C'est une des conditions essentielles pour que l'informatique répartie soit véritablement acceptée. Si cette condition n'était pas remplie, ce pourrait être un frein important à la croissance du marché. On devrait, dans les années à venir, assister à d'importants progrès des logiciels.

À travers le monde, de nombreuses équipes travaillent sur le sujet. Des progrès pourraient résulter d'une meilleure connaissance de la façon dont notre cerveau s'y prend pour résoudre un problème, alors que les travaux sur l'intelligence artificielle semblent aujourd'hui sombrer dans la complexité, tant la quantité d'informations à traiter est absolument gigantesque. Il faut trouver de nouveaux systèmes de codage-décodage à interposer entre la machine et son utilisateur.

Les utilisateurs industriels exigent que les logiciels remplissent deux conditions impératives. La première est de garantir un fonctionnement très sûr, par suite de l'importance que prend l'informatique dans le fonctionnement de l'entreprise. Cette soif de sécurité conduit les constructeurs à renforcer les opérations de contrôle. Le volume d'une information peut se doubler d'une information de contrôle. D'où la nécessité d'augmenter la capacité de traitement de 50 % ! L'autre exigence concerne la confidentialité. En cas d'utilisation de réseau public, les informations doivent être suffisamment personnalisées pour éviter des mélanges malencontreux...

Critères

Ces contraintes d'exploitation — langages évolués, sécurité et confidentialité — conduisent à une augmentation considérable de la quantité d'informations à traiter et, par conséquent, des capacités de traitement nécessaires. Cette tendance à l'alourdissement des traitements est compatible avec l'évolution technique du matériel. Baisse des coûts et miniaturisation autorisent un certain gaspillage de la capacité de traitement (immobilisation de mémoires et de circuits logiques) et de temps pour des procédures non directement productrices.

La tendance est donc à l'opposé de ce qu'elle était encore il y a quelques années avec les gros systèmes, alors que, pour des raisons de rentabilité, seule la vitesse de traitement était recherchée ; le programme le plus court était toujours considéré comme le meilleur. Aujourd'hui on préfère avancer des critères plus qualitatifs ; fiabilité, sécurité.

Or, sans parler des applications où le temps a une très grande importance en lui-même (calcul de tir), il est de nombreuses utilisations, comme l'analyse d'image ou la reconnaissance des formes, où la quantité d'informations à traiter est telle que le temps redevient un paramètre important (applications à la robotique, par exemple).

Ces applications ont déjà conduit, principalement pour des besoins militaires, à la remise en cause de l'architecture classique des ordinateurs. En passant d'une architecture de type hiérarchisé à une architecture de type parallèle, on augmente considérablement les possibilités de traitement, donc la rapidité de l'ensemble. Avec le Propal II, la France est la première à développer, à partir de plusieurs mini-ordinateurs Mitra associés en parallèle, un gigamini qui aura une capacité de 26 millions d'opérations à la seconde !

Les minis sont, malgré leur nom, capables de s'attaquer aux plus gros ordinateurs mondiaux.

Rajeunissement (relatif) à l'Académie des sciences

En application de ses nouveaux statuts, consacrés par un décret du 18 novembre 1976, l'Académie des sciences réforme ses structures, abandonnant une répartition archaïque des diverses sections dont elle est composée. L'effectif ayant été porté de 106 à 130, de nouveaux membres sont accueillis, dont l'absence, dans cette compagnie, faisait presque figure de scandale. Cependant, la disposition obligeant à choisir la moitié au moins des nouveaux membres parmi les moins de cinquante-cinq ans n'a pas été tout à fait respectée. On remarque qu'aucune femme n'y figure. La réforme proposée naguère par la commission Aigrain prévoyait un accroissement plus substantiel des effectifs, un honorariat (facultatif) pour les académiciens les plus âgés et une limite d'âge de cinquante-cinq ans pour les nouveaux. Fruit d'un compromis âprement négocié, la réforme ne semble pas encore mettre l'Académie des sciences en mesure de jouer un rôle comparable à celles des États-Unis ou d'URSS. Du moins apparaitra-t-elle moins éloignée d'une authentique représentation de la science française.

Transports

Compétition ouverte entre hydroptère et aéroglisseur

Hydroptère contre aéroglisseur : ces deux modes de transport de surface, fruits de recherches lancées il y a près de 20 ans, ont commencé à s'affronter durant l'été 1976, indirectement il est vrai, avec la mise en service pour un an, à partir du 1er juin, de l'hydroptère Flying Princess entre Londres et Zeebrugge.

Hydroptère

Fabriqué en petite série par Boeing, cet hydroptère ultramoderne est construit comme un avion. Il se déplace à 80 km/h sans que sa coque touche l'eau, grâce à la portance engendrée par des ailes immergées à profondeur constante et dont la position est contrôlée à chaque instant par un système de pilotage automatique extrêmement perfectionné, issu directement des pilotes automatiques d'avions.