Du 2 au 11 août, s'est tenue à Baltimore (États-Unis) la XXe assemblée générale, réunissant plus de 2 000 participants. L'un des thèmes les plus fascinants abordés à cette occasion concernait la recherche de planètes à l'extérieur du système solaire. En se fondant sur une série d'observations étalées sur dix ans, une équipe du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, dirigée par David W. Latham, a annoncé la mise en évidence indirecte d'un compagnon obscur autour de l'étoile HD 114 762, une étoile du type du Soleil, située à 90 années-lumière. Ce compagnon graviterait en 84 jours autour de l'étoile (à peu près comme Mercure autour du Soleil) et sa masse pourrait être de l'ordre de 10 fois celle de Jupiter ; il s'agirait soit d'une naine brune (un avorton d'étoile), soit d'une planète géante. Une présomption d'autant plus forte qu'une autre équipe, animée par Michel Mayor, de l'observatoire de Genève, est parvenue aux mêmes conclusions.

À défaut de pouvoir encore certifier l'existence de planètes autour d'autres étoiles que le Soleil, les astronomes ont beaucoup progressé ces dernières années dans la connaissance de Pluton, l'ultime planète du système solaire. D'après les observations les plus récentes, son diamètre n'excède pas 2 300 km, mais elle est enveloppée d'une atmosphère de méthane qui s'étend au moins jusqu'à 3 200 km au-dessus de la surface. Son satellite, Charon, avec un diamètre de 1 200 km, offre des dimensions particulièrement importantes vis-à-vis de celles de la planète, les deux corps constituant un système double exceptionnel.

Philippe de La Cotardière

Espace

Clouée au sol depuis la dramatique explosion en vol de « Challenger », le 28 janvier 1986, la navette américaine est à nouveau opérationnelle ; mais une centaine de modifications majeures lui ont été apportées pour accroître la sécurité de l'équipage.

C'est une navette « Discovery » surqualifiée qui décolle de cap Canaveral le 29 septembre avec cinq astronautes vétérans à son bord. Au programme de cette 26e mission du « Shuttle » : le largage d'un gros satellite-relais de télécommunications, TDRS 3, et la réalisation d'une cinquantaine d'expériences, parmi lesquelles un important programme d'observation de la Terre. Le vol s'achève le 3 octobre. Aux États-Unis, son succès complet restaure la confiance en l'avenir des vols spatiaux pilotés.

Satisfaction aussi en URSS. La navette « Bourane » (tempête de neige), après une tentative de lancement avortée le 29 octobre par suite de défaillance d'un élément du pas de tir de Baïkonour, effectue avec succès son premier vol orbital le 15 novembre. Lancée, sans équipage, par la puissante fusée Energia (inaugurée en 1987 et dont c'est seulement le deuxième tir), elle accomplit deux révolutions autour de la Terre à 250 km d'altitude et revient atterrir de façon entièrement automatique sur une piste de 4,5 km de long spécialement aménagée, après un vol parfait de 205 minutes. Cette navette soviétique ressemble étonnamment à son homologue américaine : l'architecture générale et la configuration aérodynamique sont identiques ; mais, tandis que l'orbiteur du « Shuttle » dispose de trois puissants moteurs cryogéniques pour assurer sa propulsion au lancement, le vaisseau soviétique (d'une masse de 105 tonnes au décollage) est placé en orbite par le lanceur lourd Energia et n'est doté que de moteurs de manœuvres et de contrôle d'attitude. Désormais, les Soviétiques bénéficient d'un système de transport spatial autorisant soit des vols automatiques avec la fusée Energia utilisée seule, pour le lancement de grosses charges utiles, soit des vols habités avec le couple Energia-Bourane, pouvant emporter charge utile et équipage pour la desserte de stations orbitales.

En matière de vols habités, une nouvelle étape du programme soviétique est franchie avec le retour sur la Terre, le 21 décembre, des cosmonautes Moussa Manarov et Vladimir Titov. En séjournant exactement un an dans l'espace, ceux-ci ont battu le record établi en 1987 par leur compatriote Youri Romanenko, dont le maintien en orbite avait duré 326 jours. Manarov et Titov regagnent le sol en compagnie du Français Jean-Loup Chrétien, lancé 26 jours auparavant, avec Alexandre Volkov et Serguei Krikalev, chargés d'assurer la relève à bord de la station Mir. Jean-Loup Chrétien accomplit ainsi son deuxième vol spatial dans le cadre de la coopération franco-soviétique. Son vol est le plus long jamais réalisé dans l'espace par un spationaute autre que soviétique ou américain. À son programme figurent une série d'expériences biomédicales permettant d'étudier le comportement de l'organisme humain en apesanteur, mais aussi une sortie extravéhiculaire de six heures dix pour fixer et déployer hors de la station Mir une longue structure métallique en treillis.