Malgré le taux élevé d'abstentions (40 %), qui croît régulièrement à chaque scrutin, le gouvernement du président José Lopez Portillo peut se targuer d'avoir passé avec succès ce test politique.

C'est un avantage dont il tire profit pour élargir le décret d'amnistie. Dans un communiqué publié en août 1979, le ministère de l'Intérieur précise que les 1 539 personnes amnistiées jusqu'à cette date sont pour la plupart des paysans qui avaient été accusés d'avoir occupé illégalement des terres. Trente militants du Comité national indépendant pour les prisonniers n'acceptent pas les explications officielles. Ils occupent pendant une semaine l'ambassade de Suisse à Mexico, pour réclamer une application « inconditionnelle » de l'amnistie dont ont été exclus quelque 150 détenus politiques accusés de crimes de sang. Ils réclament en outre qu'il soit mis fin aux entraves bureaucratiques qui bloquent le retour de 45 exilés, et ils exigent des informations sur le sort de 533 disparus depuis 1974.

En février 1980, nouvelles occupations d'ambassade (Belgique et Danemark) par des militants du Front national démocratique populaire. Les locaux sont évacués sans heurt au bout de six jours.

Richesse

Malgré des incidents de parcours, le président Lopez Portillo est satisfait de la réforme politique mise en route sous son gouvernement.

Économiste rigoureux, considéré comme un expert des questions monétaires, le chef de l'État mexicain est convaincu que le désordre économique mondial exacerbe les tensions sociales. « Les pays occidentaux se trompent, déclare-t-il, s'ils croient que les peuples qui se trouvent dans leur orbite se satisfont avec la liberté entre guillemets. » Autant de raisons pour lui de féliciter les nouveaux dirigeants nicaraguayens d'avoir réussi la troisième véritable révolution en Amérique latine, après le Mexique et Cuba.

Lors de sa visite officielle en France, en mai 1980, le président Lopez Portillo réaffirme la volonté d'indépendance de son pays. Avec des réserves en pétrole bien plus importantes qu'on ne le supposait (50 milliards de barils), le Mexique est assuré de détenir une richesse naturelle qui le placera au premier rang des pays producteurs dans les années qui viennent. D'ores et déjà, avec une production de 2,75 millions de barils par jour en 1980, il entend se libérer de l'emprise économique américaine. Les conséquences en seront importantes en Amérique centrale et dans les Caraïbes.

420 000 t de pétrole déversées en mer

Le 23 mars, à onze heures du soir, les ingénieurs de la compagnie Petroleos Mexicanos (PEMEX) parviennent à colmater le puits Ixtoc One, dans la baie de Campeche. Il leur aura fallu presque dix mois pour mettre fin à l'une des plus grandes catastrophes pétrolières de l'histoire. C'est le 3 juin 1979 que l'accident se produit, le blow out, dans le langage technique. Sous une formidable pression, du gaz et du pétrole remontent brusquement à la surface. Une étincelle provoque l'explosion. La torchère, haute de 10 mètres et large de 40, brûle dès lors continuellement sur les flots, à une centaine de kilomètres de la côte mexicaine. Au total, plus de 420 000 t de pétrole se déversent dans la mer. Une partie a été dissoute par des produits chimiques, le reste a été entraîné par les courants vers le Mexique et les États-Unis. La PEMEX estime qu'elle a dépensé plus de 130 millions de dollars dans cette opération de sauvetage.

Nicaragua

Managua. 2 400 000. 16. *3,4 %.
Économie. PIB (77) : 967. Productions (77) : A 23 + I 26 + S 51. Énerg. (76) : 478. CE (77) : 28 %.
Transports. (*77) : 19 M pass./km, 11 Mt/km. (*73) : 32 000 + 20 000. (77) : 77 M pass./km.
Information. (75) : 7 quotidiens ; tirage global : *91 000. (75) : *126 000. (76) : *90 000. (77) : 43 000.
Santé. (76) : 1 356. Mté inf. (77) : 37.
Éducation. Prim. (75) : 339 300. Sec. et techn. (73) : *63 000. Sup. (72) : 12 519.
Armée.  : 8 300.
Institutions. Indépendant en 1838. République. Constitution de 1950 abrogée en septembre 1971. L'État est dirigé, depuis le 18 juillet 1979, par une junte de reconstruction nationale, mise en place après la démission de Francisco Urcuyo Mariano, président intérimaire qui succède au général Anastasio Somoza Debayle contraint de se retirer le 17 juillet 1979, après la victoire des sandinistes.

Les sandinistes consolident leurs assises

En s'envolant pour la Floride, le 7 juillet 1979, après avoir donné sa démission dans la nuit, Anastasio Somoza consacre son échec définitif. Il a été vaincu par le Front sandiniste, qui livre ses dernières batailles militaires, qui a constitué une junte de reconstruction nationale et qui n'entend partager le pouvoir qu'avec ses alliés dans la lutte contre la dictature.