Le virus LAV/HTVL3 est-il le virus du Sida ? Le virus a été isolé des lymphocytes des malades atteints du Sida ; il a un lymphotropisme T et se réplique exclusivement sur les lymphocytes T ; le sérum des malades atteints du Sida contient des anticorps dirigés contre ce virus. Néanmoins, l'inoculation du virus aux animaux ne permet pas de reproduire la maladie de façon probante. L'inoculation faite à des chimpanzés par des auteurs américains en 1984 n'est pas concluante en raison d'une maladie très semblable chez les singes (SAIDS).

Jusqu'à nouvel ordre, le virus d'Epstein-Barr, retrouvé dans les cellules des malades atteints du lymphome de Burkitt ou du cancer rhino-pharyngé des Cantonais, est considéré comme étant le virus « associé » à ces tumeurs. Il se peut que le virus LAV/HTLV3 soit l'agent de l'infection primaire, mais que les autres virus retrouvés fréquemment chez les homosexuels et les malades atteints du Sida (cytomegalovirus, virus d'Epstein-Barr, virus de l'hépatite B, adénovirus), ou d'autres virus ou éléments non encore identifiés, jouent un rôle de cofacteur dans le développement et l'entretien du syndrome.

Origine du Sida

On peut se demander pourquoi un agent pathogène a attendu 1978 pour se manifester, et avec quelle virulence ! Le cas de l'apparition d'un agent pathogène nouveau n'est pas exceptionnel. Il s'est présenté aux États-Unis en 1976. Au cours d'un congrès d'anciens combattants (membres de l'American Légion) réunis à Philadelphie, plusieurs centaines de participants furent frappés par une maladie pulmonaire inexplicable d'évolution foudroyante. Malgré les traitements intensifs, il y eut des dizaines de morts. Cette maladie nouvelle fut (et reste) appelée la maladie du légionnaire (comme le Sida fut initialement appelé le gay syndrome). Une gigantesque enquête épidémiologique devait aboutir l'année suivante à la découverte de l'agent responsable, une bactérie (transmise peut-être par les canalisations d'air conditionné) qu'on nomma Legionella pneumophila. Elle était totalement inconnue à ce jour.

Il se peut aussi qu'un agent pathogène vienne d'ailleurs, d'un autre continent. Ainsi, on admet généralement que le tréponème agent de la syphilis a été ramené d'Amérique en Europe en 1443 par les compagnons de Christophe Colomb, et que c'est plus précisément en 1495, lors de la chute de Naples, assiégée par une soldatesque réunissant toutes les nationalités, que la maladie s'est étendue à l'Europe sous ses différents noms : mal napolitain, mal français, mal castillan, mal portugais, mal des Allemands, etc.

De même, on a supposé qu'un virus largement répandu en Afrique (ont été incriminés, entre autres, celui de la fièvre porcine africaine [VFPA], du Zaïre, ou celui des singes verts de l'Ouganda [ces derniers étant déjà impliqués dans une autre maladie virale, la fièvre de Marburg]) aurait été ramené d'Afrique en Haïti, puis de là aux États-Unis, où il aurait subi des mutations. L'hypothèse africaine n'est qu'une hypothèse parmi d'autres. À l'heure actuelle, le Sida appelle beaucoup plus de questions qu'il ne fournit de réponses.

Transmission sexuelle

Les premiers cas de Sida concernaient exclusivement les homosexuels. Actuellement la proportion des homosexuels parmi les malades est de 73 %. Si l'on excepte les contaminations par voie sanguine (toxicomanes, hémophiles, transfusés) pour ne retenir que la seule voie sexuelle, elle est de 90 %.

On a avancé que certains homosexuels ont des rapports nombreux avec de multiples partenaires et qu'ils s'exposent ainsi davantage à la contagion. Mais il y a beaucoup d'hétérosexuels qui ont des rapports nombreux avec de multiples partenaires, et ils ne contractent pas le Sida. En fait, la question n'est pas : « Pourquoi les homosexuels et pas les autres ? », mais : « Pourquoi les homosexuels et pas les femmes ? »

La transmission du Sida se fait par deux liquides organiques riche en lymphocytes : le sang et le sperme. Un hétérosexuel est donc exclu du risque de contamination sexuelle. Ce sont les femmes qui devraient être atteintes au premier chef et accessoirement les homosexuels (qui sont, quand même, beaucoup moins nombreux). Or il n'en est rien.