de ce fait, il serait donc préférable d'augmenter les cultures de coton, des fruits et légumes, plus facilement exportables, afin d'améliorer une balance commerciale et une balance des paiements gravement déficitaires.

Le problème industriel est lié à la création de nouvelles unités (tels l'usine d'aluminium Pechiney et le complexe ESSO-PAPAS), donc à leur financement. Les investissements publics sont en régression. On essaie de stimuler les investissements productifs étrangers et un projet de loi améliorant l'actuelle réglementation est à l'étude pour faciliter l'entrée des capitaux. Le consortium d'aide à la Grèce (CEE, USA, Canada...) essaie de prêter des fonds (l'aide économique est principalement fournie par les USA et la France, qui, le 31 janvier 1967, a fourni 102 millions de francs), mais il est fortement gêné par le manque de plan de développement.

Sophocle censuré

Il semble que le gouvernement actuel, sous l'impulsion du colonel Makarezos, s'oriente dans le sens d'une austérité budgétaire et des facilités d'investissement pour les capitaux étrangers.

Quant au régime lui-même, il a su, par sa rapidité d'action et sa répression, s'imposer à une population, semble-t-il, assez résignée.

La création d'un mouvement de résistance : le Front patriotique, qui se propose de « renverser la dictature fasciste » en faisant appel à la résistance passive n'a eu, jusqu'ici, que peu d'influence, tandis que le gouvernement multipliait les mesures restrictives. Le 28 juin 1967, Eschyle, Euripide, Sophocle, Aristophane sont censurés au festival d'Athènes.

Hongrie

9 961 044. 109. 0,44 %. Consomm. énergie. 2 824 kg e.c.
Transports. Rail : 13 734 M pass./km, 16 817 M t/km. Parc autos : 86 200.
Information. Journaux : 23 quotidiens ; tirage global : 1 774 000. Récepteurs radio : 2 484 000. Téléviseurs : 675 000. Cinéma : 4 461 salles ; fréquentation : 111,1 M. Postes téléphone : 538 608.
Santé (63). 15 405 médecins.
Éducation (63). Prim. : 1 468 683. Sec. et techn. : 210 683. Sup. : 82 280.
Institutions. République populaire, proclamée le 18 août 1949. Constitution de 1949. Chef de l'État, président du Conseil présidentiel. Pal Losonczi. Président du Conseil : Jenoe Fock. Premier secrétaire du Parti : Janos Kadar. Parti unique : Front populaire patriotique.

Dix ans après la révolte de 1956, la Hongrie, où stationnent toujours les troupes soviétiques, continue à dépendre politiquement et économiquement de l'URSS, qui va même y construire l'une des plus puissantes centrales atomiques du monde et tripler le débit du pétrole qu'elle y envoie par l'« oléoduc de l'amitié ».