Toutefois, succédant à l'exercice 1975 qui, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a été négatif, la production de 1976 a été bonne. Durant cette année, le chiffre d'affaires (67 milliards de F) a augmenté de 17,50 % (par rapport à 1975). En volume, la production a progressé de 10,5 %, taux équivalant à la tendance sur une longue période. Cependant, le retard de 1975 n'a pas été rattrapé.

Biens de consommation

Ce sont les entreprises produisant des biens de consommation (+ 15 %) et celles fabriquant des biens intermédiaires (+ 17 %) qui ont fait la plus belle percée. Pour les premières, c'est dans la radio-télévision, l'appareillage électrique d'installations et l'électroménager que les résultats ont été les plus satisfaisants ; les piles et les lampes électriques ont eu des résultats moins favorables.

En revanche, dans les firmes fabriquant des biens d'équipement, l'activité a été médiocre. Celles (gros matériels et électronique professionnelle) dont la clientèle est constituée surtout des firmes ou des services publics ont fait relativement bonne figure. Les autres, qui dépendent plus directement de la clientèle privée (moteurs et transformateurs de petite et moyenne puissance ; ascenseurs, appareils de mesure...), ont souffert de la faiblesse des investissements.

Comme pour la construction mécanique, les résultats corrects du commerce extérieur de la construction électrique pourraient devenir préoccupants, si la poussée des importations devait se confirmer. En valeur, les ventes à l'étranger ont progressé de 26 %, mais les achats ont fait un bond de 38 %. On peut cependant parler de rattrapage, car, en 1975, les importations avaient diminué de 7 % en valeur.

Finalement, en 1976, la balance commerciale, avec 23 milliards de F d'exportations et 17,5 milliards de F d'importations, a été excédentaire de 5,5 milliards de F (un montant comparable à celui de 1975).

L'effectif total employé pour les entreprises de la construction électrique et de l'électronique (475 000 salariés) n'a pas varié par rapport à 1975. À la fin de 1976, la tendance était à un faible accroissement.

Enfin, 55 entreprises (3 % du total), contre 52 en 1975, ont cessé leurs activités en 1976, année qui aura aussi été marquée par la fusion Alsthom-Chantiers de l'Atlantique, suivie des accords passés avec la Compagnie électromécanique et Creusot-Loire.

Rapprochement

La fusion du groupe Alsthom et des Chantiers de l'Atlantique a été conclue officiellement le 30 septembre 1976. Le nouvel ensemble (7,70 milliards de F de chiffre d'affaires) est présidé par Pierre Loygue.

Le même jour, la Compagnie électromécanique (CEM), filiale du groupe suisse Brown-Broweri qui détient 40 % de son capital, annonce la cession à Alsthom-Atlantique de son département de turbo-alternateurs (grosses machines tournantes qui équipent les centrales nucléaires) ; ce département se compose, pour l'essentiel, de l'usine du Bourget (Seine-St-Denis), où sont employés environ 2 000 salariés. En contrepartie, la CEM reçoit 6 % du capital actuel d'Alsthom-Atlantique.

Ce rapprochement était souhaité par les pouvoirs publics, depuis que ces derniers ont décidé de ralentir l'application de programmes d'équipement de centrales électriques nucléaires. Dans ces conditions, et s'ils étaient restés concurrents, il aurait été difficile aux deux groupes de produire dans de bonnes conditions de rentabilité leurs commandes de turbo-alternateurs.

Politique

Une autre explication, politique celle-là, peut être avancée. Le groupe Creusot-Loire (animé par le puissant et actif baron belge Empain), à qui a été concédé en août 1975 le monopole de la fabrication des réacteurs nucléaires en France, avait passé précédemment un accord avec la CEM, associant les deux parties pour la production de turbo-alternateurs. Depuis lors, les deux partenaires avaient envisagé — dit-on — un rapprochement plus solide et plus complet, ce qui bien sûr les aurait mieux assis encore sur le marché national.

Le chiffre d'affaires total de l'industrie française des composants électroniques s'est élevé en 1976 à 6,30 milliards de F (plus 17 % par rapport à 1975, année au cours de laquelle les facturations avaient diminué de 7 %).