Soucieux de disposer d'une équipe gouvernementale aussi homogène que possible, le chef de l'État mauritanien met à profit deux remaniements pour procéder à une réduction du nombre des portefeuilles ministériels. Le 4 août 1977, le nombre des ministères passe de 28 à 17, et, le 25 janvier 1978, quelques jours après que le troisième congrès du parti unique a ratifié sans réserve la politique présidentielle, il est à nouveau réduit, passant de 17 à 13 membres.

Mozambique

Maputo. 9 440 000. 12. 2,3 %.
Économie. PIB (70) : 228. Énerg. (*75) : 186. C. E. (70) : 8 %.
Transports. (73) : 396 M pass./km, 3 400 Mt/km. (72) : 89 300 + 21 500.
Information. (74) : 3 quotidiens ; tirage global : 47 000. (74) : 176 000. (73) : 1 000. (71) : 19 500 fauteuils ; fréquentation : 3,2 M. (74) : 56 000.
Santé. (71) : 510.
Éducation. (72). Prim. : 577 997. Sec. et techn. : 54 650. Sup. : 2 621.
Institutions. État indépendant le 25 juin 1975 (ancienne colonie portugaise). Constitution du 25 juin 1975. Chef de l'État : Samora Moïses Machel.

Niger

Niamey. 4 730 000. 4. 2,7 %.
Économie. PIB (70) : 90. Énerg. (*75) : 35. C. E. (70) : 11 %.
Transports. (74) : 8 000 + 9 100.
Information. (74) : 2 quotidiens. (70) : *145 000. (70) : 3 800 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (75) : 5 000.
Santé. (74) : 109.
Éducation. (74). Prim. : 120 984. Sec. et techn. : 12 333. Sup. : 357.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Chef de l'État, avec le titre de président du Conseil militaire suprême : lieutenant-colonel Seyni Kountche qui évince le président Diori Hamani par un coup d'État, le 15 avril 1974.

Nigeria

Lagos. 80 000 000. 69. 2,7 %.
Économie. PIB (73) : 223. Production (73) : G 125. Énerg. (*75) 90. C. E. (73) : 25 %.
Transports. (74) : 785 M pass./km, 972 Mt/km. (73) : *150 000 + *82 000.  : 182 000 tjb. (75) : 260 M pass./km.
Information. (74) : 12 quotidiens ; tirage global : 660 000. (74) : *5 000 000. (74) : *110 000. (74) : *60 000 fauteuils ; fréquentation : *30 M. (74) : 111 000.
Santé. (73) : 2 343.
Éducation. Prim (74) : *4 368 800. Sec. et techn. (74) : 544 520. Sup. (74) : 23 228.
Institutions. État fédéral indépendant le 1er octobre 1960. République proclamée le 1er octobre 1963. Nouvelle Constitution en préparation. Président du Conseil militaire supérieur : général Olusegun Obasanjo ; succède au général Murtala Ramat Mohammed, tué lors d'une tentative de coup d'État le 13 février 1976. Le général Mohammed avait renversé le général Yakubu Gowon le 29 juillet 1975.

Une diplomatie panafricaine

Les dirigeants de la Fédération déploient une activité diplomatique considérable, à la mesure pourrait-on dire du poids démographique et économique du pays. Citoyens du sixième État producteur de pétrole du monde, les 80 millions de Nigérians sont gouvernés par une junte dont les membres veulent que leur pays soit le plus écouté du continent noir. Conscients de ce qu'un Africain sur quatre est nigérian, ils entendent être les interlocuteurs de l'ensemble de l'Afrique auprès des États-Unis et faire prévaloir leurs vues pour le règlement des conflits interafricains.

Rencontres

Le général Obasanjo est reçu en visite officielle à Washington en octobre 1977 et, en avril 1978, il reçoit à son tour Jimmy Carter à Lagos. Membres l'un et l'autre de l'Église baptiste, les deux hommes dialoguent sans complexes, le second mettant en avant le fait qu'il préside aux destinées des 30 millions de Noirs africains. Sur la Namibie et l'Afrique du Sud, les deux chefs d'État sont à peu près d'accord et estiment indispensable d'amener les dirigeants de Pretoria à récipiscence, le rapprochement avec l'Amérique de J. Carter n'altère en rien la politique nigériane de non-alignement et, en novembre, le général Garba, chef de la diplomatie fédérale, se rend à Moscou.

Louis de Guiringaud se rend en visite officielle à Lagos, en mars 1978. L'accueil est mitigé et la presse locale mène une campagne férocement anti-française, dénonçant les interventions militaires au Zaïre, au Tchad et au Sahara occidental, ainsi que les ventes d'armes à l'Afrique du Sud. Mais, au bout de 24 heures, l'atmosphère se dégèle et le ministre français des Affaires étrangères rencontre une compréhension certaine auprès de ses interlocuteurs. Quatre grandes questions figurent au centre des entretiens : la coopération, très embryonnaire puisqu'en dépit des importants besoins du Nigeria dans ce domaine, la France n'entretient que 53 coopérants dans le pays ; la Rhodésie à propos de laquelle Français et Nigérians condamnent sans appel le projet du règlement interne de Ian Smith ; la Corne orientale, où la détérioration de la situation inquiète autant Paris que Lagos ; l'affaire Masse, du nom du jeune voyageur français pris en otage le 18 janvier 1978 par des éléments armés tchadiens en rébellion contre le gouvernement de N'Djamena, en même temps que le Suisse Kümmerling — affaire heureusement dénouée, grâce au concours de Lagos, par la remise en liberté des otages le 14 avril.

France

Dans le domaine commercial, la France et le Nigeria ne cessent d'intensifier leurs relations. La capacité quotidienne de production des usines Peugeot de Kaduna (reliées par un pont aérien permanent avec Satolas) passe de 160 à 220 véhicules. La France absorbe 11 % des exportations du Nigeria (dont 94 % en pétrole brut, grâce notamment à une baisse volontaire de 15 cents de baril décidée par Lagos en avril pour lutter contre la concurrence du brut de la mer du Nord) et fournit 8,3 % des importations de la Fédération. L'armée nigériane, en cours de réorganisation, passe d'importantes commandes de matériels en France, dont celle de trois canonnières lance-missiles aux chantiers de Cherbourg.

Médiation

À la pointe du combat contre le régime sud-africain, Lagos accueille, en août 1977, la conférence contre l'arpartheid organisée sous l'égide de l'ONU. Médiateurs entre la Rhodésie et l'Éthiopie, en avril, dans la guerre de l'Ogaden, les Nigérians s'entremettent également dans le conflit entre le Tchad et la Libye. Infatigable commis voyageur, le colonel Garba va d'une capitale africaine à l'autre, partout où le général Obasanjo pense que le Nigeria peut valablement revendiquer un rôle à jouer. On parle, avec de plus en plus d'insistance à Lagos, tant de la nécessité de transférer le siège de l'OUA d'Addis-Abeba dans la capitale nigériane que de l'intérêt qu'il y aurait à créer une force d'intervention commune propre à l'organisation panafricaine.