Le carrossier Heuliez et l'équipementier Lebranchu doivent bientôt mettre en service une unité de fabrication de pièces embouties pour l'industrie automobile sur le pôle européen de développement (PED) de Longwy (Meurthe-et-Moselle). La production destinée principalement à PSA et à la Régie Renault assurera 200 emplois directs et 150 emplois induits, bienvenus dans cette région en crise qui, depuis 15 ans, a perdu plus de 25 000 emplois dans la sidérurgie. De plus, au cours de l'année, une entreprise allemande (fonderie d'aluminium) et une entreprise sud-coréenne (montage d'autoradios) se sont également installées dans la Région.

Le premier complexe agroalimentaire lorrain est né au début de l'année sur la zone industrielle de Ludres (Meurthe-et-Moselle). La laiterie Saint-Hubert (650 salariés, 230 millions de litres de lait traités par an), présidée par François Guillaume, ancien ministre de l'Agriculture, s'est associée à l'Union lorraine des producteurs de lait, qui fournira sa collecte, et aux Transports frigorifiques européens, qui distribueront la production.

Après avoir hésité entre la Sarre et la Lorraine, la société américaine Kimberley Clark a choisi Villey-Saint-Étienne (Meurthe-et-Moselle) pour installer son usine de fabrication d'ouate de cellulose (marque Kleenex). D'un montant d'un milliard de francs, cet investissement recevra une aide de l'État et des collectivités locales. L'usine, qui entrera en service en 1990, emploiera 300 salariés.

Douze ans après sa création (en 1977), la technopole de Nancy-Brabois peut afficher un bilan positif. Par sa taille, elle vient en troisième position après celles de Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes) et de Grenoble. 78 entreprises s'y sont installées, assurant 1 100 emplois de haute technicité et 10 000 emplois induits (services divers). Face à la technopole messine spécialisée dans les télécommunications, Nancy-Brabois-Innovation s'oriente vers l'informatique et la biotechnologie.

Le Big Bang Schtroumpfs a ouvert ses portes à Maizières-lès-Metz, près d'Hagondange (Meurthe-et-Moselle). L'inauguration officielle, le 9 mai, de ce parc d'attractions par Jacques Delors, président de la Commission des Communautés européennes, témoigne de la solidarité européenne à l'égard d'une région durement touchée par les mutations industrielles. Toutefois, avec 800 000 visiteurs en 1989, le parc n'a pas atteint son seuil d'équilibre fixé à 1,1 million d'entrées.

Midi-Pyrénées

La vallée du Touyre, avec ses 20 000 habitants, dont 9 000 à Lavelanet, fut et reste l'une des premières régions productrices de tissu laine ou cardé en Europe. En 1987, elle exportait encore 57 % de sa production. Le groupe Tissus André Roudière, racheté en 1987 par Chargeurs SA (Jérôme Seydoux), a annoncé le 3 avril la suppression de 745 emplois sur un effectif de 2 185 personnes. En compensation, deux entreprises textiles ont annoncé la création de 300 emplois près d'Albi (Tarn) : Fort de France (prêt-à-porter masculin), à Saint-Juéry, et TSA (Tee-shirts albigeois), au Garic.

Deux ans après la fermeture du puits de Tronquié, le gigantesque chantier de la mine ouverte de Carmaux (Tarn) a atteint les premières veines de charbon. L'extraction a commencé et doit atteindre 500 000 tonnes par an en 1992. Le charbon est destiné aux cimenteries locales, à la centrale thermique d'Albi et à la cokerie de Fos-sur-Mer.

Le contrat de plan État-Région portant sur la période 1989-1993 prévoit 2,25 milliards de francs (le tiers des dotations) pour l'aménagement du réseau routier régional : amélioration de la circulation sur les rocades de Toulouse, liaison autoroutière vers l'aéroport de Blagnac, aménagement de la RN 20 vers le col de Puymorens – dont le projet de tunnel entre la France et l'Espagne est maintenant définitivement arrêté.

Nord-Pas-de-Calais

La Région Nord-Pas-de-Calais rassemble encore le quart des salariés de l'industrie textile française et le dixième de ceux de la confection. Ces branches occupaient 125 000 personnes avant la guerre, et seulement 25 000 aujourd'hui. Le mouvement devrait se poursuivre si l'on en croit les plans de restructuration et les licenciements annoncés pendant l'été : 700 suppressions d'emplois à la Lainière de Roubaix (VEV-Prouvost), 164 chez Protemo (VEV-Prouvost), à Saint-Amand-les-Eaux, 360 aux Établissements Lepoutre (groupe Chargeurs de J. Seydoux), 200 chez Caulliez-Delaoutre, 700 en deux ans à cause de la liquidation du filateur Le Blan. La liste n'est pas limitative. La réduction des effectifs se fait au rythme de 10 % par an. Cette situation est le résultat d'un double phénomène : les pertes de marchés et l'amélioration de la productivité. La Lainière de Roubaix pâtit de la chute de la consommation de laine (de 40 à 50 % pour l'ensemble de l'Europe), due au fait que les femmes tricotent de moins en moins. En même temps, les importations de chandails, de chaussettes et d'autres articles entraînent une baisse de 25 % de la consommation de fils industriels. Le groupe Chargeurs a donc décidé de suivre une politique de recentrage vers le haut de gamme (pure laine) au détriment de la bonneterie (pantalons pour hommes). Pour mener à bien ces reconversions, les entreprises investissent beaucoup : 60 millions de francs chez Lepoutre, 50 millions à la Lainière. Mais, quand les Français réinvestissent 4 % de leur chiffre d'affaires, les Allemands et les Italiens, dont les charges sociales et les frais financiers sont moins élevés, en sont à 6 %. Le groupe Caulliez a toutefois dépensé 83 millions de francs pour construire une filature ultramoderne à Valenciennes. 30 % de son chiffre d'affaires ont été ainsi réinvestis dans l'année.