Journal de l'année Édition 1995 1995Éd. 1995

Pour pousser un léger cocorico, il faut se tourner vers l'endurance. Au guidon de sa Kawasaki, le Français Adrien Morillas a décroché le titre mondial. Associé à Battistini et à Bonoris. Morillas a remporté les 24 Heures du Mans et les 24 Heures de Spa. Avec d'autres coéquipiers, le Marseillais a pris la 6e place du Bol d'Or ; une épreuve remportée cette année par les frères Sarron (Dominique et Christian) associés au Japonais Nagai, assurant le premier succès de l'écurie Yamaha au Bol d'Or.

Natation

L'ombre d'un doute. 12 titres sur 16 possibles, 19 médailles et 5 records du monde... Les nageuses chinoises ont plané sur le championnat du monde de Rome, ne laissant que quelques miettes à leurs adversaires. On n'avait plus vu une telle domination depuis les grandes années de la natation féminine est-allemande. Aux Jeux de Barcelone, on pressentait cette évolution. Elle s'est confirmée avec éclat à Rome.

Mais les incroyables performances de ces jeunes filles (les nageuses chinoises présentes à Rome avaient entre 15 et 19 ans) ont relancé la polémique. Le spectre du dopage n'a pas quitté la piscine olympique de Rome. Et les soupçons ont très vite fait place aux accusations. 18 directeurs techniques nationaux se sont plaints de « la réémergence de l'usage abusif de drogues destinées à améliorer les performances, surtout dans les compétitions féminines ». Sans être citée nommément, la Chine était la seule visée. La Fédération internationale s'est engagée à multiplier à l'avenir les contrôles inopinés en Chine. C'est l'unique moyen de lutte efficace contre le dopage... et contre les rumeurs qui empoisonnent l'atmosphère.

La délégation chinoise s'est insurgée contre l'acte d'accusation dressé par ses adversaires. « Nos nageuses sont les meilleures car ce sont elles qui travaillent le plus, qui sont les plus concentrées sur la natation et qui sont le moins distraites par les tentations de la vie moderne », expliquait à Rome Yun Peng-Chen, le directeur technique chinois. À ce sujet, on peut difficilement le contredire. Vivant recluses dans des centres d'entraînement, les athlètes chinoises, qui ont le statut de militaires, nagent 8 heures par jour et ne sont autorisées à sortir de l'enceinte d'entraînement que tous les 15 jours et ce pour une durée de 3 heures. « Certaines le supportent, d'autres pas », confient les responsables chinois. Et si des lois antidopage existent, rien ne régit les conditions et les rythmes d'entraînement...

Ce championnat du monde a également marqué le déclin de la natation américaine (4 titres, contre 11 à Barcelone) tant chez les hommes que chez les femmes. L'échec des relais américains est de ce point de vue exemplaire. Le Russe Alexander Popov a confirmé qu'il était bien le nageur le plus rapide de la planète et l'Australien Kieren Perkins, le plus résistant.

Grâce à leurs individualités, les équipes hongroise, finlandaise et australienne ont brillamment tiré leur épingle du jeu. Ce n'est pas le cas d'une équipe de France très décevante, qui est repartie bredouille de Rome. À l'image de leur chef de file Frank Esposito, 6e seulement du 200 m papillon, les nageurs français sont restés au creux de la vague.

Championnat du monde
(Rome, 1-11 septembre)

Dames

50 m nage libre : 1. L. Jingyi (Chi.) 24″ 51 ; 2. N. Mesheryakova (Rus.) ; 3. A. Van Dyken (É-U).

100 m nage libre : 1. L. Jingyi (Chi.) 54″ 01 (record du monde) ; 2. L. Bin (Chi.) ; 3. F. Van Almsick (All.).

200 m nage libre : 1. F. Van Almsick (All.) 1′ 56″ 78 (record du monde) ; 2. L. Bin (Chi.) ; 3. C. Poll (Costa-R).

400 m nage libre : 1. Y. Aihua (Chi) 4′ 09″ 64 ; 2. C. Teuscher (E-U) ; 3. C. Poll (Costa-R).

800 m nage libre : 1. J. Evans (É-U) 8′ 29″ 85 ; 2. H. Lewis (Aus.) ; 3. B. Bennet (É-U).

100 m dos : 1. H. Cihong (Chi.) 1′ 0″ 57 ; 2. N. Zhivanevskaya (Rus.) ; 3. B. Bedford (É-U).

200 m dos : 1. H. Cihong (Chi.) 2′ 07″ 40 ; 2. K. Egerszegi (Hon.) ; 3. L. Vigarini (It.).

100 m brasse : 1. S. Riley (Aus.) 1′ 07″ 69 ; 2. D. Guohong (Chi.) ; 3. Y. Yuan (Chi.).