La synthèse des enzymes et des hormones de croissance, les manipulations génétiques, les progrès en endocrinologie, les biotechnologies : les progrès de la biologie inquiètent les biologistes eux-mêmes.
Journal de l'année Édition 1967
Journal de l'année Édition 1968
Biologie, biochimie Dans Proceedings of the National Academy of Sciences, qui est le plus prestigieux journal scientifique des États-Unis, paraissent en décembre 1967 deux publications émanant d'une équipe de chercheurs de la Stanford University. Goulian et Sinsheimer, sous la direction du prix Nobel Kornberg, annonçaient qu'ils avaient enfin réussi la synthèse in vitro d'un ADN biologiquement actif.
Journal de l'année Édition 1969
Biologie, biochimie Un peu plus d'un an après la première fabrication in vitro d'un ADN de virus (Journal de l'année 1967-68) par Kornberg, Goulian et Sinsheimer, les États-Unis franchissent un nouveau pas vers la synthèse de la vie, but que proposait en 1965 Charles C. Price, président de la Société chimique américaine.
Journal de l'année Édition 1970
Biologie, biochimie Entre le non-vivant et le vivant, il n'existe pas de frontière nette : ainsi pourrait être formulée l'attitude générale à laquelle sont maintenant parvenus les chercheurs qui s'attachent à ce problème. Elle a été confirmée lors de la troisième conférence internationale sur l'origine de la vie, qui s'est tenue du 19 au 25 avril 1970, à Pont-à-Mousson. Parmi les participants figurait l'homme qui, il y a quarante ans, formula l'hypothèse majeure qui, depuis lors, a guidé les recherches théoriques et l'expérimentation : le Soviétique Alexandre Oparine. L'évolution des espèces a été précédée d'une longue évolution prébiologique au cours de laquelle se formèrent progressivement des molécules organiques de plus en plus complexes, jusqu'aux protéines et aux acides nucléiques, briques de l'organisme vivant.
Journal de l'année Édition 1971
Biologie Deux biologistes de l'Hormone Research Laboratory de l'université de Californie, C-H Li et D. Yamashiro, ont réussi la synthèse de l'hormone de croissance, ou somatotrophine (STH). Sécrétée par le lobe antérieur de l'hypophyse, la STH agit sur la multiplication des cellules, et par suite sur la croissance. C'est donc elle qui est responsable de notre taille : des dérèglements dans sa sécrétion provoquent soit le nanisme, soit le gigantisme. Elle contrôle aussi en partie notre poids. Son action s'étend encore à la sécrétion du lait, au taux de cholestérol dans le sang, à la couleur de la peau.
Journal de l'année Édition 1972
Biologie biochimie L'idée que les biologistes réussiront à manipuler l'hérédité, à transformer les espèces animales, à jongler avec les caractères provoque un malaise profond. Nous sommes trop habitués à rencontrer des chiens qui ressemblent toujours à des chiens, pour ne pas craindre le jour où l'homme jouera à l'apprenti sorcier et se mêlera de changer l'ordre biologique établi.
Journal de l'année Édition 1974
Biologie En attribuant le prix Nobel de médecine et de physiologie à trois spécialistes de l'éthologie, le jury suédois a mis en lumière cette science en plein essor, d'autant plus mal connue du grand public qu'il est tenté de la confondre avec sa quasi-homonyme, l'écologie ; leurs domaines respectifs, du reste, peuvent se toucher.
Journal de l'année Édition 1975
Biologie Des scientifiques décidant volontairement de suspendre leurs recherches et invitant leurs collègues du monde entier à imiter leur exemple : c'est ce qu'on a vu lorsqu'on juillet 1974 onze biologistes américains ont publié une lettre annonçant qu'ils interrompaient momentanément certains types d'expériences de génétique fondamentale dont les risques apparaissent imprévisibles, alors que les techniques récemment mises au point les mettent à la portée de nombreux laboratoires. Peu après, des chercheurs européens faisaient écho à cet appel en se ralliant à un moratoire des travaux en cours dans les domaines visés.
Journal de l'année Édition 1976
Biologie-biochimie Les acquisitions récentes de l'endocrinologie ont placé le cerveau à l'étage supérieur du système hormonal (Journal de l'année 1973-74). Informé des conditions du milieu intérieur comme de l'environnement, le cerveau produit deux types de molécules porteuses d'information : des monoamines et des hormones hypothalamiques. Ces substances agissent sur l'hypophyse, naguère encore considérée comme le chef d'orchestre du système endocrinien, mais dont on sait maintenant qu'elle agit comme un relais qui transmet les ordres aux diverses glandes-cibles : thyroïde, surrénales, glandes sexuelles, etc. Ce système de relais se traduit par une amplification de l'ordre d'un facteur 1 000 d'une structure à la suivante, et par un étalement dans le temps de l'action hormonale.
Journal de l'année Édition 1977
Biologie Plusieurs succès spectaculaires jalonnent le progrès des recherches en biologie moléculaire et en génétique. Ils sont dus, pour une large part, aux techniques récentes d'hybridation cellulaire et de transfert de gènes, dont certains aspects avaient suscité des inquiétudes (Journal de l'année 1974-75 et 1975-76).
Journal de l'année Édition 1978
Biologie Après la levée de l'embargo sur les manipulations génétiques (conférence d'Asilomar, Journal de l'année 1974-75), les travaux se sont poursuivis dans diverses directions, mais la percée la plus spectaculaire est la fabrication par la bactérie Escherichia coli de la somatostatine.
Journal de l'année Édition 1979
Journal de l'année Édition 1980
Biologie À l'issue de la mission qui leur avait été confiée par le président de la République, les professeurs François Gros, François Jacob et Pierre Royer ont remis, le 12 novembre 1979, un rapport intitulé Sciences de la vie et société. Il propose à la bio-industrie et à la biotechnologie françaises des axes de développement raisonnes pour les vingt années à venir, compte tenu des ressources humaines (chercheurs) et techniques (appareillages, laboratoires) disponibles actuellement.
Journal de l'année Édition 1981
Biologie L'ingénierie génétique a été appliquée directement à deux jeunes femmes, l'une israélienne, l'autre italienne, atteintes de la forme majeure d'une grave maladie d'origine génétique, la thalassémie. Bien que sous traitement, elles n'ont qu'une très faible espérance de vie. Au début d'octobre 1980, le Dr Martin Cline, de l'université de Californie à Los Angeles, a réinjecté à ces deux malades des cellules de leur propre moelle épinière, modifiées par l'insertion dans leur génome d'un gène normal.
Journal de l'année 1er juillet - 31 décembre 1982
Biologie Le Dr Roger Guillemin, prix Nobel de médecine, et son équipe du Salk Institute (La Jolla, Californie) ont réussi à synthétiser une molécule protéique cérébrale : le Growth Hormone Releasing Factor, ou GRF, qui a de grandes chances de bouleverser le traitement de certains nanismes ainsi que l'élevage industriel.
Journal de l'année Édition 1985
Biologie Plusieurs événements ont clairement montré, cette année, combien lès acrobaties auxquelles se livrent désormais les biologistes pour faire naître des enfants chez des couples réputés stériles posent des problèmes graves dans de nombreux domaines — de la morale, de la société, de la loi.
Journal de l'année Édition 1988
Biologie La première plantule de cocotier-éprouvette est née à l'ORSTOM (Office de la recherche scientifique et technique outre-mer). Obtenue par multiplication végétative à partir de fragments de feuilles, cette réussite laisse présager la reproduction par clonage de millions de jeunes cocotiers sélectionnés pour leurs performances et leur résistance aux maladies, qui transmettront indéfiniment à leur descendance leurs caractéristiques génétiques.
Journal de l'année Édition 1989
Biologie C'est une étape majeure dans la compréhension du vivant qui inaugure la nouvelle année ; en janvier, au terme d'une compétition mondiale acharnée, une équipe américaine du Massachusetts Institute of Technology (MIT) annonce avoir isolé, grâce aux techniques de la biologie moléculaire, le gène qui détermine le sexe dans l'espèce humaine ; et avoir découvert du même coup que ce gène, situé sur une région bien précise du chromosome Y, « signe » également la masculinité chez tous les mammifères et chez les oiseaux ; avec, à la clé, de meilleurs outils de diagnostic des maladies héréditaires liées au sexe, et la possibilité de déterminer, voire de modifier à la demande le sexe des animaux d'élevage.
Journal de l'année Édition 1990
Journal de l'année Édition 1991
Journal de l'année Édition 1993
Biologie : un formidable coup d'accélérateur Trois ans seulement après le lancement officiel du programme de recherche Génome humain, c'est une équipe française qui gagne, et haut la main, la première étape de cette farouche compétition internationale : alors que l'on prévoyait, au mieux, de terminer la carte physique de nos gènes en 1997, la technique de séquençage mise au point par le Centre d'étude du polymorphisme humain (CEPH) et le Généthon (laboratoire financé par les dons du Téléthon) va permettre de gagner quatre à cinq ans dans la connaissance de notre patrimoine héréditaire. Grâce à l'invention d'une technique très rapide de détection des gènes, et à l'emploi d'analyseurs automatiques d'ADN ultra-performants (réalisés avec le concours de la Société Bertin), les travaux des chercheurs français ont d'ores et déjà permis de cartographier 65 % de nos chromosomes. Un formidable coup d'accélérateur pour la recherche sur les maladies génétiques, dont la compréhension, le traitement, voire la prévention constituent le principal enjeu du programme Génome.
Journal de l'année Édition 1994
Biologie : la suprématie de l'ADN Deux prix Nobel 1993, celui de médecine et celui de chimie, récompensent chacun une avancée majeure dans le domaine de la biologie moléculaire. Le premier, attribué aux Américains Richard Roberts et Phillip Sharp, couronne la découverte, en 1977, de la structure discontinue des gènes chez les organismes eucaryotes. Le second, reçu par le Canadien Michael Smith et l'Américain Kary Mullis, salue la mise au point, en 1978, de la mutagenèse dirigée, méthode qui permet de provoquer artificiellement des mutations sur n'importe quel gène, et surtout celle, en 1985, de la technique d'amplification génique, dite PCR (Polymerase Chain Reaction), qui permet de démultiplier plusieurs millions de fois, dans une simple éprouvette, n'importe quel fragment d'ADN. Une opération que des appareils automatisés effectuent aujourd'hui en quelques heures avec une grande précision, et qui a progressivement détrôné le traditionnel clonage de gènes par bactéries, infiniment plus long et plus fastidieux à mettre en œuvre.
Journal de l'année Édition 1995
Biologie : la piste du génome Cette année encore, les faits marquants survenus dans le domaine de la biologie gravitent pour l'essentiel autour du projet Génome humain. Ce fabuleux programme de recherche lancé en 1989 prévoit, au prix fort (près de 20 milliards de francs), de décrypter d'ici à l'an 2000 l'intégralité du patrimoine héréditaire de l'espèce humaine. À la clé se trouvent, rappelons-le, la connaissance – inimaginable il y a seulement 20 ans – du fonctionnement des gènes et de l'organisation de notre programme génétique, et. surtout, des perspectives inestimables sur le plan médical, puisque l'on recense plus de 3 000 maladies héréditaires, pour la plupart graves et actuellement intraitables, dont les causes et les mécanismes pourraient ainsi être élucidés.
Journal de l'année Édition 1996
Biologie, de l'huître à l'homme Véritables codes-barres à l'usage des biologistes, les empreintes génétiques ont acquis la célébrité en 1986, lorsque les services britanniques d'immigration s'en servirent pour certifier la filiation d'un jeune Ghanéen désireux de rejoindre sa mère au Royaume-Uni. Cette technique, qui se fonde sur l'unicité génétique inhérente à chaque individu, permet en effet d'établir, à partir de « marqueurs » extraits d'une goutte de sang ou d'un simple cheveu, la carte d'identité biologique de chaque individu. Avec une efficacité telle que les empreintes génétiques sont également devenues un puissant outil d'identification pour les spécialistes des plantes et des animaux.
Journal de l'année Édition 1997
Biologie C'est en 1996 qu'aura véritablement commencé, en Europe, l'aventure commerciale des plantes transgéniques, ces variétés de grande culture dans lesquelles ont été greffés des gènes étrangers leur conférant de nouvelles caractéristiques agronomiques. Avec deux ans de retard sur les États-Unis – où la première espèce transgénique à usage alimentaire, une tomate modifiée de façon à mûrir moins vite, est sur le marché depuis 1994 –, ces plantes de nouvelle génération auront attendu cet automne-là pour débarquer dans les pays de l'Union, et y provoquer un débat houleux. La dispersion de ces végétaux dans l'environnement et leur utilisation alimentaire posent en effet un certain nombre de questions. Tandis que la réglementation européenne relative à la dissémination des organismes génétiquement modifiés (OGM), encore en rodage, se heurte aux divergences d'opinion des différents pays européens.
Journal de l'année Édition 1999
Police : les biologistes à la rescousse Depuis une dizaine d'années, la police dispose d'indices précieux pour l'identification des criminels : les empreintes génétiques. Extraites de l'ADN, ces empreintes sont strictement personnelles. Un outil qui prend de plus en plus d'ampleur dans les procédures judiciaires...