Le Flying Princess, dont les sisterships sont déjà en service aux îles Hawaii, au Venezuela, et entre Macao et Hongkong, peut évoluer sans la moindre secousse par des creux dépassant 3 m. L'hydroptère offre un confort très élevé, sans aucune commune mesure avec celui des hydroptères à ailes fixes, utilisés surtout sur les lacs et les rivières (en URSS en particulier), c'est-à-dire là où il n'y a pas de vagues...

Le Flying Princess utilise la même technologie que les hydroptères militaires (comparables à des vedettes lance-missiles) déjà mis au point pour le compte de l'US Navy et de l'OTAN. Il pèse 112 t, transporte 234 passagers et relie Londres à Zeebrugge en 3 heures 3/4 (le prix du billet est de 260 F). Sa propulsion est assurée par deux énormes jets d'eau créés par des pompes à grand débit, elles-mêmes entraînées par deux turbines à gaz de 3 700 ch. Seul inconvénient de cet hydroptère ultramoderne baptisé jetfoil par Boeing : il coûte aussi cher qu'un avion ; les armateurs hésitent donc beaucoup à l'acquérir. Boeing se trouve en position de monopole.

Aéroglisseur

L'autre appareil qui devait entrer en service cet été est le plus gros aéroglisseur du monde : il s'agit du Naviplane N.500 Ingénieur-Jean-Bertin, plus rapide, plus spacieux et plus économique que les Hovercraft britanniques SRN.4. Un des deux appareils en construction a été détruit par un incendie, le 3 mai 1977. La SNCF espère néanmoins pouvoir mettre le second en service dans le courant de l'été.

Le N.500, construit en France par la SEDAM (Société d'étude et de développement des aéroglisseurs marins) est une machine de 50 m de longueur, 23 m de largeur et 17 m de hauteur, propulsée par trois hélices de 6,40 m de diamètre (les plus grandes du monde), actionnées par trois turbines à gaz de 3 200 ch. Deux autres turbines du même type entraînent deux énormes ventilateurs qui créent sous la coque, à travers un système breveté de 48 jupes de 4 m de diamètre, le coussin d'air autostable sur lequel s'appuient les 250 tonnes de l'appareil.

Par temps calme, le N.500 peut filer à 130 km/h ; par creux de 2,50 m, sa vitesse atteint 90 km/h. Dans sa coque à double pont, il peut recevoir, dans les limites de sa charge utile (jusqu'à 105 t), 400 passagers, 65 voitures, 5 autocars, 2 camions de 39 t et 35 m3 de carburant. Il s'agit d'une machine à haut rendement.