La dégradation des formations végétales, l'appauvrissement de la faune et de la flore (en France, sur les 523 espèces de vertébrés supérieurs répertoriés au début du xxe siècle, 22 ont disparu et 248 sont menacées et près de 50 p. 100 des espèces végétales n'existent plus) ne peuvent être imputés aux seules pollutions. L'exploitation forestière (11 millions d'hectares de forêt tropicale disparaissent chaque année), les feux de forêts, les ennemis biologiques des arbres (insectes, parasites et virus), la conquête de nouvelles terres de culture, l'érosion des sols sont autant d'atteintes à notre environnement et à la qualité de la vie sur la planète Terre.

Philippe C. Chamard

Biologie

Taureaux ou vaches à la demande, les éleveurs de bovins pourront bientôt choisir le sexe de l'animal à naître en utilisant une technique mise au point cette année grâce à la collaboration de plusieurs laboratoires français. Après dix-huit mois d'efforts conjugués, en effet, des généticiens, des embryologistes et des biologistes de l'INRA, de l'Institut Pasteur et du Commissariat à l'énergie atomique ont réalisé une sonde d'ADN. Un petit morceau de chromosome permet de différencier des embryons à un stade très précoce de développement, en fonction de leur sexe. La sonde est capable de reconnaître de manière spécifique le chromosome Y que seuls possèdent les individus mâles.

Cette découverte devrait améliorer considérablement les performances de la sélection bovine. À l'heure actuelle, le schéma de reproduction auquel on recourt le plus fréquemment passe par une série d'étapes. C'est d'abord l'insémination artificielle par un bon reproducteur de vaches donneuses sélectionnées, la reproduction hors des voies génitales étant très difficile chez les bovins. Ensuite, le prélèvement. Puis, les embryons sont congelés et conservés avant une réimplantation dans une vache porteuse, lorsque les éleveurs le souhaitent ou que le marché l'impose. Désormais, il devient possible de choisir l'embryon à réimplanter, non seulement en fonction des caractéristiques génétiques de ses parents mais aussi en fonction de son sexe. L'opération est avantageuse sur le plan économique si l'on n'est intéressé que par les vaches laitières ou, au contraire, si l'on cherche à obtenir un reproducteur. Les scientifiques songent désormais à adapter cette technique à la sélection ovine et chevaline.

Il est évident dès aujourd'hui qu'elle sera aussi applicable un jour à l'embryon humain. Ce constat pose de graves problèmes éthiques (la Bioéthique : maîtriser des pouvoirs neufs, éd. 1986).

Isabelle Trocheris

Médecine

Prix Nobel 1986

Le prix Nobel de médecine et de physiologie a été attribué au professeur Rita Levi-Montalcini de l'Institut de biologie cellulaire de Rome et au professeur Stanley Cohen de l'Université Vanderbilt de Nashville (États-Unis). Il couronne la découverte par ces deux chercheurs des facteurs de croissance indispensables au développement des cellules, et plus spécialement des cellules nerveuses et des cellules épidermiques.

Madame Rita Levi-Montalcini, a isolé, en collaboration avec Stanley Cohen, le NGF (Nervous Growth Factor) facteur de croissance nerveux. Stanley Cohen a isolé l'EGF (Epidermal Growth Factor), facteur de croissance épidermique. Ont été isolés ultérieurement d'autres facteurs de croissance tissulaires : le FGF (Fibroblaste Growth Factor) et le PDGF (Plaquet Derivated Growth Factor).

Les facteurs de croissance sont des protéines de poids moléculaire élevé (13 000 pour le NGF), formées par l'enchaînement d'une soixantaine d'acides aminés qui agissent comme messagers chimiques dans la croissance, la survie, la division et la différenciation des cellules.

Le NGF, dont la localisation génique est identifiée sur le chromosome no 1, a été purifié à partir des tissus nerveux de la souris. Sa responsabilité a été envisagée en particulier pour la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer (démence présénile).

Il possède une puissante action cicatrisante sur de nombreux tissus, en particulier sur la peau, la cornée et la muqueuse de l'estomac.