Journal de l'année Édition 1995 1995Éd. 1995

Sur le Vieux Continent, la finale à quatre du championnat d'Europe des clubs s'est circonscrite à un duel gréco-espagnol. Comme l'an passé avec Limoges, c'est l'outsider, la Joventud de Badalone, qui en est sorti vainqueur. Battus en quarts de finale par les Grecs du Panathinaikos, les Limougeauds ont perdu leur titre européen, mais ils ont conquis sur le plan national un 3e titre consécutif de champions de France, le 8e de leur histoire.

Au Mondial féminin de Sydney, les Brésiliennes ont imposé leur jeu vif et inspiré. L'équipe de France a pris une honorable 9e place.

Championnat de France

Finale : CSP Limoges b. O. Antibes 2 victoires à 0 (92-87 et 81-73).

Championnat d'Europe des Clubs
(Tel-Aviv, Israël, 19-21 avril)

Finale : Badalone (E) b. Olympiakos (Gr.) 59-57.

Demi-finales : Badalone b. Barcelone (E) 79-65 ; Olympiakos b. Panathinaikos (Gr.) 77-72.

Championnat du monde

Dames (Sydney, Australie, 2-12 juin)

Finale : Brésil b. Chine 96-87.

Finale pour la 3e place : États-Unis b. Australie 100-95.

Messieurs (Toronto, Canada, 4-14 août)

Finale : États-Unis b. Russie 137-91.

Finale pour la 3e place : Croatie b. Grèce 78-60.

Demi-finales : États-Unis b. Grèce 97-58 ; Russie b. Croatie 66-64.

Championnat américain (NBA)

Finale : Houston Rockets b. New York Knicks 4 victoires à 3.

Boxe

Pasteur, vétéran et champion du monde. L'Américain George Foreman est un boxeur hors norme. Le 5 novembre, à 45 ans et 10 mois, Big George (122 kg) a ravi la ceinture mondiale WBA-IBF des lourds à son compatriote Michael Moorer, de 18 ans son cadet. Le combat le plus fou de l'année. Foreman est redevenu champion du monde, 20 ans – presque jour pour jour – après avoir été détrôné par Mohammed Ali, à Kinshasa le 30 octobre 1974. Entre ces deux dates, le boxeur texan a vécu deux vies. La première est faite de luxure, de débauche et de quelques combats bidon. Sa deuxième vie, il l'entame le 17 mars 1977, après une défaite quelconque. À son retour dans les vestiaires, George Foreman se retrouve, dit-il, « nez à nez avec Jésus ». Il décide de jeter l'éponge et débute une nouvelle carrière : il troque ses habits de mauvais garçon contre un costume de pasteur ! Dans sa paroisse de Marshall au Texas, le révérend Foreman se consacre exclusivement aux âmes égarées. Jusqu'en 1987, année d'un retour sur les rings qui doit financer ses bonnes œuvres. Il accumule les victoires (24), force le respect de l'Amérique en faisant jeu égal avec Evander Holyfield, champion incontesté des lourds (1991), gagne encore quelques combats, en perd un dernier (1993) et retourne dans sa paroisse. Mais le démon de la boxe ne lâche pas le pasteur. Il contacte le promoteur Bob Arum, lequel flaire les dollars et organise ce désormais fameux championnat du monde contre Michael Moorer, le tenant du titre. Peu valorisant sur le plan pugilistique mais bigrement médiatique, donc très rentable.

La catégorie des poids lourds attend maintenant la sortie de prison en 1995 de Mike Tyson pour un duel Foreman-Tyson, déjà présenté comme le combat du siècle. « Iron » Mike a déjà prévenu son aîné : « Je pourrais sortir de prison un mardi et battre George Foreman le mercredi. » On le croit sur parole.

L'autre énorme surprise de l'année pugilistique, c'est la défaite de Julio Cesar Chavez, en janvier, contre l'Américain Frankie Randall. La première défaite du Mexicain en 91 combats.

Chavez a pris sa revanche (et a repris sa ceinture mondiale !) trois mois plus tard, mais la légende vivante de la catégorie des super-légers semble arriver en fin de règne.

Les grands combats de l'année

Super-légers WBC (Las Vegas, 29 janvier) : Frankie Randall (É-U) b. Julio Cesar Chavez (Mex.), aux points.

Moyens WBC (Las Vegas, 7 mai) : Gerald Mc Clellan (É-U) b. Julian Jackson (îles Vierges), par K-O à la 1re reprise.

Welters WBA (Levallois, 4 juin) : Ike Quartey (Gha.) b. Crisanto Espana (Ven.), par arrêt de l'arbitre à la 11e reprise.

Lourds WBC (Wembley, 24 septembre) : Oliver Mc Call (É-U) b. Lennox Lewis (G-B), par arrêt de l'arbitre à la 2e reprise.