L'intention de la Commission européenne de limiter le courant de produits agricoles que les États-Unis exportent annuellement vers la Communauté, pour environ 8 milliards de dollars, a aggravé les tensions entre les deux parties. Le Congrès américain pourrait riposter par la création d'une trésorerie destinée à brader sur les marchés mondiaux les excédents américains de produits laitiers. Cette hypothèse aurait des conséquences extrêmement sérieuses pour la PAC.

Giles Merritt, 30 jours d'Europe.

Régions (inégalités entre les)

Pour la première fois, l'INSEE a publié des statistiques sur la répartition régionale du produit intérieur brut (PIB) et du revenu des ménages. Cette répartition est très inégalitaire puisque l'Île-de-France contribue pour plus de 25 % au PIB national, suivie par Rhône-Alpes (9 %), tandis que le Limousin avec 1 % est en fin de liste.

Si l'on prend le critère du produit régional par habitant, l'Île-de-France reste en tête à un niveau qui atteint presque le double de celui des régions les moins riches, Limousin et Languedoc-Roussillon.

L'Île-de-France est, de très loin, le principal pôle industriel français, mais sa vocation est d'abord tertiaire (bureaux, recherche, laboratoires) puisque ce secteur contribue pour plus de 60 % au PIB régional.

Les régions où le secteur secondaire est le plus développé sont soit les vieilles régions industrielles du Nord-Est, soit des régions de décentralisation des établissements parisiens (la Haute-Normandie, le Centre, la Picardie), soit des régions ayant un appareil productif dominé par une activité essentielle (la Franche-Comté avec l'automobile, l'Auvergne avec le caoutchouc).

En prenant le critère des revenus par habitant, l'Île-de-France est à 71,095 F et le Nord-Pas-de-Calais à 47,978 F.

Reprise

La reprise apparue en 1983 aux États-Unis existe désormais dans la plupart des pays industrialisés, indique l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui vient d'établir ses perspectives économiques pour les prochains dix-huit mois (année 1984 et premier semestre 1985). Bien engagée outre-Atlantique et au Japon, cette reprise risque d'être plus limitée, voire plus fragile, en Europe.

– Aux États-Unis, où la reprise a été la plus vive, le taux de croissance devrait se maintenir aux environs de 5 % en 1984 et de 3 % sur les dix premiers mois de 1983, après avoir crû de 9,7 % au deuxième trimestre et de 7,6 % au troisième trimestre 1983. Les experts de l'Organisation prévoient que le déficit des paiements courants pourrait passer de 35 milliards en 1984, tandis que le déficit budgétaire s'établirait à 190 milliards de dollars en 1984 contre 180 milliards en 1983.

– Au Japon, la forte poussée des exportations devrait tirer la croissance en même temps que se redresserait la progression de la demande intérieure, grâce aux mesures de relance annoncées en octobre. Le PNB réel augmenterait de 4 % en 1984 (après 3 % en 1983) et de 3 % en rythme annuel au premier semestre 1985.

– En Allemagne fédérale, la reprise envisagée pour les dix-huit mois à venir resterait relativement modeste (2 % en 1984, 2,2 % au premier semestre 1985). Elle serait donc insuffisante pour enrayer la montée du chômage. L'activité économique dépendra des exportations, appelées à compenser la faiblesse de la demande intérieure.

– En France, l'OCDE indique que « le processus de réajustement amorcé au second semestre 1983 devrait se poursuivre en 1984, compte tenu du caractère restrictif de la politique économique ». La demande intérieure devrait diminuer, mais le décalage entre le cycle conjoncturel de la France et celui de ses principaux partenaires devrait permettre de dégager un léger excédent de la balance des paiements courants. Pour ce qui est de l'inflation, les experts de l'OCDE estiment que la hausse des prix à la consommation pourrait être ramenée à 7,2 % en 1984 en moyenne annuelle (après 9,2 % en 1983) et à 6 % en rythme annuel au cours du premier semestre 1985.