Les achats à l'étranger se sont accrus de 36 % et les ventes de 28 %, le taux de couverture des premières par les secondes étant de 92 % (98 % en 1975).

Les pouvoirs publics ont décidé, à la fin de décembre 1976, de supprimer la commission permanente de l'électronique du Plan (COPEP) qui, depuis quinze ans, était chargée d'inspirer l'action de l'État dans plusieurs secteurs stratégiques (informatique, télécommunications, aéronautique, électronique).

Bâtiment

La période de grande prospérité touche à sa fin

Pour la troisième année consécutive, le nombre des logements mis en chantier a diminué en 1976 : 492 000 logements au lieu de 516 000 l'année précédente, soit un recul de 4,6 %. Et, par rapport à 1973, année record en matière de lancements, la diminution atteint 11,5 %.

Cela dit, il serait faux de conclure à un marasme généralisé dans ce secteur du bâtiment :
– d'abord, parce que la moitié du recul est imputable à la seule ville de Paris (12 000 logements en moins), alors que plusieurs régions enregistrent une progression importante du nombre de logements commencés ; c'est notamment le cas de la Lorraine, de la Bourgogne, de la Provence-Côte d'Azur et, surtout, du Languedoc-Roussillon ;
– ensuite, parce que seules les ouvertures de chantiers d'immeubles collectifs ont nettement régressé (– 13,3 % par rapport à 1975). En revanche, le nombre des lancements de maisons individuelles a augmenté de 5,5 %. Pour la première fois, en 1976, ce type d'habitat représente plus de la moitié (51 %) des logements commencés, alors qu'il n'en représentait que 40 % en 1970-1971 et 45 % en 1972-1975.

Ce sont surtout des raisons conjoncturelles, liées à l'application rigoureuse du plan Barre, qui expliquent les faiblesses enregistrées dans le secteur des immeubles collectifs — faiblesses, qui, il faut le préciser, commençaient à se faire sentir au printemps 1977 dans la maison individuelle : resserrement et renchérissement du crédit, et réserve des investisseurs face à la loi sur l'imposition des plus-values renforçaient une méfiance déjà constatée au cours des années précédentes.

Or, le ralentissement des mises en chantier handicape gravement l'avenir de la construction. Ainsi, le ralentissement constaté en 1974 et 1975 s'est traduit par une diminution de 12 % du nombre des logements terminés en 1976. Pour la pierre, pendant longtemps valeur refuge préférée des Français, l'âge d'or de l'après-guerre semble achevé.

Aide au logement

Lancée en juillet 1977, la réforme du financement du logement devra, selon ses auteurs, attendre au moins huit ans pour donner son plein effet. Et pour se substituer entièrement à un régime d'aides dont tous les bons auteurs — du Premier ministre Raymond Barre à l'inspecteur des Finances Simon Nora, en passant par le délégué général des HLM Robert Lion — ont dénoncé les vices et les insuffisances (Journal de l'année 1975-76).

Chaque année, en effet, l'État engloutit un pactole considérable (environ 20 milliards de francs lourds) dans ce secteur, sans que, pour autant, les Français soient satisfaits. D'où l'idée d'augmenter l'aide attribuée à la personne, au détriment de celle affectée à la pierre, sous forme de subventions, de primes ou de prêts. Cette dernière formule comporte en effet bien des injustices. D'abord, parce qu'elle exclut les plus défavorisés, ceux qui ne peuvent même pas acquitter les loyers des logements sociaux. Ensuite, parce qu'elle offre de véritables rentes de situations à ceux qui, plus chanceux, demeurent dans leur HLM, quelle que soit l'augmentation ultérieure de leurs revenus.

La réforme lancée par le secrétaire d'État au logement, Jacques Barrot, tend donc à corriger ces graves imperfections. Rem plaçant l'actuelle allocation-logement, une aide personnalisée au logement (APL) doit être progressivement allouée aux locataires et candidats propriétaires, en fonction de leurs revenus (contrôlés chaque année) et aussi de leur situation de famille. À partir d'une barre de 4 000 F de salaire mensuel, l'APL décroît sensiblement. La nouvelle réforme ne concerne donc pratiquement pas les classes moyennes. D'où la perspective de longues et difficiles manœuvres pour parvenir à bâtir le nouvel édifice.

Chimie

Une compétition mondiale féroce

Après la catastrophe de 1975 (baisse de 13,2 % de la production ; chiffres rectifiés), l'industrie chimique française a retrouvé, en 1976, un taux de croissance relativement satisfaisant : + 13,6 %, soit un tout petit peu moins que l'industrie chimique mondiale (+ 14 %). La reprise générale des commandes du premier trimestre (à laquelle a succédé un certain plafonnement de l'activité) ne lui a toutefois pas permis de retrouver les niveaux d'activité de 1974. Ce n'est qu'en 1977 que ce niveau a été dépassé, grâce à une croissance de l'ordre de 8 à 9 % de la production.

Disparités

Cette situation globale masque inévitablement de profondes disparités. Il y a, dans l'industrie chimique, des produits malades : les engrais et les fibres synthétiques. Ces deux sous-secteurs tournent actuellement à 70 % environ de leur capacité de production : ils sont donc loin de profiter à plein de la reprise des économies occidentales.