Yvonne Rebeyrol

La guerre du golfe

6 février : Téhéran annonce une nouvelle offensive iranienne dans la région de Fakkeh, au nord du Khouzistan, à une centaine de kilomètres au sud de Dezfoul. Cette opération baptisée Aurore est présentée comme la première étape d'une offensive de grande envergure qui mettra fin à la guerre.

9 février : Téhéran affirme avoir pris le contrôle de 300 km2 de territoires situés aussi bien en Iran qu'en Iraq.

23 février : Kamal Kharazi, membre du conseil supérieur de défense iranien, affirme que la superficie des territoires encore occupés par l'Iraq s'élève à quelque 600 km2, les deux principales poches iraqiennes étant situées dans la région de Mehran, au centre du front et à Naft-e-Chahr, au nord près de Qasr-é-Chirine. Quant à l'Iran, il contrôle 400 km2 de territoires iraqiens, à la suite de percées réalisées depuis juillet 1982.

10 avril : Les Iraqiens annoncent une nouvelle offensive contre le territoire iraqien dans la région de Missan, à 300 km au sud-est de Bagdad, sur un front de 30 km. Les forces iraniennes occupent dans ce secteur, depuis le début de février, une poche d'environ 300 km2 à l'intérieur de l'Iraq.

13 avril : Les Iraqiens réussissent à stopper l'offensive iranienne dans la région de Missan. Ils bombardent un nouveau champ pétrolier off-shore, Ardeshir, situé non loin de celui de Nowrouz, d'où 2 000 barils de pétrole s'échappent chaque jour depuis le 2 mars, à la suite d'une première attaque iraqienne.

15 avril : Téhéran affirme avoir effectué une percée limitée en Iraq, la 5e depuis juillet 1982, pour prendre le contrôle d'une région stratégique frontalière. Pour Téhéran, plus de 150 km2 en Iran et 30 km2 en Iraq au total ont été libérés, au cours de cinq journées de combats. La zone des combats, la chaîne des monts Hamrein, frontière naturelle entre les plaines d'Iran et d'Iraq, à une soixantaine de km à l'est de la ville iraqienne d'Al Amarah, recèle des puits de pétrole, dont certains étaient exploités en commun par les deux pays avant la guerre.

7 mai : La marée noire, provoquée par le brut qui s'échappe depuis plus de deux mois du champ iranien de Nowrouz, risque d'atteindre des proportions catastrophiques pour les pays riverains du Golfe. L'antagonisme entre Bagdad et Téhéran rend en effet impossible toute mesure pour colmater les puits. L'Iran se déclare prêt à envisager une telle opération à condition que Bagdad garantisse qu'il n'attaquera pas les équipes de secours. L'Iraq pour sa part exige au préalable un cessez-le-feu sous contrôle international.

22 juillet : Une nouvelle offensive Aurore II permet à l'armée iranienne de pénétrer dans le nord de l'Iraq et de s'emparer du poste militaire de Hadj Omran, situé en territoire kurde iraqien, à 6 km environ de la ville frontière iranienne de Piranchahr. Le mont du Roi, qui surplombe le site de Hadj Omran et qui servait à l'artillerie iraqienne pour bombarder l'Iran, tombe également aux mains des Iraniens. Ainsi se trouve créé au nord un quatrième théâtre d'opérations après ceux de Basra (sud), de Missan (sud-est) et de Mandali (centre). L'objectif de l'opération Aurore II est, selon Téhéran, d'occuper les positions du Kurdistan iraqien utilisées comme bases de repli et d'attaque par les Kurdes d'Iran, avec la complicité de Bagdad.

29 juillet : Les Iraniens lancent une offensive dans le secteur central du front. Cette opération, appelée Aurore III, permet la conquête de trois hauteurs et de deux postes frontaliers, près de la ville iranienne de Mehran à 150 km à l'est de Bagdad.

18 août : Selon une estimation fournie par le Département d'État américain, au moins 175 000 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre opposant l'Iran à l'Iraq.

19 octobre : Le front septentrional, particulièrement actif lors de l'offensive iranienne du 22 juillet, s'embrase de nouveau avec une nouvelle opération militaire Aurore IV, lancée par les forces de Téhéran autour de la localité frontalière de Penjwin au nord-est de la province kurde d'Iraq, à 500 kilomètres environ de Bagdad.