Réunis à Maputo le 22 septembre 1977, puis fin mars 1978 à Dar-es-Salaam, les chefs des pays de « la ligne » s'en tiennent à leur politique de soutien inconditionnel aux maquisards du Front patriotique de Mugabe et Nkomo.

Ni la rencontre Smith-Kaunda de Lusaka à l'automne 1977, ni le voyage de Jimmy Carter à Lagos et à Monrovia en avril, ni les navettes de Owen et C. Vance entre les diverses capitales d'Afrique australe, Londres et Washington ne permettent de venir à bout de l'intransigeance de Ian Smith, d'une part, de ceux qui combattent sur le terrain, d'autre part.

La situation est devenue très dangereuse en brousse pour les Européens, soumis à des raids fréquents des guérilleros nationalistes. Le 6 août 1977, le terrorisme urbain fait même une éphémère apparition à Salisbury, où un attentat dans un grand magasin fait 12 tués et 73 blessés.

À l'extérieur des grandes agglomérations, les forces de l'ordre, pourtant bien entraînées et armées, contrôlent de plus en plus mal les campagnes. Les combattants noirs n'épargnent ni les missionnaires ni les représentants de la Croix-Rouge (2 sont tués en mai 1978).

De leur côté, les soldats rhodésiens mènent de terribles raids répressifs ; en vertu du droit de suite, ils pénètrent même en territoire mozambicain. 1 200 guérilleros rhodésiens (civils réfugiés, disent les nationalistes) sont tués, en novembre 1977, à Chimoio et à Tembue, localités situées à 130 et 200 kilomètres à l'intérieur du Mozambique.

Le 7 mars 1978, c'est en invoquant encore le droit de suite que l'armée rhodésienne tue 39 personnes en territoire Zambien.

En Rhodésie même, civils et maquisards noirs tombent indistinctement sous les balles des militaires : 50, le 13 mai, dans la région de Gutu « pour non-respect du couvre-feu » (105, disent les nationalistes) ; 22 civils, le 10 juin, à Mashonganyika, non loin de la capitale.

Rwanda

Kigali. 4 290 000. 162. 2,7 %.
Économie. PIB (74) : 75. Production (74) : G 106. Énerg. (*75) : 14. C. E. (74) : 12 %.
Transports. (*75) : 6 500 + 4 800.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 200. (74) : *133 000. (75) : 1 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (75) : 3 000.
Santé. (74) : 77. Mté inf. (70) : 133.
Éducation. (74). Prim. : 386 719. Sec. et techn. : 11 227. Sup. : 1 023.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République (28 janvier 1961). Constitution de 1962 instituant un régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : général Juvénal Habyarimana, auteur du coup d'État militaire qui renverse, le 5 juillet 1973, Grégoire Kayibanda.

São Tomé et Principe

São Tomé. 80 000. 82. 1,7 %.
Économie. Énerg. (*75) : 102.
Transports. (73) : 1 600 + 400.
Information. (74) : 7 500. (72) : 1 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M.
Santé. (73) : 12. Mté inf. (72) : 64.
Éducation. Prim. (72) : 12 518. Sec. et techn. (71) : *1 900.
Institutions. Indépendance proclamée le 12 juillet 1975 (ancienne colonie portugaise). Chef de l'État : Manuel Pinto da Costa. Premier ministre : Miguel Tronvoado.
Le petit archipel, devenu en septembre 1977, le 132e État membre du FMI, semble vivre à l'écart des grandes mutations dont l'ensemble du continent africain est devenu le théâtre. Ses dirigeants n'entendent point se désintéresser pour autant de ce qui se passe à leurs portes. C'est ainsi que le jeune État participe à la cinquième Conférence franco-africaine tenue en mai 1978 à Paris, à laquelle il envoie une délégation d'observateurs. À l'intérieur du pays, néanmoins, des tensions se dessinent. En février 1978, Manuel Pinto da Costa, président de la République, échappe à une tentative d'assassinat. D'autre part, les dirigeants de l'archipel alertent, en février également, le Conseil de sécurité de l'ONU, affirmant que des mercenaires « au service de l'étranger » se préparent à envahir le pays. Ces alarmes se révèlent sans lendemain, bien qu'il semble formellement établi qu'à plusieurs reprises des avions non identifiés aient violé l'espace aérien de São Tomé et Principe.

Sénégal

Dakar. 5 090 000. 26.
Économie. PIB (74) : 294. Production (75) : I 139. Énergie (*75) : 195. C. E. (74) : 32 %.
Transports. (74) : 220 M pass./km, 392 Mt/km. (74) : 44 800 + 25 000.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 30 000. (74) : *286 000. (74) : 35 000. (75) : 33 500 fauteuils ; fréquentation : 5,2 M. (75) : 38 000.
Santé. (74) : 281.
Éducation. Prim. (72) : 283 276. Sec. et techn. (73) : *47 000. Sup. (74) : 7 502.
Institutions. État indépendant le 20 août 1960. République le 25 novembre 1958. Constitution de 1963, modifiée en 1970 et en 1976. Président de la République : Léopold Sédar Senghor, réélu pour la cinquième fois le 26 février 1978. Premier ministre : Abdou Diouf.

Léopold Senghor, champion de la stabilisation en Afrique

Fidélité au renforcement du libre jeu démocratique, efforts pour contribuer à stabiliser le continent, volonté de normaliser les relations avec la Guinée sont les principaux objectifs du président Senghor au cours de l'année.