Afrique

Afrique du Sud

Le Cap. 24 920 000. 20. 2,8 %.
Économie. PNB (73) : 1 135. Production : G(72) 108 + A(73) 126 + I(73) *112. Énerg. (*73) : 2 815. C.E. (73) : 13 %.
Transports. (*73) : 59 894 M t/km. (*73) : 1 737 200 + 620 800.  : 535 000 tjb. (73) : 2 791 M pass./km.
Information. (70) : 22 quotidiens. (72) : *2 350 000. (71) : 498 000 fauteuils. (73) : 1 816 000.
Santé. (72) : 11 309.
Éducation. (70). Prim. : 3 603 256. Sec. et techn. : 775 358. Sup. : 82 697.
Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Nicolaas Diederichs, élu le 21 février 1975, succède à Jim Fouché. Premier ministre : Balthazar Johannes Vorster.

Flambées de violence raciale

Une des plus brutales explosions de violence raciale que l'Afrique du Sud ait connues depuis ces dix dernières années se produit fin juin 1976. À l'origine, des manifestations d'étudiants noirs ; ils réclament que l'enseignement leur soit dispensé en anglais (considéré comme langue libérale) plutôt qu'en afrikaan. Le 16 juin, ils sont environ 10 000 qui manifestent dans le faubourg noir de Johannesburg, à Soweto. Trois cents policiers les surveillent. Des démonstrations analogues s'étaient produites les jours précédents sans occasionner d'incidents sérieux. Mais, ce mercredi-là, soudain, les classiques bousculades dégénèrent rapidement en affrontements et bientôt ce sont des scènes d'émeute : on comptera le premier jour 23 morts et une soixantaine de blessés. La révolte gagne rapidement plusieurs autres centres noirs : Alexandria, Kagiso (près de Pretoria), la banlieue de Durban, notamment. Le bilan du 17 juin se chiffre à 53 victimes. Le 19 juin, on dénombre 109 morts ; les dégâts sont évalués à plusieurs millions de dollars. Il est question de faire intervenir l'armée dès le 21 juin. Enfin, le 22 juin, un calme apparent semble revenu et le bilan officiel s'établit à 140 morts et plusieurs centaines de blessés. Des foyers d'agitation couvent encore ici et là, le 30 juin, selon des informations officielles du gouvernement de Pretoria.

Partenaire

La France apparaît, en mai 1976, avec Israël et l'Iran, comme l'un des rares partenaires de l'Afrique du Sud. C'est le 29, en effet, que Pretoria annonce la commande à des sociétés françaises de deux centrales nucléaires (coût : environ 5 milliards de F). Cette décision est dictée par des considérations essentiellement politiques : quelques jours plus tôt, un consortium américano-hollandais était encore en concurrence avec les groupes français. (La RFA avait annoncé en octobre 1975 qu'elle ne s'opposerait pas à la vente de centrales à Pretoria.) Il est clair que le choix de J. Vorster et ses amis vise à écarter des risques, le gouvernement néerlandais et l'opinion américaine étant divisés sur l'opportunité de vendre des centrales à l'Afrique du Sud.

En dépit des vives critiques de l'opposition, des syndicats et de certains groupes hostiles à la politique d'apartheid, l'opinion française s'accommode de la conclusion de ce nouveau marché au siècle. Surtout après l'affirmation du gouvernement selon laquelle ces centrales ne seront utilisées qu'à des fins pacifiques et après la démonstration que leur construction procurerait plusieurs dizaines de millions d'heures de travail à des ouvriers français. Si l'absence de réactions françaises vigoureuses est étonnante, l'inexistence des réactions de la plupart des dirigeants d'Afrique noire est encore plus surprenante.

La France est, depuis plusieurs années, le 6e fournisseur et le 10e client de l'Afrique du Sud. À l'occasion de sa visite officielle au Zaïre, du 7 au 9 août 1975, Valéry Giscard d'Estaing condamne pourtant avec vigueur l'apartheid et fait savoir solennellement que la France cesserait de fournir des « armes continentales et aériennes » aux Sud-Africains. À l'issue de la visite officielle de Félix Houphouët-Boigny en France, du 3 au 6 mai 1976, les deux hommes d'État, dans un communiqué commun, à nouveau dénoncent l'apartheid.