On a surtout créé (+ 29,2 %) de « grandes » entreprises, c'est-à-dire des entreprises dont le capital social à la création se situe entre 100 000 F et 1 million de F.

Source : le Monde.

Europe industrielle

Malgré l'échec du sommet d'Athènes, d'autant plus net qu'il suivait la réunion prometteuse de Stuttgart, l'Europe de la seconde génération est à la recherche d'un nouveau souffle. « Quelle sera la sévérité des générations à venir si elles devaient constater qu'à l'un des moments les plus décisifs de son histoire l'Europe n'a pu faire autre chose que de s'enliser dans des controverses budgétaires et sur la façon d'organiser « le preste retour » des contributions nationales ? » Telle est la question finale du mémorandum français soumis par Paris aux membres de la Communauté.

Aussi, la France avance-t-elle six propositions pour une Europe industrielle.

Coopérer dans la recherche

Nouveaux grands projets communs : les nouvelles générations de circuits intégrés, de communication téléphonique, les futurs lanceurs spatiaux, les nouveaux satellites de télécommunication ou de télévision, l'exploitation des océans, les énergies nouvelles. Autre point fort : encourager financièrement les coopérations entre firmes européennes en matière de R et D et se donner pour objectif qu'au moins un chercheur sur deux séjourne, au cours de sa formation ou durant son activité, dans un autre pays européen.

Des normes européennes et des marchés publics ouverts

Un bureau européen de normalisation, financé par les industriels, serait chargé d'harmoniser l'action des organismes nationaux. Quant à la pratique des marchés publics, qui constitue une forme majeure de protectionnisme, elle pourrait être progressivement surmontée à condition que l'ouverture des marchés publics soit réservée aux producteurs communautaires.

Une politique commerciale commune

La politique commerciale de la Communauté doit concourir à la nouvelle stratégie industrielle en facilitant la naissance et le premier développement d'industries porteuses d'avenir, en limitant les abus qui, en réalité, ne sont que l'assemblage de produits importés, en se dotant d'instruments comparables à ceux utilisés par le Japon et les États-Unis. Une approche commune des investissements des pays extérieurs serait souhaitable.

Favoriser les alliances entre firmes européennes

Le risque de concentration excessive doit être apprécié au regard de l'espace économique communautaire et non dans le cadre de chaque État. Les fusions ou les groupements doivent être rendus moins coûteux. Les aides communautaires pourraient être accordées en priorité aux entreprises européennes qui se regroupent ou conduisent des projets communs.

Élargir les modes d'intervention de la Communauté

Les aides et les facilités d'emprunt-prêt de la Communauté devraient être élargies pour accompagner les efforts d'innovation technologique et de coopération industrielle. L'intervention d'agences européennes spécialisées devrait être envisagée surtout lorsque certains membres de la CEE, après avoir approuvé l'action dans un secteur déterminé, n'estiment pas nécessaire d'y participer.

Des infrastructures européennes

La réalisation de certains grands projets d'infrastructure porteurs de développement pour la Communauté faciliterait et multiplierait les liaisons et les échanges. Quelques exemples : le tunnel sous la Manche, le TGV européen, des liaisons intereuropéennes de fibres optiques, les réseaux de banques de données...

Source : 30 jours d'Europe.

Extrême droite

Jean-Marie Le Pen n'a fait gagner à ses fidèles que quelques sièges de conseillers municipaux, mais déjà on parle de ses victoires. Ancien député, élu en 1956 sous la bannière de Pierre Poujade, ce Breton de cinquante-cinq ans, bien installé à la Trinité-sur-Mer, s'est toujours réclamé des forces nationalistes de l'extrême droite. Près de trente ans après son éphémère passage au Palais-Bourbon, il s'attaque, avec son Front national, à l'immigration, à la délinquance, à la peur dans les villes. S'il reprend le slogan des ligues factieuses des années 30 (la France aux Français), il rejette toutes les accusations de racisme. Faut-il craindre une résurgence des démons qu'il a choisi d'incarner ? À se tenir aux seules réalités, il a atteint, en 1983, 11,26 % des voix aux municipales de mars à Paris (XXe arrondissement), 17 % à Dreux en septembre, 9,37 % à Aulnay en novembre et encore 11,26 % le 11 décembre dans le Morbihan, lors d'une législative partielle. Force d'appoint lors d'un second tour, les voix de Jean-Marie Le Pen apparaissent bien empoisonnées à certains milieux de l'opposition, qui s'accordent, comme Simone Veil, à les rejeter.